Ancienne championne du monde de ski acrobatique, petite-nièce de l’explorateur et humaniste Théodore Monod (1902-2000), Raphaëlle Monod a créé sa propre marque de cosmétiques bio, Snö Bioflowers. Avec des convictions et des spécificités qu’elle nous raconte.
consoGlobe : Comment passe-t-on du ski au cosmétique ?
R. M : Il y a bien un fil conducteur. J’ai pratiqué le ski acrobatique pendant plus de 10 ans au niveau international : ça veut dire 10 ans de tour du monde et 3 Jeux Olympiques. Ma descente durait 30 secondes, je devais être réactive, au maximum de ma forme, et passer le contrôle anti-dopage. Ce qui implique une grande discipline, beaucoup de blessures et de donc soins. Surtout de la peau, pour combattre la combinaison du froid et du soleil.
consoGlobe : Oui, mais de là au bio, quel a été le lien ?
R.M : J’y suis venue logiquement : j’ai pensé très tôt que tout ce qui est naturel est plus performant. Dès l’âge de 18 ans, je fabriquais mes propres mélanges de plantes, comme la purée d’ortie par exemple, parce que j’en ressentais les bienfaits. J’ai aussi beaucoup utilisé l’élixir suédois. Et comme des médicaments simples comme un spray nasal ou un sirop pouvaient rentrer dans le contrôle anti-dopage, je me soignais avec des plantes : la mauve pour les maux de gorge, ou l’huile d’arnica que je fabriquais moi-même pour les muscles.
consoGlobe : Racontez-nous la création de votre marque.
R.M : Tout s’est joué en mars 2007. J’ai fait une belle rencontre dans une belle histoire. J’ai rencontré mon binôme, Christophe Bombana : c’est un expert en cosmétique, qui a travaillé plus de 10 ans chez L’Oréal. Il cherchait un créateur pour monter une gamme de produits cosmétiques et moi un spécialiste plus technique. Nous sommes tombés tout de suite d’accord sur l’essentiel : le bio, et l’accessibilité des produits. Les premiers produits sont sortis en mars 2008.
consoGlobe : Quelle est l’origine du nom, Snö Bioflowers ?
R.M : Il fallait un nom international, qui associe l’idée d’écologie et de cosmétique : si c’est bon pour la peau, c’est bon pour la terre ! Snö est un mot suédois, comme mon mari. Il signifie à la fois la vie et la neige, cette neige que je veux protéger, à l’instar des glaciers. Le lien entre la neige et la fleur (Bioflowers) est un écosystème : l’humus et les lichens sont transportés par la neige et la glace jusqu’à la fleur. Ces 2 noms assemblés, Snö Bioflowers, portent plusieurs messages : la volonté de protéger la nature, la neige, les fleurs, les écosystèmes, et celle de dénoncer le réchauffement climatique qui met tout cela en danger. Quant au dessin, il s’inspire d’une fleur de pissenlit et d’un cristal de neige. Parce que c’est la perfection, toujours renouvelée.
consoGlobe : Vous mettez en avant les fleurs de montagne dans la composition de vos produits. Pourquoi ?
R.M : Parce que les fleurs de montage ont des actifs très puissants. Elles poussent dans un milieu extrême et hostile et doivent donc développer des vertus supérieures pour leur survie. Leurs taux d’antioxydant et de radicaux libres sont bien supérieurs à la moyenne. Nos produits ont donc des actifs aussi importants que les produits que l’on peut trouver en pharmacie, soit entre 12 à 25 %, contre 6 à 10 % pour les produits de grande surface.
consoGlobe : Comment faites-vous pour garantir un taux de fleurs de montagnes dont la production est très aléatoire ?
