Et si le Sahara nous éclairait ?

Rédigé par Elwina, le 4 Aug 2009, à 10 h 10 min

Suite de la série sur les projets d’avenir dans le domaine de l’écologie et de la recherche scientifique.

Le Sahara est la plus grande source d’énergie solaire de la planète. Le flux solaire moyen qui arrive sur le sol au Sahara est de 1000W/m² c’est pourquoi la température du sol atteint souvent 45°C en journée…Et si le soleil du Sahara alimentait l’Europe en électricité ? Idée farfelue ? Et pourtant, l’aventure est sur le point de commencer…

Un pari énergétique à la fois fou et ambitieux

Tandis que le domaine de l’électricité verte n’a plus de secret pour l’Allemagne, cette dernière est actuellement à la tête d’un énorme projet : utiliser les ressources naturelles du Sahara pour produire de grandes quantités d’énergie solaire.

sahara

Le projet baptisé Desertec serait-il la solution à tous les grands défis environnementaux et économiques actuels ? L’initiative qui paraissait au départ un peu utopique, pourrait bien finalement se concrétiser car de très grosses entreprises allemandes (RWE, Siemens…) ont souhaité devenir investisseurs dans la construction de cette pharaonique centrale solaire thermique…

  • Côté scientifique, le projet Desertec est soutenu par l’Agence spatiale allemande. Depuis trente ans, celle-ci effectue des recherches sur les techniques de thermie solaire.

Voilà un projet ambitieux à étudier rigoureusement si l’on considère la demande mondiale croissante en énergie ! Le Plan solaire méditerranéen, qui apporterait à la fois de l’électricité et des ressources financières aux pays d’Afrique du Nord, devrait démarrer d’ici à la fin de l’année, selon l’Union européenne.

>>>Des milliers de miroirs paraboliques dans le désert du Sahara sont envisagés.

Les centrales solaires thermiques utilisent les miroirs pour concentrer la lumière du soleil dans l’eau. Cela produit de la vapeur d’eau qui peut à son tour faire tourner les turbines. Et ce sont ces dernières qui génèrent l’électricité.

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4 commentaires Donnez votre avis
  1. Le Quotidien D’Oran
    ParY.Mérabet
    L’Algérie opte pour le projet ‘Desertec’, un projet énigmatique

