Chaque matin, vous buvez probablement un grand verre de jus d’orange ou une tasse de café pour vous réveiller en douceur. Saviez-vous qu’à l’instant précis où vous pensez vous désaltérer paisiblement vous contribuez aux émissions de gaz à effet de serre ? Incroyable ? Et pourtant…
Alimentation et émissions carbone : des chiffres qui font peur
De manière générale, l’alimentation correspond à environ 1/3 des émissions de gaz à effet de serre chez un consommateur au quotidien.
Et pour cause : avant d’être dans votre assiette, les produits émettent des gaz à effet de serre lors de leur production, leur transformation, leur conservation, leur conditionnement mais aussi, et surtout, leur distribution.
Ainsi, sans vous en rendre compte, lorsque vous buvez un verre de jus d’orange classique, vous consommez environ 170 litres d’eau virtuelle et 140 litres pour une tasse de café !*
Par ailleurs, vous consommez 1 litre de pétrole chaque fois que vous achetez 1 kilo de tomates de serre et 15 500 litres d’eau (c’est à dire 70 baignoires, rien que ça…) lorsque vous dégustez 1kg de boeuf en famille…
L’agriculture, toujours grande responsable d’émissions de GES
Aujourd’hui, l’agriculture génère entre 14 et 21 % des gaz à effet de serre. Deux types de GES sont principalement montrés du doigt :
- le protoxyde d’azote émis par les engrais utilisés et qui correspond à 77 % des émissions brutes en France,
- le méthane émis notamment lors du processus de digestion des ruminants et qui équivaut à 72 % des émissions brutes en France.
La Commission européenne – Direction générale de l’Agriculture et du Développement Rural, souligne toutefois que les émissions du secteur de l’agriculture représentent une part faible en comparaison à d’autres secteurs.
D’autant qu’entre 1990 et 2005, les émissions engendrées par l’agriculture ont chuté de 20 % au sein de l’UE grâce aux évolutions des techniques d’exploitation, comme l’usage réduit des fertilisants azotés, notamment.
Cependant, les mesures concernant les émissions et l’assimilation des gaz à effet de serre demeurant complexes et incertaines, l’établissement de procédés permettant de les réduire davantage dans le secteur agricole s’avère toujours délicat à l’heure actuelle.
Néanmoins, la mise en place d’un dispositif de régulation paraît incontournable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière significative.
La distribution, des émissions carbone considérables
Faire ses courses au supermarché est un acte anodin. Pourtant, 30 % des gaz à effet de serre sont générés par la distribution des produits alimentaires !
En effet, le transport routier, gros émetteur de gaz à effet de serre, reste actuellement la s
olution privilégiée pour l’approvisionnement des grandes surfaces. Or, ce moyen de transport émet jusqu’à 4 fois plus de GES que le transport ferroviaire et entre 5 et 6 fois plus que les voies navigables. De plus, notons qu’un produit alimentaire parcourt en moyenne 2600 km entre son lieu de production et votre assiette.
D’autre part, une étude effectuée en début d’année par L’IRI, l’un des leaders mondiaux des études de marché, et Greenext, spécialiste de l’analyse de l’impact écologique des produits de grande consommation, révèle un fait des plus fracassants :
L’alimentation riche en carbone
un foyer français achète chaque année en moyenne 990 kg d’aliments, ce qui correspond à 1480 kg équivalent CO2. Or, 1480 kg de CO2 équivaut à un trajet de 10 571 km en voiture ! Faire ses courses en voiture peut être jusqu’à 3 fois plus polluant qu’en utilisant les transports en communs.
Quand on sait qu’un Français jette environ 20 kg d’aliments par an, il y a de quoi faire des bonds. Pourtant, en terme de développement durable, la grande distribution a su marquer les esprits, notamment en réduisant de 85 % la distribution des sacs plastiques jetables entre l’année 2002 et aujourd’hui…
* Enquête réalisée par le magazine Futura-sciences, spécialisé dans l’actualité scientifique.
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