Entre greenwashing, produits importés et marges exagérées, un syndicat fédérant 1.500 magasins spécialisés bio s’attaque aux dérives du bio.
La moitié des ventes en bio happées par la grande distribution
Il faut croire que le bio est un marché rentable… Sinon, la grande distribution ne s’y intéresserait pas ainsi. Synadis Bio, syndicat fédérant 1.500 magasins spécialisés bio, vient de s’y attaquer dans une vidéo satirique dénonçant ses travers. Son slogan : « Pour certains, le bio, c’est juste une étiquette. Pour nous, c’est une éthique ».
En costume dans un verger, son SUV avec chauffeur non loin, un homme, symbolisant les grands industriels, avoue avec cynisme : « c’est vraiment très important pour nous de vendre du bio. Vous savez pourquoi ? Parce que ça rapporte énormément d’argent et que ça améliore notre image. Vous croyez quoi ? Qu’on fait ça par conviction ? Ça nous empêche pas de faire pousser des pommes pleines de pesticides juste à côté ».
Ce syndicat qui représente un bon tiers des magasins bio en France (dont Biocoop, Naturalia ou La Vie Claire) semble avoir déclaré la guerre à la grande distribution. Il faut dire qu’avec 9,1 milliards de produits bio achetés dans l’Hexagone, celle-ci représente 4,47 milliards d’euros de chiffre d’affaires, quand les enseignes spécialisées culminent à 3,1 milliards d’euros. Concrètement, la moitié des ventes de bio en France sont déjà entre les mains de la grande distribution, qui voit ses ventes de bio progresser de 22,6 % entre 2017 et 2018, contre 7,7 % pour les enseignes spécialisées.
Des importations de bio en hausse
Selon un sondage réalisé pour l’Agence bio, une majorité de Français (61 %) juge que le prix des produits bio prend moins en compte le travail des agriculteurs, que les frais marketing et les marges des distributeurs et des industriels. Il faut dire que l’industrialisation rapide de l’agriculture bio fait s’éloigner des valeurs originelles du bio, notamment le respect de la nature, des saisons et des sols.
Le Synadis bio craint également que, paradoxalement, la vogue du bio n’engendre une hausse des produits importés, selon des normes parfois moins strictes qu’en France. Ainsi, selon les chiffres de l’Agence bio, les importations représentent 62 % des ventes d’épicerie bio, 57 % des fruits bio, 23 % des légumes, mais seulement 5 % des viandes. Les magasins spécialisés prônent pour leur part le circuit court et les réseaux locaux, proposant aux producteurs des contrats de trois ans minimum, des « relations éthiques », et « aucun fruit ou légume issu de serres chauffées ».
Illustration bannière : Une cliente de magasin bio – © Monkey Business Images
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Arrêtez de saouler avec le bio, cela devient une mode et une raison pour faire flamber les prix avec des produits, qui pour la plus part non que le non de bio, produits qui viennent des 4 coins du monde, que l’on incite déjà les gens à consommer de saison, plutôt que de vouloir manger de tout hivers comme été, en achetant des produits qui ont fait des dizaines de milliers de KMS, avant d’arriver dans nos assiettes, la on aura déjà fait un grand pas dans la préservation des ressources de la planète.