Une étude menée en Suède conclut que la domestication des lapins a transformé leur cerveau. En effet, au fil du temps, l’homme les a rendus dociles et flegmatiques.
Le cerveau du lapin domestique différent de celui du sauvage
Tout comme il est cruel de garder un poisson dans un bocal, il serait néfaste pour la santé du lapin et notamment pour son cerveau de le domestiquer. Des scientifiques de l’Institut royal de technologie de Stockholm (Suède) publient les résultats d’une étude dans la revue PNAS sur la différence entre les lapins domestiques et sauvages.
Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont élevé huit paires de lapins, domestiques et sauvages, dans des conditions similaires. Ils ont observé leurs cerveaux par IRM. Puis ils ont analysé les images obtenues sans connaître la nature de l’animal, afin de ne pas fausser leurs conclusions ni leur jugement a priori.
Des lapins domestiques moins effrayés et plus lents dans leurs réactions
Au final, Irene Brusini, l’auteure principale de l’étude, explique dans la revue scientifique qu’ils ont observé trois différences profondes, dont une amygdale plus petite et donc une sensation de peur moindre. Ainsi, les domestiqués ont appris à moins se méfier, alors qu’en pleine nature cette réactivité au danger leur permet de rester en vie. La quantité de substance blanche chez le lapin domestique est elle aussi moindre. Sa réduction implique qu’ils sont plus lents à réagir à une information et donc plus flegmatiques que leurs congénères sauvages.
Au fil du temps, la domestication a ainsi changé la structure même du cerveau du lapin domestique, réduisant la manière dont il réagit aux émotions, compromettant ses réactions, notamment face à la peur. L’homme a changé le comportement de cet animal, en poussant le lapin domestique à avoir un comportement plus docile, en phase avec ses conditions de vie et avec les attentes des humains.
La domestication des lapins aurait pu débuter au 1er siècle avec Jésus Christ
En outre, une étude publiée le 14 février 2018 sur Trends in Ecology & Evolution assure que la domestication du lapin (Oryctolagus cuniculus) qui, jusqu’ici, était attribuée à des moines en l’an 600, dans le sud de la France, ne peut se résumer à cela (1). En effet, l’équipe de chercheurs a découvert que la première mention connue de cet animal se retrouve dans les écrits d’un Romain, Varro, datés du 1er siècle avant Jésus-Christ.
Enfin, durant ces travaux, les chercheurs de l’Université d’Oxford ont aussi découvert l’apparition de différences morphologiques entre les lapins domestiqués et les sauvages. Ces changements du squelette « permettant de distinguer les populations sauvages de celles domestiques coïncident plutôt avec le moment où les lapins ont été considérés comme des animaux de compagnie ». En revanche, impossible de dater le moment précis.
L’être humain aussi