Investir dans une forêt et dans le bois pourrait sembler une bonne idée. Le regain d’intérêt pour le bois énergie, pour les maisons à ossature bois et la déforestation dans le monde pourraient faire de la forêt un bon placement. Et bien non ! Pourquoi ?
La forêt n’est pas rentable
Contrairement à d’autres placements « verts », comme le solaire photovoltaïque, les forêts ne sont pas une bonne idée d’investissement, bien qu’elles aient la réputation d‘un marché dynamique.
- La forêt est un investissement souvent recommandé pour alléger l’ISF : la réduction s’est de 75 % des montants investis, plafonnée à 50.000 euros. Pour bénéficier de la réduction maximale, il faut placer 66.666 euros.
- Le fractionnement important des parcelles pèse sur le marché.
- En 2008, le prix des forêts a connu une hausse de 7,1 %, et 14 000 transactions ont été effectuées sur une surface de 118 000 ha. En 2010, seulement 100.000 hectares de forêt s’échangent par an tout au plus.
- Les forêts les plus chères sont à moins de 2 heures de Paris.
La forêt, pas attractive financièrement ?
En 2008, quand la Bourse s’écroulait, la valeur des forêts françaises a augmenté de… 7,5 % ! Pourtant, la forêt ne serait pas un investissement intéressant. C’est en tout cas l’avis de spécialistes comme le site B for Bank.
Selon Christian Pinaudeau, secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest : » Il est beaucoup plus rentable d’installer une ferme photovoltaïque sur une parcelle que d’y planter des arbres. Il faut comparer un rendement annuel de 2.500 euros l’hectare à une centaine d’euros ».
« D’autres bois finissent en champs de maïs, en lotissements… Les contraintes assumées par les
propriétaires découragent les investisseurs et étouffent le marché des forêts Le marché se tient uniquement grâce à la spéculation fiscale qu’offre la forêt aux gros contribuables ».
Un propriétaire achète un bout de forêt à un prix moyen de plus de 5.000 euros doit ensuite reboiser chaque parcelle coupée, ce qui revient à 1.500 euros dans le Sud et à 3.000 euros dans le Nord, par an, par hectare. Pendant les 5 premières années, les coûts grimpent d’un tiers lorsqu’il faut inclure des protections contre le gibier. A ces dépenses, il faut ajouter les risques de perdre son bien dans une catastrophe naturelle, comme celle de 1999.
Il faudrait que le prix du bois remonte
Prix du bois : un marché en berne
Pour redonner une meilleure rentabilité aux forêts françaises il faudrait que le prix du bois remonte et que le marché du carbone se développe : les représentants des propriétaires, des foncières et autres coopératives misent sur la remontée du prix du bois.
Plusieurs organisations, comme la Caisse des Dépôts, ont créé le Club CO2 pour faire la promotion de la forêt comme puits de carbone monétisable sur les marchés carbone. A lire aussi sur le sujet : Les forêts anciennes contre l’effet de serre.
Ce serait un petit plus pour améliorer la faible rentabilité de la forêt. Tous les forestiers ne voient pas cette initiative d’un bon oeil, car il ont peur que cet outil de spéculation ne déstabilise un marché faible et compliqué.
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Le bois redeviendra intéressant lorsqu’il sera travaillé en France, au lieu d’être exporté brut pour nous revenir transformé, au grand bénéfice de ceux qui l’ont valorisé.
La valeur ajoutée, ça pourrait être celle de nos chômeurs, qui sont bras croisés en regardant partir les grumes.
L etat veut des impots mais n est pas foutu de comprendre que c est un investissement à long terme