Pour être parvenus à si bien trouver leur place dans notre monde urbanisé, c’est bien que les pigeons ont un petit quelque chose que les autres animaux ne possèdent pas. Ils ont développé des aptitudes particulières qu’il faut bien leur reconnaître. Mais dans un temps aussi court d’un point de vue de l’évolution, serions-nous arrivés à nous adapter aussi bien qu’ils l’ont fait ?
Si nous vivions comme des pigeons :
Nous serions capables de repérer des cellules cancéreuses
Il a été démontré que les pigeons ont la capacité de repérer des cellules cancéreuses rien qu’en regardant des photos de tissus passés au microscope(1).
Néanmoins, pour un dépistage efficace, un seul pigeon ne suffit pas ! En effet, il faut que des pigeons soient regroupés pour prendre la bonne décision ensemble. Un groupe de pigeon après un bon entrainement est capable de tomber juste dans 99 % des cas.
Le plus étonnant dans cette découverte réside certainement dans le fait que des chercheurs aient eu l’idée d’étudier cette capacité chez les pigeons…
Nous pourrions piloter des missiles
Les pigeons ont une capacité à la navigation aérienne à faire rougir une grande partie du règne animal. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’ils ont autant été utilisés par les humains désireux de s’envoyer des messages entre eux. De nombreuses recherches ont été lancées depuis des décennies pour mieux appréhender les mécanismes d’une telle capacité à se repérer, mais sans succès…
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La capacité des pigeons à s’orienter dans une direction voulue, et ce quoi qu’il arrive, a même été utilisée dans le cadre de lancements de missiles lors de la seconde guerre mondiale(2). Les pigeons étaient installés dans de petits cockpits avec un écran pour qu’ils puissent indiquer la direction à prendre et donc littéralement, piloter les missiles. Ces malheureux « pilotes » ne pouvaient cependant pas s’éjecter avant l’arrivée à destination… Finalement, l’armée américaine n’a pas retenu cette « technologie » : les premiers radars venant d’être inventés en parallèle.
Nous n’aurions pas de problème pour l’inclusion des personnes en situation de handicap
Dans le monde animal, si la sélection naturelle ne fait pas tout, elle est tout de même la norme. Il est ainsi rare de voir survivre longtemps des animaux souffrant d’un handicap qu’il soit de naissance ou « acquis ».
Chez les pigeons il en va tout autrement. Un pigeon mutilé ou possédant des malformations va mener une vie aussi normale que possible, se reproduire, etc. Ceci est certainement dû au fait que si proches de nous, les pigeons sont aussi beaucoup moins sujets à la pression naturelle.
Il faut cependant préciser que si les pigeons ont bien moins de prédateurs en ville (sauf à parler du faucon pèlerin, des poissons chats ou des éperviers), ils sont aussi mutilés du fait de notre activité et de nos déchets. Pour simple exemple, les pertes d’orteils chez les pigeons seraient plus importantes dans les zones où il y a beaucoup de coiffeurs, les cheveux s’enroulant autours des orteils jusqu’à la nécrose(3).
Nous prendrions le métro incognito
Le phénomène n’est pas nouveau même s’il n’a pas été étudié en profondeur et a déjà été observé dans plusieurs endroits du globe notamment à Paris et à Londres : les pigeons prennent le métro.
Entrant dans une station, il monte dans une rame pour ressortir plus loin, certainement dans le but de rechercher de la nourriture en dépensant le moins d’énergie possible… Mais surtout sans être particulièrement repéré, confirmant ainsi la profondeur des propos de Benoît Poelvoorde dans l’excellentissime « C’est arrivé près de chez vous » : « Pigeon, oiseau à la grise robe, dans l’enfer des villes à mon regard tu te dérobes ».