    Produire de l’électricité à partir du soleil est un rêve d’enfant que les Européens veulent réaliser à l’échelle planétaire. Le projet Desertec est née de l’idée qu’une pénurie d’énergie fossile et fissile se dessine à l’horizon proche, la baisse et la hausse des prix du pétrole sont devenues propriété des charlatans, le facteur énergétique de certains pays européens devient impayé, les guerres du pétrole s’annoncent un peu partout etc. L’idée de reprendre ce rêve d’enfant a pris naissance chez un groupe de responsables et d’entreprises allemandes qui pensent que le soleil appartient à toute l’humanité et chaque personne doit bénéficier gratuitement de cette énergie, sans payer un sous. Le Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) a mené de menues études techniques, financées par le ministère allemand fédéral de l’Environnement. L’étude a permis de conclure qu’en moins de 6 heures, les zones désertiques du globe reçoivent du soleil la quantité d’énergie que l’humanité consomme en une année. La fondation Désertec s’est ainsi lancée le défi d’exploiter cette énergie inépuisable à un coût raisonnable et prendre en charge ce vaste projet par des fonds récoltés chez les plus riches de la planète. Le projet prévoit la construction de vastes centrales solaires thermiques à concentration (CSP, en divers points d’Afrique du Nord et du monde arabe). Les études ont montré qu’il suffirait d’installer des champs de collecteurs solaires sur environ 0,3 % des surfaces désertiques du globe pour couvrir l’ensemble des besoins mondiaux en énergie. En complément, il est prévu d’exploiter l’énergie éolienne le long de la côte marocaine et en mer Rouge, et d’utiliser d’autres techniques solaires telles que le photovoltaïque concentré. Douze grandes entreprises européennes, en majorité allemandes, ont créé un consortorium de bureau d’études. Un bureau doté d’un budget de 1,8 million d’euros pour élaborer des plans d’investissement réalisables au cours des trois prochaines années sur l’énergie solaire en provenance du monde arabe et probablement d’Afrique (pour le moment les pays d’Afrique noire n’y figurent pas dans le programme ‘Desertec). Le consortium fondé est mené par le réassureur Munich Re et la fondation Desertec. Il rassemble les géants allemands de l’énergie E.ON et RWE, la Deutsche Bank, le conglomérat Siemens, des fabricants de solaire comme l’espagnol Abengoa Solar, et enfin le groupe agroalimentaire algérien Cevital. Le projet, devisé à 400 milliards d’euros (environ 600 milliards de francs), doit permettre à l’Europe d’obtenir une importante source d’énergie non polluante et lui permettre donc de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et aussi sa facture. Reste que ce projet porteur d’avenir pose encore de nombreuses questions, comme les lieux d’implantation de ces installations, le coût du courant produit, le bénéfice qu’en tireront les pays arabes, le manque de stabilité politique dans presque toutes les régions productrices et, même, le financement de ce projet. Reste aussi à connaître l’implication des Etats et ce, même si la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont chaudement salué l’initiative. Car Angela Merkel a aussi exprimé ses doutes quant à la participation d’autres pays européens que l’Allemagne, car à présent les opinions des 27 divergent sur l’adoption d’une politique énergétique globale de l’union. A savoir que le projet «Desertec », d’un coût global de 400 milliards d’euros, vise à fournir, d’une manière durable aux pays de ‘zone d’ombre’, de l’énergie solaire gratuitement à partir d’un monde plus ensoleillé, mais mal éclairé. Le procédé industriel de ce moyen de se procurer de l’énergie ‘facile’ porte sur la production d’énergie électrique par des centrales thermiques solaires. Soustraire massivement de l’énergie à la nature sans penser aux conséquences écologiques qui peuvent être dramatiques pour les pays qui habiteront ces champs de verre. Le projet Desertec prévoit aussi des parcs éoliens au large de cette région d’Afrique et du nord, notamment sur les côtes pour diminuer de peu la vitesse du vent. Alors que l’énergie soustraite à la nature devrait être transportée aux centres de recharges européens par des lignes de transport de travées de haute tension et de courant direct (HVDC). Le projet prévoit aussi la construction de plusieurs centrales solaires de taille moyenne entre 50 et 200 MW sur une vingtaine de sites s’étendant du royaume du Maroc au royaume de l’Arabie saoudite, les Européens veulent diversifier leurs points d’approvisionnement dans des lieux amis. Le coût de cet investissement a été estimé à 400 milliards d’euros jusqu’en 2050, dont 350 milliards d’euros pour la construction des centrales et 50 milliards pour les lignes de transmission nécessaires, selon Siemens. Mais cela mettra des années pour convertir totalement leur mode énergétique, passer du fossile au solaire ce n’est pas tâche facile, alors que la pénurie de l’énergie conventionnelle s’annonce pour demain. Cela risque que ce chantier-fiction de reconversion des énergies risque de ne pas être achevé à temps. Alors, à cet effet, nous interpellons les responsables de tenir bon aux tentatives européennes qui cherchent à détruire notre développement certain par l’énergie conventionnelle (fossile et fissile) que nous possédons en abondance. Développé pour la première fois dans les années 1970, le concept «Desertec » a été relancé à partir de 2000 et fait actuellement l’objet «d’intenses débats », au niveau européen. Les premiers essais complets du projet Desertec, ça se passe ici chez nous en Algérie à la centrale hybride de Hassi R’mel, alors, nous devions être les premiers à bénéficier de la plus grande quote-part du projet Desertec. Le Maroc, enfant gâté de l’Union européenne, vient de bénéficier trois (3) fois plus de centrales de concentration que l’Algérie, qui possède une surface fortement ensoleillée six (6) fois plus grande que celle du Maroc. C’est une manière de l’impérialisme européen d’investir dans les conflits entre pays frères ? Dans le même sens que le premier, une nouvelle initiative de complémentarité «Desertec II », qui comprendra un nombre d’entreprises de renom, a été mise en place avec pour objectif de développer, à moyen terme, «un concept technique et économique pour l’énergie solaire de l’Afrique », a-t-on expliqué. D’après des données contenues dans l’étude, la production mondiale d’électricité devrait passer de 21.000 Térawatt/heure (TWH) en 2008 à 37.000 TWH en 2030. Le transport de l’électricité jusqu’à l’Europe en serait notamment la raison, compte tenu qu’acheminer 1 GW coûte environ 250 millions d’euros sur 1.000 km. Pour l’instant, le projet ne serait donc pas rentable, mais les experts misent sur la raréfaction annoncée des énergies fossiles où le prix du baril de pétrole dépassera les 400 dollars, pour s’assurer que ‘Desertec’ sera rentabilisé. Dans pas moins de 20 ans, peut-être, l’idée mûrira et l’électricité solaire pourrait ainsi être l’une des plus intéressantes pour l’Occident industrialisé. Quant à la technologie utilisée, il s’agirait de l’énergie solaire thermique : des miroirs paraboliques produisent de la vapeur d’eau à très haute température et sous forte pression, ce qui va actionner une turbine à vapeur attelée à un générateur pour produire de l’électricité. Le projet Desertec ne pourrait être réalisé avant la mise en marche de l’Union pour la Méditerranée et l’effacement de tous les litiges politiques qui oppose les Européens au reste du monde ensoleillé ; le Sahara occidental, la reconnaissance d’Israël par l’entité arabe, la reconnaissance de la souveraineté des pays africains etc. En effet, dans ce projet, les contraintes ne sont pas seulement techniques, elles le sont aussi politiques : l’Europe devrait prendre une position claire envers le monde arabe et africain et traiter les problèmes communs avec équité, s’abstenir de soutenir les agressions israéliennes contre l’Etat palestinien, l’Iran, la Syrie et le Liban. Du point de vue technique, les entraves suivantes devront être levées : d’une part, les centrales doivent être installées dans des pays stables politiquement pour garantir la sécurité de l’approvisionnement européen en électricité; d’autre part, il faut trouver les moyens de financer des investissements colossaux, d’autant que le projet est supposé pouvoir s’autofinancer à long terme. Au départ, il aura bien entendu besoin d’une sécurité d’investissements, par exemple, une garantie d’achat à un prix fixé, sachant que l’électricité ne doit pas être subventionnée pendant toute la durée. Desertec doit remplacer l’utilisation de l’énergie fossile et fissile évaluée à environ 18 000 TWh/an) par le solaire en si peu de temps ? Mais Desertec ne se limitera pas à la production d’énergie : il participera aussi au développement des pays d’accueil grâce à la création de milliers d’emplois grâce à la construction d’usines de dessalement d’eau de mer pour les populations. En complément, il est prévu d’exploiter l’énergie éolienne le long de la côte marocaine et en mer Rouge, et d’utiliser d’autres techniques solaires telles que le photovoltaïque concentré.

