De la viande synthétique bientôt dans nos burgers ?

On en parle depuis déjà quelques années : la production de viande synthétique, ou cultivée, passe à la vitesse supérieure. La viande cultivée en laboratoire de ‘Mosa Meat’ devrait, enfin, arriver dans vos assiettes à l’horizon 2021.

Rédigé par Paul Malo, le 18 Jul 2018, à 10 h 15 min
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À quand un steak artificiel dans notre assiette ? Rendez-vous en 2021. « Le ‘bétail’ n’existait plus. La viande était « cultivée » sous la direction de chimistes spécialistes », imaginait déjà René Barjavel dans les années 40 dans son célèbre roman Ravages. Nous sommes presque à l’avènement de la viande synthétique fabriquée in-vitro !

Des cellules de muscle animal cultivé pour faire de la viande synthétique

En effet, la société Bell, spécialisée dans la transformation de produits carnés, ainsi que M Ventures, le fonds d’investissement de Merck le géant de l’industrie pharmaceutique et chimique, viennent d’entrer (à hauteur de 7,5 millions d’euros) au capital de la start-up néerlandaise, Mosa Meat, fondée par Mark Post, qui avait présenté le premier steak synthétique en 2013.

viande synthétique

Échantillon de viande synthétique produite par Mosa Meat © David Parry / PA Wire

Ensemble, les deux sociétés s’attaquent sérieusement à la production de viande synthétique cultivée en laboratoire grâce à des techniques d’ingénierie tissulaire. Comment cela fonctionne-t-il ? Des cellules de muscle animal (boeuf, poulet, porc…) sont extraites puis placées dans une solution nutritive. Elles s’y développent pour devenir des myotubes (fusion de cellules souches), fibres musculaires de seulement 0,3 millimètres. Des fibres placées ensuite dans un gel constitué d’eau à 99 %, qui permet à ces cellules de gagner peu à peu en masse.

Une demande de viande qui va doubler

Le résultat obtenu est donc de la véritable viande, affirment ses concepteurs dans un communiqué, mais cultivée hors du corps des animaux. Selon Mosa Meat, un seul « extrait » de boeuf permettrait par exemple de produire la quantité de viande nécessaire à la production de 80.000 Big Mac.

Cuisson de la viande in-vitro de Mosa Meat © David Parry / PA Wire

Aurait-on enfin trouvé une solution pour se passer de l’élevage ou le compléter, sans modification génétique, pour répondre à l’explosion attendue de la consommation de viande  ? En effet, selon la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la production mondiale de viande devrait doubler d’ici à 2050 pour faire face à la demande.

Lire aussi : Quelles protéines verrons-nous demain dans nos assiettes ?

Qu’il s’agisse de Mosa Meat, créée par Mark Post, ou d’Impossible Foods (qui imagine de la viande produite à base de végétaux), les alternatives durables à l’élevage passionnent les grands noms américains, de Sergey Brin, co-fondateur de Google à Bill Gates, fondateur de Microsoft. Mais si les technologies de production de viande synthétique avancent depuis 2013, pour autant, la viande de boeuf synthétique actuellement développée par Mosa Meat ne devrait pas être commercialisée avant 2021.

Pour notre environnement et surtout notre santé, plutôt que de manger des « Frankenburgers » si on commençait déjà par ralentir notre consommation de viande ! Êtes-vous vraiment prêt(e) pour la viande in-vitro ?

Illustration bannière : Femme mangeant un burger – © Bogdan Sonjachnyj
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3 commentaires Donnez votre avis
  1. Restera à déterminer le coût environnemental de la production de cette viande, et à le comparer avec celui de la viande actuelle. En tout cas, cette technologie ne me choque pas.

  2. Pourquoi pas. Comme les vapoteuse pour arrêter de fumer, ça peut être une étape dans la réduction de la consommation de viande.
    Je préfère que la viande soit fabriquée en laboratoire et qu’on réserve les terrains de culture pour nourrir les êtres humains, au lieu du bétail. Rien que ça, ça fera un énorme bien pour tous !
    Bien moins de pesticide et de médicaments seront présent dans les steaks, ce qui me semble être une belle avancée encore une fois.
    Au final c’est une invention qui présente beaucoup d’avantages. Le seul inconvénient pourrait être le prix de vente les premières années. En tout cas, la viande bio de laboratoire me semblera belle et bien accessible dans un futur plus ou moins proche, à meilleur prix qu’actuellement ?

  3. Encore une belle merde pour faire des obèses, vraiment on ne sait plus quoi inventer pour faire plaisir au gogos écolos, surtout pour faire encore du bizness.

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