Encore une nouvelle taxe. Mais cette fois-ci, il s’agit de contenir un problème de santé publique qui concerne les plus jeunes : la consommation de boissons alcoolisées sucrées que sont les vins aromatisés et « premix » à base de vin. Par conséquent, rosé pamplemousse, sangria et kyr seront désormais plus chers.
Une taxe pour limiter la consommation des boissons aromatisées à base de vin
Breuvage estival par excellence, le rosé pamplemousse est ce que l’on appelle un « premix ». Un néologisme qui désigne des boissons dont les ingrédients sont mélangés à l’avance. Riche en sucre, ce genre de boisson à base de vin rencontre beaucoup de succès, notamment auprès des jeunes.
Une incitation à la consommation d’alcool par les plus jeunes à limiter. Et pour ce faire, l’Assemblée nationale a voté fin octobre et le Sénat a adopté le 14 novembre, une nouvelle taxe sur les « premix » à base de vin.
Jusqu’à présent, ce type de boisson « prête à consommer » contenant 50 % de vin minimum, échappait à la surtaxe de 11 euros par décilitre d’alcool pur prévue par la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique et instituée pour lutter contre l’alcoolisme des jeunes.
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Un problème de santé publique
Cette surtaxe des prémix à base de vin concerne aussi la sangria et le kyr et, en toute logique, n’est pas la bienvenue au sein de la filière viticole, et de la Fédération français des vins d’apéritifs qui s’inquiète aussi pour les vins de Noël, vins chauds, et autres vins à la cannelle à quelques semaines des fêtes de fin d’année.
Concernant ce genre de boissons, souvent utilisés pour écouler des vins de moins bonne qualité en les mélangeant à des sirops, « l’amendement de la députée LREM Audrey Dufeu Schubert, adopté en séance, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, fixe une taxation intermédiaire de 3 euros par décilitre d’alcool pur ».
Une mesure destinée à traiter un réel problème de santé publique. Selon l’enquête de l‘Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l’alcool est la substance psychoactive la plus consommée chez les 17-18 ans (8 jeunes sur 10) devant le tabac (1 jeune sur 2). En cause, les boissons alcoolisées sucrées qui permettent de « fidéliser » les plus jeunes avec l’alcool. Le pourcentage de jeunes buvant régulièrement de l’alcool augmente tous les ans. Entre 2002 et 2003, il a augmenté de 2,4 points chez les garçons de 17-18 ans et de 1,4 point chez les filles (de 6,1 à 7,5 %).
Illustration bannière : Les premix séduisent les jeunes – attention à l’abus d’alcool – © Dasha Petrenko