Une nouvelle étude, réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et l’Université Pierre et Marie Curie, vient de démontrer une fois de plus le lien entre différents cancers et les pesticides, notamment chez les agriculteurs. L’alerte est plus que jamais lancée…
Pesticides : les agriculteurs en péril
Selon cette étude, l’exposition aux pesticides est un facteur de risque de lymphomes : une preuve biologique de l’existence d’un lien entre les pesticides et ces cancers du système immunitaire.
Le lymphome est un cancer du système lymphatique, qui fait partie du système de défense de l’organisme contre les maladies et les infections. Quand des lymphocytes (cellules clés de nos défenses immunitaires) anormaux sont fabriqués, ils s’accumulent puis forment des tumeurs pouvant s’installer dans n’importe quelle partie du corps.
La fréquence de ces cancers n’a cessé d’augmenter dans les pays industrialisés depuis 30 ans. L’exposition agricole aux pesticides a d’ailleurs longtemps été suspectée comme facteur de risque : certains lymphomes sont plus fréquents chez les agriculteurs que dans la population générale. Mais le lien restait à confirmer sur le plan biologique.
- Cette découverte majeure représente une première étape vers la mise en place de stratégies de dépistage et de suivi des populations à risque de lymphomes.
Bertrand Nadel (Centre d’immunologie de Marseille-Luminy), Pierre Lebailly (Centre François Baclesse, Caen) et leurs équipes ont suivi 128 agriculteurs pendant 10 ans en moyenne. Ce qui a permis de montrer que certaines cellules du système immunitaire porteuses d’une anomalie génétique spécifique sont présentes à une fréquence étrangement élevée chez des agriculteurs.
Ainsi, l’ensemble des informations recueillies par les chercheurs révèlent que les cellules immunitaires anormales pourraient constituer des précurseurs tumoraux. Or elles sont jusqu’à mille fois plus fréquentes chez certains agriculteurs que dans la population générale non exposée aux pesticides…
Cependant, un suivi à plus long terme pourra confirmer que la fréquence des cellules immunitaires anormales est liée au risque de lymphome.
La maladie de Parkinson accrue avec les pesticides
Par ailleurs, au travers d’un groupe de 224 patients atteints de la maladie de Parkinson, comparé à 557 personnes non malades, mais de même âge et sexe et habitant dans le même département, les chercheurs ont également démontré que l’exposition aux pesticides doublait quasiment le risque de survenue de la maladie de Parkinson parmi les agriculteurs qui en utilisaient.
Alors que la durée d’exposition est significative dans le risque d’apparition de la maladie, chez les hommes, l’usage d’insecticides, notamment de type organochloré, augmente également la possibilité de contracter Parkinson. En effet, l’étude révèle que ce type d’insecticide, dont le lindane et le DDT font partie, cause un risque jusqu’à 2,4 fois plus élevé…
Notons qu’ après Alzheimer, la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neuro-dégénérative la plus fréquente. Dans la plupart des cas, elle trouve son origine dans une combinaison de facteurs de risque génétiques et environnementaux.
Si l’étude montre la nécessité d’opter pour des pratiques et un meilleur usage des pesticides, elle plaide pour « la mise en place de mesures de protection des travailleurs agricoles ». Les résultats posent maintenant la question de l’impact de l’exposition régulière de l’ensemble de la population à de plus faibles doses de pesticides…
Pesticides-Le saviez-vous ?
- la France est le quatrième utilisateur mondial de pesticides après les États-Unis, le Brésil et le Japon et le premier utilisateur en Europe avec une masse totale de 76100 tonnes de substances actives vendues en 2004.
- Depuis l’arrêté du 23 décembre 1999, les produits utilisés pour le jardinage sont vendus séparément des produits à usages professionnels, et étiquetés « emploi autorisé dans les jardins ».
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Bonjour,
Je me présente ; je suis étudiante en journalisme à l’UCL. (Belgique)
Dans le cadre d’une enquête à propos des pesticides, j’aimerai avoir votre avis concernant les risques que ceux-ci pourraient avoir sur la santé,
Accepteriez-vous de répondre à quelques questions ? Ou me rédiger vers un professionnel de la santé qui pourrait m’en dire plus ?
Merci d’avance,
Bien à vous,
Célestine Lecocq
celestine.lecocq@student.uclouvain.be
La frange matérialiste et rationaliste dotée donc de visières réductionnistes point ici encore un facteur certes sans doute aggravant comme facteur de risque d’avoir cette maladie chez les agriculteurs. Si une proportion (soyons gentil) de près de 100 % des personnes qui ont été en contact fréquent et soutenu avec des pesticides contractaient la maladie de Parkinson, alors on pourrait établir un vrai lien de cause à effet.
C’est encore persister à ignorer la piste psychologique et qui est INCONTOURNABLE dans la survenance, notamment de cette maladie.
Le célèbre professeur Henri LABORIT qui avait écrit un célèbre livre « Inhibition de l’action » (Editions Masson Paris & Presses Universitaires de Montréal, 1980) expose la théorie psychosomatique
« (…) pour faire une infection ou une affection néoplasique [Ndlr :cancer], il ne suffit pas d’un contact avec un microbe ou un virus ou un irritant local chroniquement subi.
On a trop focalisé sur le microbe, le virus ou le toxique cancérogène et pas assez sur le sujet, sur son histoire passée et présente, ses rapports avec son environnement.
Les toxiques eux-mêmes doivent sans doute présenter une toxicité variable suivant le contexte et le statut social de l’individu qu’ils atteignent. (…)
Nous sommes les autres, c’est-à-dire que nous sommes devenus avec le temps ce que les autres – nos parents, les membres de notre famille, nos éducateurs – ont fait de nous, consciemment ou non.
Nous sommes donc toujours influencés, le plus souvent à notre insu, par les divers systèmes dont nous faisons partie. »
Tout ce qui peut être diagnostiqué comme symptômes divers ou comme facteurs matériels possibles ne constitue que la face visible de l’iceberg ; c’est bien à l’image de cette médecine résolument et dogmatiquement symptomatique qui ne s’occupe de ce qui est en AVAL, alors qu’il faut ici aussi considérer ce qui est en AMONT.
C’est comme un jeu de dominos : il ne servira à rien à moyen terme de ne s’occuper que des manifestations en queue de liste car il faut s’occuper de ce qui a été à l’origine réelle des maux. La plupart des scientifiques modernes sont maintenant d’accord pour dire que l’origine des maladies est dans le stress oxydant ou oxydatif.
Mise à part les (coûteuses) pistes comportementaliste et allopathique mais qui ne résolvent rien en profondeur, est très efficace la piste (réellement) psychothérapeutique dans ce qu’elle intègre les neurosciences cognitives ou psychobiologie (qui font partie des sciences de la psychologie officielle).
En témoigne cette personne qui a livré en conférence le témoignage de son auto-guérison de la maladie de Parkinson grâce à ce type de psychothérapie :
« Diagnostiquée parkinsonienne, on la déclare condamnée. Elle ne se résigne pas et décide de se tourner vers des thérapies alternatives pour ne pas rentrer dans « l’engrenage de la chimie » et ne pas être rangée dans « le camp des malades » : « je me suis mise résolument du côté de la vie ! » déclare-t-elle au psychothérapeute qui l’accompagnera vers son autoguérison. Au vu des surprenantes analyses médicales qui en attestent, un médecin abasourdi écrit « l’hypothétique parkinson » »
Source : http://www.retrouversonnord.be/belva.htm