R.M : Ce sont des fleurs de culture, comme les edelweiss, que nous achetons chez des spécialistes qui les cultivent dans des champs à plus de 1000 mètres d’altitude, dans les Alpes françaises et suisses. Nous prévoyons toujours des stocks en plus, car nous ne voulons pas forcer la nature. Ces fleurs avec beaucoup d’actifs permettent de nombreuses transformations, en eau, en huile, etc. En tous cas, il est hors de question d’aller les chercher plus loin qu’en France ou en Suisse.
consoGlobe : Avez-vous des fleurs préférées ?
R.M : L’edelweiss, avec ses vertus antioxydantes très poussées, qui rentre dans la composition de la gamme solaire. Ma fleur de prédilection est la mauve, comme je le disais. Elle a des vertus anti irritantes et émollientes. Elle rentre dans la composition de la gamme des soins de la peau.
consoGlobe : Quel est le cahier des charges de vos produits ?
R.M : Tout est bio, sans aucune molécule de synthèse, car elles ne se désintègrent pas dans la nature. A la place du silicone, de la paraffine et de la vaseline, il y a, entre autres, des huiles bio de noisettes et de bourrache ; à la place des parabènes, des PEG et autres conservateurs, il y a du potassium, du sodium et du citron. Ce sont des conservateurs, certes, mais plus doux que les synthétiques. Car sans conservateurs du tout, même naturels, le produit ouvert ne se conserve que quelques jours au réfrigérateur. Il n’y a pas non plus de cire minérale, pas d’OGM, pas de traitement ionisant, ni de test sur les animaux.
consoGlobe : Et pour les emballages ?
R.M : Ils sont minimisés. Les tubes sont en plastique recyclable, en attendant d’être recyclés !
consoGlobe : Quelles sont les gammes que vous proposées ?
R.M : Pour l’instant, à l’été 2009, il y a 23 produits, dont une gamme pour le visage, une autre pour le corps, une troisième pour les cheveux, et une quatrième solaire. Nous avons cherché à répondre aux gestes quotidiens et basiques, avec des produits simples, comme des eaux florales, des huiles sèches, des crèmes nourrissantes. Cette simplicité s’accompagne d’un prix volontairement accessible au plus grand nombre.
consoGlobe : Et la dimension plaisir ?
R.M : Elle est là, bien sûr ! J’avais envie de produits bio joyeux et agréables. Nous bénéficions de la recherche des grands laboratoires spécialisés qui travaillent sur ce point depuis des années déjà. Nous avons veillé à avoir des textures qui présentent bien et un parfum naturel agréable, avec toujours cette idée de naturalité et de pureté.
consloGlobe : Vous faites honneur à votre grand-oncle, Théodore Monod !
R.M : Il avait une devise : « Le peu que l’on peut faire, faisons-le ». C’est ce que j’essaie d’appliquer. Mon engagement écologique pour la défense de la montagne, des ses écosystèmes, et de l’agriculture de proximité, est un retour aux sources important et cohérent. C’est dans cette logique aussi que 1 % de notre chiffre d’affaire est reversé à des associations qui défendent la biodiversité des montagnes, comme Patagonia, par exemple, qui regroupe 8000 membres dans le monde.
Notre coup de coeur :
La crème solaire visage IP20. Pas plâtreuse, comme c’est souvent le cas des crèmes solaires bio – avoir l’air d’une geisha sur la plage, non merci ! -, elle s’étale donc bien et ne laisse pas de traces blanches. Elle résiste bien à l’eau et protège vraiment des coups de soleil si on en met toutes les 2 heures, comme il se doit.
Malheureusement au jour d’aujourd’hui, ces produits semblent introuvables et c’est très regrettable.
habitante d’Annecy existe t’il une boutique pour se procurer les produits. Cordialement.
J’ai essayé la crème anti-âge qui très rapidement a guéri une petite blessure sur mon visage sans laisser de cicatrices et depuis que je l’utilise ma peau est plus ferme (j’ai 52 ans).
J’ai fait une très belle découverte et je vais essayer les autres crème, c’est sûr.
Merci Raphaëlle!
Si un jour vous faites de la pub, je veux bien être témoin pour vos produits.