Le football n’est pas connu pour être le sport le plus responsable qui soit. Toutefois, l’organisation de l’Euro 2016 en France a vu émerger certaines initiatives sociales et environnementales qui gagnent à être saluées.
Les engagements de développement durable de l’Euro 2016
Dans le cadre de sa politique RSE, l’UEFA annonce huit priorités sociales et environnementales pour cet Euro, avec quatre thématiques : respect de l’accès pour tous, respect de la santé (stades anti-tabac), campagne anti-discrimination et respect de l’environnement.
Des engagements environnementaux à améliorer
Lorsque l’on regarde plus en détail les engagements environnementaux de l’UEFA, on voit beaucoup de mesures assez génériques : en termes d’émission de CO2 par exemple, elle s’engage à calculer son empreinte carbone, à compenser les vols effectués par les organisateurs et à proposer un calculateur carbone aux supporters. Des mesures intéressantes, mais qui ne suffisent pas pour compenser l’immense impact environnemental de cette manifestation.
De même, en termes d’approvisionnement, l’UEFA pourrait bien mieux faire : elle s’engage certes à faire appel à des fournisseurs locaux, mais pour ce qui est des achats à l’étranger (les ballons par exemple), elle promet simplement de respecter les conventions des Nations Unies sur le droit du travail, et pas de privilégier l’achat éthique.
En termes de déchets, les engagements sont un peu plus ambitieux avec un objectif de 50 % de déchets recyclés, l’utilisation de gobelets réutilisables et la sensibilisation du public.
Les stades : un bilan controversé
L’UEFA annonce des mesures d’économie d’énergie et d’eau mises en place dans les stades : « De nombreux stades français ont d’ores et déjà recours à des énergies renouvelables, comme l’énergie solaire, éolienne ou géothermique. Dans la plupart d’entre eux, les eaux de pluie sont collectées et réutilisées pour l’arrosage du terrain, par exemple. »
Toutefois, le grand stade de Lyon, construit pour l’occasion, a été beaucoup décrié en raison de son emprise sur des terres agricoles et protégées. Prévu initialement comme un bâtiment à énergie positive, le site reporterre.net dénonce la disparition des panneaux photovoltaïques sur ses toits pour des raisons d’économie. Il possède tout de même un système de géothermie et de récupération des eaux de pluie.
Les engagements développement durable des villes d’accueil de l’Euro
Du côté des collectivités, on observe quelques belles initiatives en marge du tournoi.
Des toilettes sèches sur les sites Euro 2016 de Bordeaux
La métropole de Bordeaux et les Girondins ont choisi d’équiper les différents sites des manifestations sportives et certains centres d’entraînement de toilettes sèches. En plus de consommer moins d’eau et de produits chimiques, elles sont installées par une société locale, les Ateliers Ioland, qui utilisent du pin des Landes pour fabriquer leurs toilettes sèches.
Le recyclage des canettes sur la Fan Zone de Lille
La Fan Zone de Lille, autrement dit l’endroit où se retrouvent les supporters pour regarder les matchs de foot, est l’une des plus grandes de l’Euro 2016 avec 700.000 visiteurs attendus. La métropole lilloise y a installé des poubelles de tri multi-flux avec un système de tri spécial pour les canettes.
En partenariat avec Eco-Emballages et Chaque Canette Compte, des poubelles spécifiques pour les canettes seront installées avec des animations spécifiques sur le tri. Déjà présents sur certains événements comme la Braderie de Lille, le programme « Chaque Canette Compte » a déjà permis de récolter 32 millions de canettes depuis 2010.
Nul doute qu’entre les lillois et les supporters de foot, les canettes à recycler seront nombreuses…