Le vignoble de Provence est devenu incontournable. C’est le constat que l’on peut dresser grâce aux chiffres des exportations du rosé à l’étranger, ce vin encore moqué il y a une vingtaine d’années…
Rosé de Provence : l’histoire d’un petit vin devenu grand
C’est un fait, les Français boivent de plus en plus de rosé : près d’un tiers du vin bu en France. Et la tendance se vérifie dans le monde entier, où les chiffres des ventes ont explosé en 2017. Premier sur le podium, les États-Unis qui représentent 43 % des exportations de vin rosé, soit 22 millions de bouteilles et 114,3 millions d’euros l’année dernière.
Plus concrètement, voici quelques chiffres fournis par les statistiques des douanes pour mieux saisir l’ampleur de ce phénomène. Les exportations de rosé de Provence, qui avaient déjà fait un bond de 34 % entre 2014 et 2015 et de 31 % entre 2015 et 2016, ont encore gravi un échelon en progressant de 36 % entre 2016 et 2017.
Comment faire face à la demande ?
Sur le terrain, il faut répondre à cette demande française d’une part et internationale d’autre part. Alain Baccino, vigneron varois et président du Comité interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) explique la problématique : « On avait un peu anticipé. On se félicite de notre progression américaine mais on s’est aussi rendu compte qu’il fallait se méfier des aléas politiques avec un aussi gros client. »
Les fournisseurs doivent donc diversifier les clients et ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier. « On a beaucoup travaillé sur des marchés émergents, Australie, Canada, Angleterre, Asie du sud-est… » ajoute Alain Baccino. « On a bien progressé mais je ne vais pas vous dire qu’ils ont le même poids que les États-Unis. » Enfin, les autorisations de plantation augmentent chaque année (300 hectares en 2018), les efforts d’irrigation se poursuivent pour faire face aux aléas de la météo et assurer de bonnes récoltes et, mécaniquement, les prix grimpent !