En décembre 2016, à l’approche des fêtes, la crèche Les Trianons de Rueil Malmaison s’est parée de ses plus beaux atours…. Mais à y regarder de plus près, ce décor diffère de ce que l’on trouve habituellement. De la peinture au sapin de Noël en passant par les boules et autres décorations, tout a été confectionné par le personnel de l’établissement et les enfants, à partir de cartons, de pots de yaourts et autres déchets destinés à la poubelle : elle est labellisée ecolo-crèche !
Le label Ecolo-crèche dans le respect de l’environnement, de l’Homme et de la santé
Comme 350 crèches sur 12.000 en France, l’établissement Les Trianons s’est engagé dans la démarche mise au point par l’association Label Vie (anciennement Ecolo-crèche) pour accompagner et inciter les établissements de la petite enfance à s’inscrire dans une logique durable qui respecte l’Homme, l’environnement et la santé.
from Alexandra Luthereau
Comment devenir une crèche écolo ?
En travaillant sur le bâtiment, l’énergie, l’eau, les activités pédagogiques, l’alimentation, l’hygiène ou l’entretien des locaux, avec l’objectif, non pas d’atteindre des taux définis, mais de progresser de façon continue. Et c’est sur la base des progrès réalisés sur au moins deux points que le label ecolo-crèche est décerné aux établissements par un comité d’experts.
Outre la confection de matériel pédagogique écologique, la crèche Les Trianons travaille à limiter l’exposition aux produits chimiques des enfants. Elle a donc banni de ses murs les produits fabriqués par les industriels.
À la place, les agents techniques confectionnent eux-mêmes lessives, sprays nettoyants, désinfectants, lingettes bébé à base de bicarbonate de soude, de copeaux de savon de Marseille, d’huiles essentielles, de coton bio. Comme les tests réalisés périodiquement le prouvent, ces produits faits maison ou le nettoyage à la vapeur sont tout aussi efficaces que les produits industriels pour éliminer les germes. Surtout, ils ne sont pas toxiques pour les tout-petits.
Résultat : les enfants, notamment les nourrissons, souffrent moins d’infections respiratoires et d’allergies, et la crèche a observé une très nette diminution (voire la disparition) des contagions de gastro-entérites ou de bronchiolites.
Conclusion : désinfecter à tout-va n’est pas le mieux pour les enfants.
Sans compter que « l’utilisation de ces produits faits maison sont économiques », précise Nathalie Lanoë, la directrice de l’établissement.
Bonus recettes
Ecolo-crèche ne fournit pas de recettes à adopter. Ce sont les personnels des crèches qui les cherchent, les expérimentent et retiennent celles qui marchent le mieux pour ensuite les partager avec les autres crèches du réseau. Voici d’ailleurs deux recettes à faire chez soi.
Ecolo-creche-recette-produit-nettoyant from Alexandra Luthereau on Vimeo.
L’association Label Vie
Sur le sujet de l’écotoxicité, Label Vie entend faire bouger les lignes. Une étude menée par l’association a montré que 169 composants chimiques différents étaient présents et surtout utilisés de façon répétée dans les établissements de petite enfance. « C’est beaucoup trop », s’inquiète Claire Grolleau-Escriva, écotoxicologue de formation, fondatrice et présidente d’e l’association.
Label Vie s’est donc donner pour mission de sensibiliser le plus grand nombre. « La crèche est en quelque sorte la place du village, à partir de laquelle on voudrait sensibiliser tout le monde, les parents d’enfants en crèches mais aussi toutes les personnes qui n’ont pas d’enfants pour influencer sur les modes de consommation », explique Claire Grolleau-Escriva.
Elle s’engage donc aux côtés des crèches qui le demandent, mais aussi auprès des assistantes maternelles, ou encore des centres de loisirs… Et elle ne compte pas s’arrêter là, car il y a beaucoup affaire auprès de tous les établissements qui reçoivent du public comme les internats ou les maisons de retraites…
À la crèche Les Trianons, les actions menées en faveur d’un environnement plus responsable ont déjà convaincus tous les personnels qui ont adopté certains gestes à la maison, mais aussi les enfants.
« Mon fils a conscience de la planète. En tout cas, il est sensible à ramasser ce qui traîne pour le mettre à la poubelle, c’est un réflexe qu’il a acquis. Il connaît bien Papistache, la mascotte de la crèche qui donne des bonnes consignes. Donc je me dis que c’est déjà un terrain favorable pour développer une conscience de son environnement et des bonnes pratiques pour la suite », confie la maman d’un enfant accueilli aux Trianons.