S’il a été fondé beaucoup d’espoir sur le quinquennat de François Hollande en matière d’écologie, le bilan est plutôt mitigé. Retour sur cinq ans de politique environnementale.
Le bilan environnement de François Hollande : ce qui a été accompli
Dans son programme présidentiel, le candidat socialiste avait fixé des priorités et des moyens d’action pour faire de la France « la nation de l’excellence environnementale ». Quelques uns ont vu le jour.
La COP21
Succès diplomatique, la COP21 organisée à Paris en décembre 2015 a donné lieu à la signature de l’Accord de Paris. Premier accord universel sur le climat, signé par 195 pays, il prévoit de limiter le réchauffement « bien en deçà de 2°C ». Tous les pays signataires doivent dorénavant le ratifier… et respecter leurs engagements.
Mettre en place une taxe carbone
François Hollande avait promis de « réformer la fiscalité écologique pour accompagner la transition écologique et énergétique », et il a respecté son engagement en créant une taxe carbone appelée « contribution climat-énergie », pour inciter fiscalement à aller vers une société moins carbonée. Elle vise notamment la consommation de carburants (chauffage, transports, etc.).
Loi sur la transition énergétique
Promise lors de la première conférence environnementale de 2012, la loi de transition énergétique a été effectivement votée en 2015. Mais on peut lui reprocher un manque d’ambition, notamment en matière nucléaire. Si des objectifs sont fixés, comme la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, les mesures prévues pour y parvenir ne sont pas à la hauteur. Cette loi instaure néanmoins une taxe carbone, ou encore encourage la rénovation des bâtiments.
Créer une agence de la biodiversité
Promise en 2012, puis prévue dans la loi sur la biodiversité, l’agence nationale de la biodiversité doit venir en appui aux collectivités locales, entreprises et associations. Cependant, son périmètre est restreint. Ses compétences se limitent à la biodiversité aquatique et marine, excluant la terrestre puisqu’elle ne comprend pas l’Office national des forêts (ONF), ni l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS). Plusieurs ONG estiment aussi que le budget alloué à cette agence n’est pas suffisant. La loi sur la biodiversité a également interdit l’utilisation des néonicotinoïdes nocifs pour les abeilles et inscrit le préjudice écologique dans le code civil.
L’interdiction des sacs plastiques jetables
Depuis le 1er juillet 2016, les sacs plastiques à usage unique sont interdits aux caisses pour tous les commerçants, et plus seulement dans les supermarchés. Cinq milliards de sacs plastiques sont distribués chaque année en France. France Nature Environnement regrette néanmoins que cette mesure ne permette pas de sortir de l’ « ère du tout jetable » : « ce n’est pas une réelle interdiction des sacs jetables : ils seront remplacés par des sacs jetables compostables et en partie biosourcés. En plus de contenir du pétrole (jusqu’à 70 %, selon le décret), ces sacs en bioplastique restent des sacs jetables et ne sont donc pas une alternative satisfaisante ».
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