Mais tout ça va bientôt changer : un logo tout frais couvrira désormais de sa pastille verte, rapidement identifiable, des fruits et légumes produits par des professionnels soucieux d’apporter des aliments aux grandes qualités gustatives, de respecter l’environnement et la biodiversité, et de ne mettre en danger ni la santé des consommateurs, ni celle de leurs salariés et d’eux-même.
Des producteurs s’unissent et lancent le label « zéro résidu de pesticides » sur les fruits et légumes frais
Depuis de nombreuses années, certains acteurs de la filière de production de fruits et légumes frais, travaillent à faire évoluer leurs pratiques et dessinent un nouveau modèle de production agricole. Cette démarche volontaire, qui a permis d’aboutir à la création d’un nouveau label, très explicitement nommé « Zéro résidu de pesticides », suscite déjà l’intérêt d’un bon nombre de producteurs fiers de la qualité de leur production et soucieux de la mettre en valeur auprès des consommateurs. ConsoGlobe.com s’est rendu au lancement, alors on vous raconte tout !
Un projet porté par le collectif d’entreprises Nouveaux Champs
Lancé officiellement le 7 février au salon international FruitLogistica à Berlin – le salon de référence en matière de fruits et légumes frais, le label Zéro résidu de pesticides garantit que chaque produit vendu avec le logo présente moins de 0,01 mg de pesticides au kg.
Mais ça fait pas zéro ça ?
Il faut savoir que sur les récoltes, le 0 phyto n’est pas possible : il y a toujours la pluie, le vent, les sols qui peuvent contaminer les plants… Mais également certaines substances naturelles (comme le cuivre aussi, le seul produit minéral de traitement des maladies autorisé en agriculture bio) qui se révèlent pourtant très toxiques pour l’environnement mais aussi pour la santé.
L’origine du label et le collectif Nouveaux Champs
À l’origine de ce projet audacieux, la réflexion et le travail de fond de sept maraîchers et arboriculteurs du Sud de la France et de plusieurs entreprises de la filière fruits et légumes, elles-aussi engagées à faire évoluer les pratiques de production, en suivant une idée motrice : « créer une nouvelle offre entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique » qui réponde mieux aux attentes des consommateurs.
Pour répondre à cette ambition, ils ont réussi en septembre 2017 à fédérer d’autres producteurs au sein d’un collectif « Nouveaux Champs » afin d’imaginer ensemble une méthodologie applicable à toutes les espèces pour créer un label, piloté comme une marque collective, ouvert à tous les producteurs de la filière fruits et légumes française.
Un engagement fort
Pour adhérer au label Zéro résidu de pesticides, les producteurs doivent s’engager à mettre en oeuvre des moyens combinés et à prendre la voie d’une agriculture tournée vers l’agroécologie qui respecte l’humain et son environnement :
- usage limité des intrants chimiques
- contrôle des sols
- préservation de l’eau
- économies d’énergie
Il s’agit donc d’une conduite globale responsable innovante, qui n’est possible qu’avec l’utilisation de techniques pointues sur des parcelles dédiées, et tenant compte des spécificités des espèces et des modes de culture.
Nouveaux Champs réunit déjà 18 entreprises françaises, qui pèsent pour plus de 10 % de la production totale de fruits et légumes en France.
Zéro résidu de pesticides, c’est quoi exactement ?
Ce label certifie l’absence de résidu de chacune des Substances Actives (SA) réglementées sur tous les fruits et légumes participant au programme. Analysés par un laboratoire indépendant certifié, les produits doivent afficher un taux de pesticides inférieur à la Limite de Quantification, soit 0,01 mg/kg.
Mais c’est quoi la différence avec le bio ?
Les producteurs lancés dans la démarche « zéro résidu de pesticides » peuvent cultiver sur des substrats nutritifs, alors que cette pratique n’entre pas dans le cahier des charges de l’agriculture biologique qui n’autorise que les cultures en pleine terre.
Le nouveau label permet l’apport de fertilisants minéraux et les produits de biocontrôle, mais interdit tous les produits chimiques de synthèse. Cependant, en cas de maladies ou d’attaques de ravageurs (insectes, champignons…), lorsque les solutions alternatives aux traitements chimiques sont insuffisantes pour enrayer le phénomène, le producteur peut utiliser les phytosanitaires pour sauver sa récolte. Les fruits et légumes obtenus seront alors sortis du programme Zéro résidu de pesticides et commercialisés dans le circuit classique. Confronté à la même situation, l’agriculteur bio perdra la récolte.
Les garanties du label Zéro résidu de pesticides
Les producteurs qui adhèrent au programme sont tous impliqués et volontaires, croient fermement en la démarche, et acceptent de remplir un cahier des charges strict(1). Dans la pratique, ils s’engagent à mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour arriver au résultat de zéro résidu de pesticides :
- choix de variétés tolérantes ou résistantes
- bonnes pratiques agronomiques : désherbage mécanique, rotation, cultures intermédiaires…
- contribution à la protection des paysages et de la diversité biologique locale
- équipements adaptés et performants : serres, filets…
- protection biologique intégrée
- traçabilité totale des produits
Les acteurs déjà engagés
Début 2018, onze entreprises ont déjà rejoint le programme aux côtés des sept fondatrices et les grands circuits de distribution semblent manifester un intérêt grandissant pour le label.
Tomates, carottes, pommes de terre, mâche et jeunes pousses, oignons, ail, échalotes, cresson, asperges, endives pour les légumes ; ou encore fraises, framboises/fruits rouges, pommes, poires, pêches, nectarines, mirabelles, bananes, figues, melons, mini-pastèques et kiwis pour les fruits : attendez-vous à retrouver en magasin dans le courant 2018, 20 espèces labellisées, qui seront disponibles toute l’année (selon la saisonnalité de chaque variété), soit une gamme de 50 références et près de 30.000 tonnes de fruits et légumes !
Bizarre, zéro pesticides, mais des traces, qui sont absorbées par l’organisme! C’est l’accumulation justement qui fait la dose! Et qui vérifie le respect de ces normes? Je me méfie de tous ces pseudos labels. Le pire, c’est produits frais à la ferme, qui ne veut rien dire. J’habite dans une zone de cultures, et je vois bien ce que la fameuse ferme des produits frais balance comme pesticides dans la nature et d’engrais chimiques! Alors la nouvelle agriculture, je m’en méfie comme d’une guigne!
Voilà qui va faire grincer des dents aux « bio-phages » ! Personnellement, je trouve le concept intéressant, car ce que je reproche à la filière « Bio », c’est souvent de se préoccuper plus de la santé de ses adeptes (et encore) que de celui de la planète notamment lorsque l’on ose regarder les conditions de production et d’acheminement des produits bio dont la demande ne cesse d’augmenter et qui font maintenant les choux gras de la grande distribution (c’est pour dire). Ce qui me séduit dans ce nouveau concept, outre les techniques d’agro-écologie, c’est la grande latitude laissé au producteur. Car, on ignore pas les conditions d’échec de petits producteurs bio qui comme l’indique justement l’article sont parfois obligés de perdre l’intégralité de leur production à cause de normes trop contraignantes.