Et si un robot se déplaçait demain dans les vaisseaux de notre cerveau pour y détruire les minuscules caillots à l’origine des Accidents vasculaires cérébraux (AVC) ?
AVC : un traitement dès demain à l’aide d’un ver robotisé ?
Il ne faut surtout pas sous-estimer les ravages causés chaque année par les AVC à travers le monde. Selon les statistiques de l’OMS, Organisation mondiale de la santé, sur 17,7 millions de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit près du tiers de la mortalité totale mondiale, 6,7 millions sont dus à un AVC. L’AVC est même la première cause de mortalité des femmes.
Des soignants surexposés aux rayons X
Comment fait-on à l’heure actuelle pour détruire un caillot sanguin ? Les médecins doivent pour l’instant utiliser un cathéter et un fil rigide (le guide) insérés dans une artère au niveau de l’aine et remontés jusqu’au vaisseau bouché dans le cerveau.
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À l’extrémité du guide, une partie métallique broie le caillot, les morceaux étant aspirés par le cathéter. Mais avoir recours à cette méthode suppose également de pratiquer une fluoroscopie, c’est-à-dire faire passer dans le sang un produit qui se révèle aux rayons X. Conséquence : les médecins aussi sont exposés à répétition aux radiations.
Des mouvements à l’échelle submillimétrique
Entre la difficulté de la méthode et ce danger de surexposition aux rayons pour les soignants, trouver une autre solution s’imposait. Des chercheurs du MIT ont donc imaginé un minuscule ver robotisé capable de se déplacer directement dans les vaisseaux du cerveau pour y détruire les caillots de sang responsables des AVC(1). Les résultats de leurs travaux ont été publiés à la fin de cet été dans la revue Science Robotics.
Leur fil de guidage robotisé est capable de se mouvoir dans les vaisseaux sanguins sans les abîmer. Le fil est constitué d’un alliage nickel-titane, le « Nitinol », recouvert d’une pâte caoutchouteuse au sein de laquelle des particules magnétiques ont été incorporées. Le tout est recouvert par un hydrogel. Les chirurgiens peuvent ensuite le manipuler via un aimant, le déplacer à l’échelle submillimétrique, sans devoir être exposés aux rayons X. Prochaine étape pour ces chercheurs : un essai sur un cerveau d’animal.
Illustration bannière : AVC : traitement bientôt possible ? – © Yakobchuk Viacheslav
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