Et si manger moins et faire plus de sport ne tenait qu’à un gène ?

Il suffirait d’inhiber un gène présent dans le cerveau pour que l’envie de manger diminue et que l’envie de faire du sport augmente ! Explications…

Rédigé par Audrey Lallement, le 11 Nov 2020, à 13 h 00 min
Et si manger moins et faire plus de sport ne tenait qu’à un gène ?
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Selon des chercheurs américains, la désactivation d’un gène spécifique dans le cerveau permettrait de réduire l’envie de manger et d’augmenter celle de faire du sport. Une piste intéressante pour prévenir l’obésité.

Un gène qui baisse l’envie de manger et augmente l’envie de faire du sport

Ne plus ressentir le plaisir de manger mais avoir envie de faire du sport… Serait-ce un comportement contre-nature ? Beaucoup de personnes sont en effet plus attirées par la nourriture – grasse et sucrée de préférence – que par l’activité physique.
Or, il semblerait que cela soit génétique.
Selon des chercheurs américains, il existerait en effet un gène spécifique situé dans le cerveau.

Dans une étude publiée le 3 novembre dans la revue JCI Insight, des scientifiques du National Health Institute, expliquent comment chez des souris, le gène Prkar2a contrôlerait l’envie de manger et donnerait envie de faire du sport(1).
Présent dans le cerveau d’une partie des rongeurs utilisés pour l’étude, il s’agit d’une enzyme de la famille des protéines kinase A qui s’exprime dans l’habenula. Appartenant à l’épithalamus, l’habenula est une minuscule zone du cerveau qui mesure 3 millimètres.

Manger moins et mieux, faire du sport pour lutter contre l’obésité © katerina Markelova

Sans ce gène les souris sont moins grosses

Malgré sa petite taille, l’habénula joue un rôle particulier dans la dépression, l’addiction mais aussi la motivation et le processus de la récompense. Ainsi, les scientifiques ont constaté que les souris dont le gène a été désactivé mangeaient moins d’aliments riches en graisse que le cerveau perçoit comme une récompense. Quand bien même les rongeurs avaient-ils été privés de nourriture !

L’expérience a également permis de découvrir que lorsque le circuit neuronal de l’habenula était altéré, les souris avaient plus envie de faire de l’exercice sur le petit tapis roulant mis à leur disposition. Par conséquent, les souris ne possédant pas le Prkar2a étaient moins grosses que les autres.

Lire aussi : Une mutation génétique pourrait expliquer l’obésité

Une piste contre l’obésité

Les travaux des scientifiques sont une piste intéressante pour les humains. Ils pourraient servir de point de départ pour des recherches portant sur le surpoids et l’obésité. Nous sommes en effet dotés du gène Prkar2a et il est encore activé chez certaines personnes dont le cerveau perçoit les aliments gras et sucrés comme une récompense.

Selon l’OMS, le nombre de cas d’obésité dans le monde a triplé en 45 ans. En 2016, plus de 1,9 milliard d’adultes et 340 millions d’enfants et d’adolescents étaient en surpoids ou obèses. Il s’agit de facteurs de risque majeurs pour un certain nombre de maladies chroniques, parmi lesquelles le diabète, les maladies cardio-vasculaires et le cancer. Néanmoins, il est possible de prévenir l’obésité.

Illustration bannière : Une découverte qui donne espoir aux personnes en surpoids © Ruslan Shugushev
Références :
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