Dans sa dernière note, La Fabrique Ecologique analyse les freins au développement de ces filières en France et émet deux propositions pour contribuer à l’expansion des gaz renouvelables.
Qu’est-ce que les gaz renouvelables ?
La notion de gaz renouvelables recouvre une grande diversité de filières de production, à des stades de maturation très différents. Les deux principales sont celles du méthane et de l’hydrogène.
Le méthane et l’hydrogène
Le méthane est issu de la fermentation de matières organiques en l’absence d’oxygène. Il s’agit du processus de méthanisation tant vanté lors du dernier Salon de l’Agriculture. La matière organique utilisée peut être, par exemple, issue des déchets ménagers (restes de repas, pelures de fruits et légumes, tontes de jardin) ou de l’agriculture (lisier, fumier, résidus de cultures). Après épuration, le biométhane peut être totalement mélangé avec le gaz naturel fossile, ce qui le rend utilisable sans investissement supplémentaire dans les réseaux existants.
De son côté, l’hydrogène renouvelable est produit à partir de l’électrolyse de molécules d’eau. L’énergie nécessaire pour ce processus provient des énergies renouvelables (solaire, éolien), en privilégiant les périodes où leur production électrique est supérieure à la demande. L’hydrogène ainsi obtenu peut être utilisé pour certains procédés industriels mais aussi pour stocker de l’électricité renouvelable sans avoir à utiliser de batteries (on parle alors de Power-to-Gas).
Sont-ils vraiment écolo ?
Oui, à certaines conditions. Les gaz renouvelables présentent des atouts environnementaux indéniables, notamment parce qu’ils permettent d’éviter l’extraction de plus de gaz fossiles.
Selon l’ADEME, pour chaque mégawatheure (MWh) de biométhane produit, injecté et consommé, une économie de 0,2 tonnes de CO2 est réalisée. Un mix gaz 100 % renouvelable permettrait ainsi d’éviter les émissions directes d’environ 63 Mt CO2/an en 2050.
Au-delà de l’impact climatique, les gaz renouvelables présentent d’autres avantages sur le plan environnemental : réduction des émissions de polluants atmosphériques locaux (NOx, particules fines), traitement des déchets, complémentarité avec les énergies renouvelables intermittentes.
Néanmoins, il ne s’agit pas de foncer tête baissée vers plus de gaz renouvelables. En Allemagne, des milliers d’hectares de maïs ont été dédiés à la seule méthanisation. Ces « cultures énergétiques », en trop grand nombre, peuvent alors poser des problèmes aussi bien écologiques qu’économiques. C’est pourquoi il est nécessaire de privilégier les sous-produits et déchets agricoles plutôt que l’usage de ce type de cultures.
Lire aussi : La France vise une production de gaz 100 % vert pour 2050
Quels sont les freins à leur développement en France ?
« Si un agriculteur veut des problèmes, qu’il se lance dans un projet de méthanisation ! ». Cette phrase entendue lors du 28e Atelier Co-Ecologique de La Fabrique Ecologique témoigne de la difficulté que représente aujourd’hui le développement du biogaz. Le modèle français est plus contraignant que d’autres environnements européens et les exigences se renforcent pour les unités de méthanisation. Ainsi, la concrétisation d’un projet nécessite des démarches longues et complexes conduisant souvent à des coûts importants.
Le développement de la méthanisation est également ralenti par des oppositions fréquentes, généralement locales, qui résultent d’un défaut de concertation et de coordination.
Les deux propositions de La Fabrique Ecologique
Les deux propositions de La Fabrique Ecologique pour favoriser le développement des gaz renouvelables sont délibérément orientées vers le court-terme afin qu’ils contribuent rapidement à l’atteinte des objectifs fixés par la Loi de transition énergétique (10 % de gaz renouvelables d’ici 2030).
Tripler le nombre de sites de méthanisation agricole d’ici le début de la décennie 2020
Pour cela, il est proposé d’amplifier l’implication des collectivités territoriales afin de mieux soutenir les porteurs de projets et de renforcer le rôle du comité national biogaz. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la récente annonce par le Président Macron de la mise en place d’un fond de prêts de 100 millions d’euros dédié à la filière s’inscrit dans cette optique.
Définir une feuille de route pour le Power-to-Gas
Cette feuille de route permettra d’accompagner la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes : pour cela, il faudra simplifier la législation actuelle et favoriser les expérimentations territoriales, en particulier dans les îles.
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