Cette consommation plus importante par rapport aux volumes prélevés a une explication : en effet, de nombreux produits fabriqués hors de nos frontières et que nous achetons, nécessitent d’importants volumes d’eau lors de leur élaboration.
L’« empreinte eau » de la France reste supérieure à la moyenne mondiale
En France, la consommation d’eau au sens strict n’est peut-être pas très élevée. Mais si on s’intéresse à l’« empreinte eau », c’est une toute autre histoire.
Savez-vous que la fabrication d’un jean nécessite 11.000 litres d’eau, soit l’équivalent de la consommation d’eau d’une famille de 4 personnes pendant 3 semaines ? Ou encore que, pour préparer une tasse de café, 140 litres d’eau (soit l’équivalent de 2 douches) sont en réalité nécessaires pour la culture des graines de café ?
Ces produits étant importés, l’eau nécessaire à leur fabrication n’est bien sûr pas consommée sur notre territoire. On parle alors d’« empreinte eau ».
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Et il se trouve que l’« empreinte eau » de la France est très élevée. À 160 m3/habitant, elle est certes inférieure à la moyenne de l’Union européenne (233 m3/habitant), mais elle reste supérieure à la moyenne mondiale.
Les pays où l’« empreinte eau » est la plus similaire sont la Corée du Sud, l’Allemagne et la Suède. Quant aux pays où l’« empreinte eau » est la plus élevée, ce sont la Grèce, l’Espagne et les Pays-Bas, nous apprend le ministère de la Transition écologique dans sa dernière publication statistique.
L’élevage, un secteur très consommateur d’eau
Selon cette même publication, en France, le premier secteur consommateur d’eau est l’agriculture. En effet, sur les trois quarts du territoire métropolitain, l’agriculture utilise plus de 50 % des volumes d’eau consommés en période estivale.
Et pour cause : au cours de sa vie, un boeuf boit 24.000 litres d’eau et nécessite 7.000 litres d’eau en plus pour son entretien. L’intégralité de sa nourriture (1.300 kg de grains et 7.200 kg d’herbe) implique l’utilisation de 3 millions de litres d’eau. Cela, pour produire 200 kg de viande. On peut donc dire qu’un kilo de viande que vous achetez chez le boucher a nécessité un total de 15.000 litres d’eau pour être produit.
Cette consommation d’eau très importante n’est pas indolore. Chaque année depuis 2017, des restrictions d’eau sont appliquées sur au moins 30 % du territoire métropolitain. En 2019, ce sont même 67 % du territoire métropolitain qui ont été concernés par des mesures de restriction d’eau.
Illustration bannière : Quelle est notre empreinte eau en France ? © Maksym Gorpenyuk
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Il est faux de dire que nous consommons plus d’eau qu’il n’y en a dans le pays. Les resources sont au contraire largement suffisantes, hors pics de sécheresse. Par contre, notre empreinte eau est élevée du fait de notre consommation de produits importés, ce qui revient à dire que nous consommons plus d’eau que nous n’en prélevons dans notre pays.