Le renne est une espèce dont une part, à travers le monde, vit en semi-liberté et dont l’autre part, bien plus conséquente, vit à l’état sauvage. Des troupeaux de millions de rennes évoluent à travers tout l’Arctique et sont donc en première ligne du réchauffement climatique.
Le peuple des rennes
Le peuple Sami, peuple autochtone du nord de l’Europe, est fort de ses traditions et notamment celle de l’élevage de rennes. Utilisés à la fois pour leur chair et pour leur peau, les rennes étaient et sont encore pour beaucoup, le seul moyen traditionnel de subvenir à leurs besoins.
Le rythme de vie des Sami a toujours été calqué sur l’élevage de cet animal emblématique. Mais désormais les choses se compliquent, réchauffement climatique oblige.
« Je ne peux pas demander à mon père que faire parce qu’il n’a jamais vu ça ; ça ne s’est jamais produit de toute sa vie » explique à NBC News, Niila Inga, habitante Sami de Kiruna en Suède.
Pas de neige, pas de migration
Le réchauffement climatique prend de plus en plus consistance dans nos quotidiens, c’est en tout cas le cas pour le Sami et pour ses rennes. Il faut bien comprendre que l’élevage de rennes Sami se fait en semi-liberté, c’est-à-dire que les animaux ne sont pas gardés en enclos fermés et surtout qu’ils se nourrissent d’eux-mêmes avec ce que la nature peut leur procurer.
On peut donc se demander en quoi le manque de neige pourrait être néfaste à ces animaux alors qu’ils ont besoin de se nourrir. En réalité ça ne l’est pas dans un tout premier temps… jusqu’à ce que toute la végétation ait disparu, dévorée par tous les herbivores là où une bonne part aurait normalement été protégée de leurs dents par la neige.
Les paysages où évoluent rennes et Samis sont ainsi en train de profondément se transformer à travers la cascade d’effets du réchauffement climatique sur des modes de fonctionnement séculaires. Même la migration des rennes, – qui vient pour la première fois reportée, devient bien plus compliquée voire impossible quand il n’y a pas de neige. Les rennes sont des ongulés tout simplement faits pour la neige (leurs sabots sont un peu comme des raquettes de neige que l’on utiliserait pour randonner) alors quand il n’y en a pas…
2018 a été une année record en température, phénomène d’autant plus inquiétant que cette année succède à quatre autres qui ont été particulièrement chaudes aussi. C’est ainsi que l’association « Sáminuorra » de la jeunesse Sami a assigné en justice l’Union européenne pour avoir échoué à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au changement climatique.
Vrai en Europe comme au Pôle Nord
Les populations sauvages de rennes de l’Arctique se portent vraiment mal et ce pour exactement les mêmes raisons : la toundra verdit. Leur nombre est passé de 4,7 à 2,1 millions d’individus en seulement 20 ans, ce qui représente un effondrement des effectifs de 56 % sur cette période.
Si on voit beaucoup d’images de gnous entamant leur migration dans la savane africaine, on parle moins des rennes et c’est bien dommage. Les migrations et mouvements perpétuels de cette espèce du grand froid voient tout de même se déplacer 2 à 3 fois plus de rennes que de gnous !
Si le constat est grave sur la chute des effectifs de renne en Arctique, personne n’a encore idée de ses réelles conséquences. Quid des millions de tonnes d’excréments en moins pour la végétation ? Quel impact sur les loups arctiques ? Y aura-t-il une diminution des populations d’insectes qui suivent inévitablement de si gigantesques troupeaux ? Si le nombre d’insectes diminue, les oiseaux vont-ils être affectés ? S’il y a moins d’oiseaux, les renards polaires auront-ils plus de mal à survivre ?
Ce n’est malheureusement pas le Père Noël qui pourra nous ramener une solution cadeau contre le réchauffement climatique, il va falloir mettre les mains à la pâte sans lui.
monsieur Hoffmann, par pitié cessez de mélanger cette saleté de père Noel avec les nobles rennes.
Le choix de votre titre me choque, car il met en avant ce barbu en rouge , avant de parler des rennes.
Vraiment dommage