Un virus de 100 millions d’années découvert dans le sang des femmes enceintes

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, un virus qui aurait infecté un mammifère il y a 100 millions d’années, serait encore détectable chez les femmes enceintes. Explications.

Rédigé par Marine Tertrais, le 15 Oct 2017, à 10 h 45 min
Un virus de 100 millions d’années découvert dans le sang des femmes enceintes
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Certains virus présents dans notre corps et dans notre quotidien, sont sur la Terre depuis des millions d’années. S’il y en a qui nous protègent contre des maladies, d’autres au contraire, sont à l’origine de problèmes de santé.

Un virus qui a connu l’époque des dinosaures

Or, selon une étude(1) menée par des chercheurs grecs et publiée dans la revue Trends in Microbiology, on trouve dans le sang des femmes enceintes un virus vieux de 100 millions d’années. Un virus suffisamment ancien pour avoir connu les dinosaures et qui serait donc plus vieux que l’Homme lui-même. Il aurait infecté un mammifère il y a très longtemps. Et depuis, l’homme se le transmettrait de générations en générations.

On estime que 8 % du génome humain serait composé de virus aussi anciens et les scientifiques cherchent à savoir quel est leur rôle et dans quelle mesure ils peuvent nous affecter. Notre ADN compterait jusqu’à 100.000 fragments de gènes importés par des virus vieux de plusieurs millions d’années. Le virus que les chercheurs viennent de découvrir n’est produit que par le foetus et on ignore encore son rôle.

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Foetus humain © Sebastian Kaulitzki

Quel est son rôle ?

 » Ces virus sont-ils de simples fossiles qui, comme les moustiques dans l’ambre, ont été bloqués et préservés dans des génomes mais qui ne pourraient plus jouer aucun rôle ?  » se demandent les auteurs de cette étude. Ils ont noté que la particularité de ce virus âgé de 100 millions d’années était qu’on ne pouvait le détecter que dans le sang des femmes enceintes.

Selon leurs observations, ce virus semble relativement inactif. Il ne s’exprimerait que dans le placenta des foetus, dans certaines cellules souches et dans les tissus cancéreux comme ceux du cancer de l’ovaire. Forts de ce constat, les chercheurs pensent que ce virus pourrait jouer un rôle important dans l’état de santé des personnes adultes mais ils ignorent encore précisément comment il s’exprime et si son impact est négatif ou positif pour l’homme.

Que faire de cette découverte ?

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs découvrent des virus anciens. L’équipe du Docteur Aris Katzourakis, qui a dirigé ces travaux, aurait identifié des traces d’un virus encore plus ancien qui aurait infecté des poissons il y a 450 millions d’années. Mais chez l’homme, ces découvertes sont plus rares. Cependant que faire de ces découvertes ? On a l’impression qu’elles apportent plus de questionnements que de réponses.

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ADN © ESB Professional

Pour les scientifiques, cette découverte reste très importante car elle offre de nombreuses perspectives de recherches. Les auteurs de l’étude suggèrent à la fin de leurs travaux que ce virus ancien pourrait jouer un rôle dans le traitement de certains cancers. Mais il faudra encore travailler de longues heures pour déterminer le rôle précis que pourrait jouer ce virus. Aujourd’hui, on est juste heureux d’apprendre que certains virus, dans notre corps, sont aussi vieux que les dinosaures.

Illustration bannière : Femme enceinte et son enfant – © Sunny studio
Références :
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Journaliste web depuis 2010

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