Chaque année, d’après la FAO, 350 millions d’hectares de forêt sont brûlés par des incendies, soit six fois la superficie de la France. L’été est une saison propice au déclenchement des grands feux : plus de 180 kilomètres carrés de forêt sont déjà partis en fumée en juin 2016 près de Los Angeles, qui a connu l’un des plus grands incendies de ces dernières décennies. L’Amazonie également, en proie à la sécheresse, connaît en 2016 des incendies plus nombreux que les années précédentes.
Quel lien peut-on faire entre la multiplication de ces phénomènes et le changement climatique ?
Les incendies sont favorisés par le dérèglement climatique
Les chercheurs ont mis en lumière un lien certain entre le dérèglement climatique et la multiplication des catastrophes naturelles. Les tempêtes, inondations et incendies ont en effet tendance à augmenter ces dernières années et l’on sait à présent que le dérèglement climatique en est l’une des causes.
Chaque année, les surfaces de forêt brûlées par les incendies augmentent : pour vous faire une idée, consultez les chiffres du Planetoscope.
La multiplication des incendies dans le monde est en partie facilitée par le réchauffement climatique qui assèche la végétation, diminue les précipitations dans certaines zones et vide les nappes phréatiques.
Vers une augmentation du nombre d’incendies
Une étude menée par Météo-France(1) montre que les risques d’incendie devraient augmenter dans les années à venir à cause de la sécheresse accrue.
L’Indice Forêt Météo, qui permet de déterminer avec précision les risques d’incendie en fonction de plusieurs facteurs, est en augmentation constante ces dernières années. Ainsi, d’après Météo-France, « la valeur moyenne de l’IFM a augmenté de 18 % entre la période 1961-1980 et la période 1989-2008. À l’horizon 2040, l’IFM moyen devrait progresser de 30 % par rapport à la période 1961-2000. Certaines simulations montrent que cette augmentation pourrait atteindre jusqu’à 75 % d’ici 2060 ». En France, des zones comme les Landes seraient davantage touchées par les incendies d’ici à 2040.
D’autre part, les incendies ont, en retour, un effet accélérateur du réchauffement climatique. Pourquoi ?
Les incendies ont un impact sur le réchauffement climatique
Les incendies ont un impact sur le réchauffement climatique à plusieurs niveaux.
Les incendies relâchent d’énormes quantités de CO2
Non pas parce que les incendies produisent de la chaleur, mais parce que les incendies relâchent dans l’atmosphère des quantités énormes de CO2 : tout le dioxyde de carbone que les forêts et les arbres accumulent au cours de leur croissance. À titre d’exemple, les feux de forêt record en Indonésie en 2015 ont dégagé en cinq mois autant de CO2 que les émissions de gaz à effet de serre françaises en cinq ans.
De même, les incendies laissent souvent la place à des écosystèmes moins riches en matière vivante qui ne re-capturent pas le CO2 produit par le feu. Ce phénomène de désertification post-incendies se produit par exemples dans les zones de climat méditerranéen.
La masse de CO2 rejetée par les incendies est différente en fonction du type de forêt. Si celle-ci est clairsemée, le CO2 rejeté sera moins important. Si en revanche il s’agit d’une forêt aux arbres grands et denses, le taux de CO2 sera plus élevé. C’est encore plus grave si l’incendie se produit sur une tourbière ou un sol gelé (le pergélisol).
Les incendies de tourbières, néfastes pour le climat
Les incendies ne concernent en effet pas que les forêts traditionnelles « sur pied » mais toutes sortes d’écosystèmes.
Les incendies de tourbières sont particulièrement néfastes. Ce genre de feu, comme il s’en produit fréquemment en Sibérie par exemple, peut durer des jours, voire des mois entiers sans pouvoir être éteint. On ne peut arrêter un feu de tourbière sauf à employer des bulldozers pour l’étouffer. Or celui-ci libère le CO2 accumulé dans les tourbières depuis des millions d’années.
Incendies et réchauffement – Le saviez-vous ?
- Si tout le C02 captif dans les tourbières des zones boréales (Grand Nord), soit 250 à 450 gigatonnes, était libéré, la concentration de C02 dans l’atmosphère augmenterait de moitié !
- Les surfaces incendiées en Amérique du Nord ont doublé en 30 ans malgré des moyens accrus de lutte contre les incendies : le signe d’une fragilisation de l’environnement plus vulnérable au feu.
- La foudre est responsable de 80 % des départs de feu dans le monde.
- Les surfaces incendiées dans le monde représentent environ 6 fois la surface de la France chaque année.
Bon article, et il y a probablement un effet d’emballement à craindre avec ces incendies de foret et leur impact sur le réchauffement global par les GES.
Dans le même ordre d’idée on ignore globalement que la chaleur dégagée pour refroidir le parc de réacteur nucléaire rien qu’en France est de l’ordre de 750 Twh / an + une importante vaporisation d’eau (la vapeur d’eau est un parfait GES) – En fait cela correspond à la chaleur d’un incendie géant comparable à 2 x toutes les forets tous les ans… Pour ceux qui penserait à un « fake » je les laisse vérifier. La physique ne ment pas et le calcul est des plus facile.
« La foudre est responsable de 80 % des départs de feu dans le monde »
C’est plutôt 30 à 35% dans le monde et seulement 2% en zone méditerranéenne.
merci pour ce fameux travail 🙂