    Conclusion

    Les gisements d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) et fissiles (uranium), même les plus extrêmes, ne représentent quant à eux que quelques dizaines d’années au rythme de leur consommation actuelle, et comme cette consommation ne cesse d’augmenter avec notamment la soif des « économies émergentes» des pays les plus peuplés de la planète (Chine, Inde, Brésil) à imiter nos propres comportements, l’échéance de leur épuisement ne cesse de se rapprocher. L’énigmatique projet ‘Desertec’ sur lequel l’Algérie pense bâtir son futur énergétique est à écarter pour le moment, l’énergie nucléaire reste la seule solution durable pour la continuité de notre développement de l’après-pétrole.

    *Expert en énergie

  2. Desertec est, en lui-même, un excellent projet d’un point de vue transition énergétique et développement durable… mais applicable dans un monde idéal, où les dissensions politiques ne menaceraient pas son exploitation, et où cette dernière ne tomberait pas, tôt ou tard, sous la voracité des grands groupes financiers. En attendant un tel monde idéal, le développement du solaire à une échelle plus humaine, tel celui des centrales photovoltaïques sur les toits ou sur des terrains « perdus », pollués ou inutilisés, me semble bien plus judicieux. Ces solutions ont l’avantage d’avoir déjà cours, de répondre adéquatement aux besoins énergétiques, tant des entreprises que des particuliers qui les utilisent, d’être beaucoup moins onéreuses et qui plus est rentables, pour ceux qui ne considèreraient que cet aspect-là. Sans oublier qu’elles laissent beaucoup plus d’indépendance à ses bénéficiaires que ne tolérerait un trust…

