Le rapport, publié par l’Unesco et l’ONG Union of Concerned Scientists, identifie 31 sites menacés par le changement climatique dans 29 pays. « Le changement climatique affecte les sites du patrimoine mondial partout dans le monde », souligne l’auteur principal du rapport, Adam Markham.
Sont concernés des sites touristiques exceptionnels, comme la lagune de Venise, Stonehenge ou les statues de l’Île de Pâques. D’autres lieux connus pour leur biodiversité remarquable sont également répertoriés, comme l’archipel des Galapagos, le parc de Yellowstone ou la forêt de Bwindi en Ouganda, refuge des gorilles.
Des menaces multiples sur les sites de l’Unesco
Les risques qui pèsent sur ces sites remarquables sont multiples : hausse du niveau des mers, multiplication des phénomènes climatiques extrêmes ou fonte des glaciers en font partie. Plus préoccupant, la liste n’est pas exhaustive : les 31 sites cités par l’étude(2) ne sont pas les seuls endroits menacés mais ont été sélectionnés pour représenter l’éventail varié des menaces climatiques.
Les auteurs du rapport ont fait le choix de prendre des sites mondialement connus, comme la statue de la Liberté à New York, pour impliquer le grand public et les autorités dans la lutte contre le changement climatique.
« Les gouvernements du monde, le secteur privé et les touristes ont tous besoin de coordonner leurs efforts pour réduire les émissions de carbone et protéger les ressources naturelles et culturelles les plus précieuses du monde de l’impact des activités touristiques », a déclaré Elisa Tonda de l’Unesco.
Des sites aussi menacés par des activités industrielles néfastes
Ces menaces climatiques viennent s’ajouter à d’autres types de périls qui pèsent sur les sites de l’Unesco. Déjà en avril, le WWF avait publié la liste de 114 sites menacés par des activités industrielles néfastes : constructions d’infrastructures, exploitations minières ou forestières…
La préservation de ces sites est symbolique : « Si nous ne parvenons même pas à prendre soin des plus beaux endroits de la planète, si nous ne sommes même pas capables de freiner notre boulimie de pétrole, de gaz, de charbon, de pêche pour préserver ces ‘joyaux de la couronne’ qui représentent à peine 0,5 % des terres émergées, alors nous ne serons en mesure de le faire nulle part ! », affirme Pascal Canfin, directeur du WWF France au Monde.
Un site français concerné
Les lagons de Nouvelle-Calédonie sont listés parmi les sites menacés par le changement climatique. En effet, l’acidification et le réchauffement des océans ainsi que la surpêche mettent en péril la beauté et la richesse de ce lagon. Adam Markhan alerte : « des récifs coralliens parmi les plus importants au monde, comme ceux des îles de Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique occidental, sont soumis cette année à un phénomène de blanchiment d’une ampleur inédite en raison du changement climatique.»
Toutefois, la Grande Barrière de Corail, emblème des sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco et menacés par le changement climatique, n’apparaît pas dans la liste : il semblerait que le gouvernement australien ait fait pression sur l’Unesco pour qu’elle n’y apparaisse pas ! Un autre exemple effarant de la pression des États pour minimiser les impacts du changement climatique…