Quand on perd un proche, aujourd’hui, ses comptes de réseaux sociaux demeurent derrière lui. Faut-il les laisser tels quels, les fermer, prévenir ces réseaux ?
Fermer les comptes Facebook, Instagram pour la mort d’un proche : au-delà de l’émotion
On ne meurt que deux fois. Ce qui était jadis le titre d’un film de James Bond est désormais devenu une réalité en ces temps connectés : après la mort d’une personne, ses comptes sur les différents réseaux sociaux à la mode perdurent. Sauf à penser à les clore, et à être en mesure de le faire, juridiquement et techniquement parlant. Premier écueil, au-delà du chagrin : disposer des codes d’accès pour le faire. Même sans avoir quoi que ce soit à cacher en famille ou en couple, il est assez rare de partager ses mots de passe. Au mieux, le fait qu’ils soient mémorisés sur un smartphone ou un ordinateur permet d’avoir accès aux différents comptes du ou de la disparue, non seulement pour annoncer sa disparition, mais aussi pour lancer la procédure de clôture de son compte.
Fermer un compte Facebook en cas de décès ? Ses administrateurs ont tout prévu
Une tâche de plus à accomplir dans l’émotion, en parallèle de l’organisation des obsèques et de tâches administratives et bancaires aussi complexes qu’humainement difficiles. D’autant plus que la multiplication des réseaux sociaux est encore venue complexifier la question. Le premier de tous, Facebook, est en toute logique également le mieux organisé en la matière. Tout d’abord, en tant que proche de la personne disparue, vous êtes considéré comme légitime pour demander la suppression du compte. Il suffit pour cela de contacter les équipes du réseau social par message. Mais une autre solution est proposée par le site de Mark Zuckerberg : non pas fermer le compte mais le transformer en compte de commémoration. Le profil indique alors exister « en souvenir » du défunt, et les amis continuent à poster des messages en sa mémoire.
Le fait de passer en compte commémoratif sort également le profil Facebook du défunt des relances d’anniversaires ou publicitaires. Vous pouvez par ailleurs, de votre vivant, définir un légataire de votre page Facebook, qui aura accès à une partie de vos données. Une décision pas si anodine : selon une étude menée par l’Institut internet de l’université d’Oxford, en Angleterre, sur les utilisateurs de la plateforme en 2018, dans 50 ans, le réseau social comptera plus d’utilisateurs morts que vivants. En effet, au moins 1,4 milliard de personnes actuellement inscrites sur Facebook seront décédées avant 2100. Le réseau social deviendrait alors le premier espace mémoriel de la planète….
Fermer un compte Instagram, mêmes règles
Quid d’Instagram ? On ne le sait pas toujours, mais le réseau social orienté sur le partage de photos et de vidéos entre amis, le paradis du « like », appartient également à Facebook. Filiale oblige, il en partage donc bon nombre de règles et d’options. En revanche, si un proche peut demander la fermeture du compte à condition de prouver son lien de parenté avec le défunt, il suffit de prouver le décès, même sans être apparenté, pour demander à ce qu’un compte Instagram soit transformé en compte commémoratif. Il n’est pas non plus proposé de désigner un « exécuteur testamentaire digital », devenant administrateur de votre compte en cas de décès.
Une question de réseaux
Tous les réseaux sociaux n’ont pas encore pensé à proposer des procédures dédiées en cas de décès. Le plus souvent, pour demander la suppression d’un compte, il sera demandé de fournir une copie du certificat de décès, ce que seul un proche est en mesure de faire. C’est le cas notamment sur Twitter ou Snapchat, même si sur ce dernier le process passe par une demande d’assistance tant il n’est pas cadré. Sur le réseau social professionnel LinkedIn, n’importe qui peut demander la fermeture d’un compte d’une personne décédée. À condition de fournir la preuve du décès, la date, l’adresse e-mail de la personne disparue et de préciser le lien que l’on a avec cette personne, que vous soyez parent, ami voire simple collègue.
Reste le cas de Google, dont les nombreux services numériques sont omniprésents dans notre quotidien. S’il ne s’agit pas en soi d’un réseau social, des services tels que Gmail ou YouTube sont importants dans nos vies. Choisir un ou plusieurs gestionnaires de son compte en cas de décès est une procédure prévue par le géant du Net. Si tel n’est pas le cas, fournir le certificat de décès en tant que proche permet de demander la suppression de comptes sur Google ou YouTube. Un acte important à réaliser, notamment pour éviter les cas de « cybersquatting » et que l’adresse Internet du défunt soit utilisée à des fins frauduleuses.
Dans un contexte de perte d’un proche, il est évident que cette charge émotionnelle de gérer tous ses comptes est impossible. On ne les connaît pas tous et, comme le souligne l’article, encore moins ses mots de passe. Des nouveaux acteurs comme repos digital accompagnent les familles pour retrouver et clôturer les comptes de leur proche disparu (sans avoir besoin des mots de passe).
Le service est disponible à cette adresse : reposdigital.fr/