  3. Le Quotidien D’Oran
    ParY.Mérabet
    L’Algérie opte pour le projet ‘Desertec’, un projet énigmatique

    Produire de l’électricité à partir du soleil est un rêve d’enfant que les Européens veulent réaliser à l’échelle planétaire. Le projet Desertec est née de l’idée qu’une pénurie d’énergie fossile et fissile se dessine à l’horizon proche, la baisse et la hausse des prix du pétrole sont devenues propriété des charlatans, le facteur énergétique de certains pays européens devient impayé, les guerres du pétrole s’annoncent un peu partout etc. L’idée de reprendre ce rêve d’enfant a pris naissance chez un groupe de responsables et d’entreprises allemandes qui pensent que le soleil appartient à toute l’humanité et chaque personne doit bénéficier gratuitement de cette énergie, sans payer un sous. Le Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) a mené de menues études techniques, financées par le ministère allemand fédéral de l’Environnement. L’étude a permis de conclure qu’en moins de 6 heures, les zones désertiques du globe reçoivent du soleil la quantité d’énergie que l’humanité consomme en une année. La fondation Désertec s’est ainsi lancée le défi d’exploiter cette énergie inépuisable à un coût raisonnable et prendre en charge ce vaste projet par des fonds récoltés chez les plus riches de la planète. Le projet prévoit la construction de vastes centrales solaires thermiques à concentration (CSP, en divers points d’Afrique du Nord et du monde arabe). Les études ont montré qu’il suffirait d’installer des champs de collecteurs solaires sur environ 0,3 % des surfaces désertiques du globe pour couvrir l’ensemble des besoins mondiaux en énergie. En complément, il est prévu d’exploiter l’énergie éolienne le long de la côte marocaine et en mer Rouge, et d’utiliser d’autres techniques solaires telles que le photovoltaïque concentré. Douze grandes entreprises européennes, en majorité allemandes, ont créé un consortorium de bureau d’études. Un bureau doté d’un budget de 1,8 million d’euros pour élaborer des plans d’investissement réalisables au cours des trois prochaines années sur l’énergie solaire en provenance du monde arabe et probablement d’Afrique (pour le moment les pays d’Afrique noire n’y figurent pas dans le programme ‘Desertec). Le consortium fondé est mené par le réassureur Munich Re et la fondation Desertec. Il rassemble les géants allemands de l’énergie E.ON et RWE, la Deutsche Bank, le conglomérat Siemens, des fabricants de solaire comme l’espagnol Abengoa Solar, et enfin le groupe agroalimentaire algérien Cevital. Le projet, devisé à 400 milliards d’euros (environ 600 milliards de francs), doit permettre à l’Europe d’obtenir une importante source d’énergie non polluante et lui permettre donc de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et aussi sa facture. Reste que ce projet porteur d’avenir pose encore de nombreuses questions, comme les lieux d’implantation de ces installations, le coût du courant produit, le bénéfice qu’en tireront les pays arabes, le manque de stabilité politique dans presque toutes les régions productrices et, même, le financement de ce projet. Reste aussi à connaître l’implication des Etats et ce, même si la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont chaudement salué l’initiative. Car Angela Merkel a aussi exprimé ses doutes quant à la participation d’autres pays européens que l’Allemagne, car à présent les opinions des 27 divergent sur l’adoption d’une politique énergétique globale de l’union. A savoir que le projet «Desertec », d’un coût global de 400 milliards d’euros, vise à fournir, d’une manière durable aux pays de ‘zone d’ombre’, de l’énergie solaire gratuitement à partir d’un monde plus ensoleillé, mais mal éclairé. Le procédé industriel de ce moyen de se procurer de l’énergie ‘facile’ porte sur la production d’énergie électrique par des centrales thermiques solaires. Soustraire massivement de l’énergie à la nature sans penser aux conséquences écologiques qui peuvent être dramatiques pour les pays qui habiteront ces champs de verre. Le projet Desertec prévoit aussi des parcs éoliens au large de cette région d’Afrique et du nord, notamment sur les côtes pour diminuer de peu la vitesse du vent. Alors que l’énergie soustraite à la nature devrait être transportée aux centres de recharges européens par des lignes de transport de travées de haute tension et de courant direct (HVDC). Le projet prévoit aussi la construction de plusieurs centrales solaires de taille moyenne entre 50 et 200 MW sur une vingtaine de sites s’étendant du royaume du Maroc au royaume de l’Arabie saoudite, les Européens veulent diversifier leurs points d’approvisionnement dans des lieux amis. Le coût de cet investissement a été estimé à 400 milliards d’euros jusqu’en 2050, dont 350 milliards d’euros pour la construction des centrales et 50 milliards pour les lignes de transmission nécessaires, selon Siemens. Mais cela mettra des années pour convertir totalement leur mode énergétique, passer du fossile au solaire ce n’est pas tâche