Des tomates rejetées en cours de tri voire jamais récoltées car jugées » moches « … Loin d’être anecdotique, telle est la réalité que vivent les horticulteurs australiens, une réalité exposée au grand jour par une universitaire, Tara McKenzie.
70 à 85 % des tomates ne sont jamais cueillies
L’Australie a un climat propice à l’agriculture et y cultiver des légumes, notamment des tomates, ne pose pas de problème. En revanche, réussir à les vendre est une toute autre histoire. Selon Tara McKenzie, une universitaire qui a étudié le sujet et qui vient de publier le fruit de ses recherches dans la revue Horticulturae, 87 % des tomates comestibles et non endommagées sont aujourd’hui rejetées sur le seul critère de leur aspect visuel. Par ailleurs, 70 à 85 % des tomates produites ne sont jamais cueillies et seulement 45 à 60 % des tomates récoltées trouvent leur chemin jusqu’aux consommateurs.
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La plupart des pertes ont lieu à l’étape de tri, juste après la cueillette. Les machines de tri sont paramétrées de façon à ne laisser passer que les tomates de forme parfaitement régulière, de couleur unie et ayant un aspect visuel attrayant en général.
Un pouvoir disproportionné sur les agriculteurs
Ce tri implacable est dû aux exigences strictes formulées par les grossistes et les chaînes de supermarchés. Selon Tara McKenzie, le pouvoir des chaînes de supermarchés d’imposer leurs exigences quant aux caractéristiques des légumes récoltés, leur donne un pouvoir disproportionné sur les producteurs et les grossistes. Si les producteurs ne parviennent pas à livrer des tomates répondant aux critères exigés, les chaînes de supermarchés choisissent de se fournir ailleurs, une situation qui maintient les agriculteurs dans une espèce d’étau.
En moyenne, 71 % des tomates propres à la consommation mais ne répondant pas aux critères des chaînes de supermarchés, sont laissées dans les champs et ne sont pas cueillies ; 17 % sont enterrées et 10 %, jetées dans des fosses.