facile, alors que la pénurie de l’énergie conventionnelle s’annonce pour demain. Cela risque que ce chantier-fiction de reconversion des énergies risque de ne pas être achevé à temps. Alors, à cet effet, nous interpellons les responsables de tenir bon aux tentatives européennes qui cherchent à détruire notre développement certain par l’énergie conventionnelle (fossile et fissile) que nous possédons en abondance. Développé pour la première fois dans les années 1970, le concept «Desertec » a été relancé à partir de 2000 et fait actuellement l’objet «d’intenses débats », au niveau européen. Les premiers essais complets du projet Desertec, ça se passe ici chez nous en Algérie à la centrale hybride de Hassi R’mel, alors, nous devions être les premiers à bénéficier de la plus grande quote-part du projet Desertec. Le Maroc, enfant gâté de l’Union européenne, vient de bénéficier trois (3) fois plus de centrales de concentration que l’Algérie, qui possède une surface fortement ensoleillée six (6) fois plus grande que celle du Maroc. C’est une manière de l’impérialisme européen d’investir dans les conflits entre pays frères ? Dans le même sens que le premier, une nouvelle initiative de complémentarité «Desertec II », qui comprendra un nombre d’entreprises de renom, a été mise en place avec pour objectif de développer, à moyen terme, «un concept technique et économique pour l’énergie solaire de l’Afrique », a-t-on expliqué. D’après des données contenues dans l’étude, la production mondiale d’électricité devrait passer de 21.000 Térawatt/heure (TWH) en 2008 à 37.000 TWH en 2030. Le transport de l’électricité jusqu’à l’Europe en serait notamment la raison, compte tenu qu’acheminer 1 GW coûte environ 250 millions d’euros sur 1.000 km. Pour l’instant, le projet ne serait donc pas rentable, mais les experts misent sur la raréfaction annoncée des énergies fossiles où le prix du baril de pétrole dépassera les 400 dollars, pour s’assurer que ‘Desertec’ sera rentabilisé. Dans pas moins de 20 ans, peut-être, l’idée mûrira et l’électricité solaire pourrait ainsi être l’une des plus intéressantes pour l’Occident industrialisé. Quant à la technologie utilisée, il s’agirait de l’énergie solaire thermique : des miroirs paraboliques produisent de la vapeur d’eau à très haute température et sous forte pression, ce qui va actionner une turbine à vapeur attelée à un générateur pour produire de l’électricité. Le projet Desertec ne pourrait être réalisé avant la mise en marche de l’Union pour la Méditerranée et l’effacement de tous les litiges politiques qui oppose les Européens au reste du monde ensoleillé ; le Sahara occidental, la reconnaissance d’Israël par l’entité arabe, la reconnaissance de la souveraineté des pays africains etc. En effet, dans ce projet, les contraintes ne sont pas seulement techniques, elles le sont aussi politiques : l’Europe devrait prendre une position claire envers le monde arabe et africain et traiter les problèmes communs avec équité, s’abstenir de soutenir les agressions israéliennes contre l’Etat palestinien, l’Iran, la Syrie et le Liban. Du point de vue technique, les entraves suivantes devront être levées : d’une part, les centrales doivent être installées dans des pays stables politiquement pour garantir la sécurité de l’approvisionnement européen en électricité; d’autre part, il faut trouver les moyens de financer des investissements colossaux, d’autant que le projet est supposé pouvoir s’autofinancer à long terme. Au départ, il aura bien entendu besoin d’une sécurité d’investissements, par exemple, une garantie d’achat à un prix fixé, sachant que l’électricité ne doit pas être subventionnée pendant toute la durée. Desertec doit remplacer l’utilisation de l’énergie fossile et fissile évaluée à environ 18 000 TWh/an) par le solaire en si peu de temps ? Mais Desertec ne se limitera pas à la production d’énergie : il participera aussi au développement des pays d’accueil grâce à la création de milliers d’emplois grâce à la construction d’usines de dessalement d’eau de mer pour les populations. En complément, il est prévu d’exploiter l’énergie éolienne le long de la côte marocaine et en mer Rouge, et d’utiliser d’autres techniques solaires telles que le photovoltaïque concentré.

    Conclusion

    Les gisements d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) et fissiles (uranium), même les plus extrêmes, ne représentent quant à eux que quelques dizaines d’années au rythme de leur consommation actuelle, et comme cette consommation ne cesse d’augmenter avec notamment la soif des « économies émergentes» des pays les plus peuplés de la planète (Chine, Inde, Brésil) à imiter nos propres comportements, l’échéance de leur épuisement ne cesse de se rapprocher. L’énigmatique projet ‘Desertec’ sur lequel l’Algérie pense bâtir son futur énergétique est à écarter pour le moment, l’énergie nucléaire reste la seule solution durable pour la continuité de notre développement de l’après-pétrole.

    *Expert en énergie

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