Les pompiers ont lutté pour la deuxième journée consécutive contre les incendies toujours attisés par les vents violents. La Corse et le Var sont particulièrement affectés. Pour freiner les incendies de forêt, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé la commande de six bombardiers d’eau de type Dash 8 supplémentaires.
« Une véritable catastrophe écologique »
« C’est une véritable catastrophe écologique« , affirmait René Carandante, premier adjoint au maire de La Croix-Valmer (Var), ce 25 juillet. Dans cette ville, plus de 400 hectares de forêts ont brûlé en à peine deux jours. À moins de 80 km de La Croix-Valmer, toujours dans le Var, 300 autres hectares de forêt de pins et de chênes sont partis en fumée entre Rians et Saint-Maximin-La-Sainte-Baume. « Cette année, la forêt n’a pas été entretenue, il n’y a pas eu de débroussaillement« , se désole Gabriel Magne, le maire d’Artigues (Var) d’où est parti le feu.
Si la plupart des incendies étaient contenus, celui d’Artigues dans l’ouest du Var, menaçait encore des habitations mardi, notamment à Seillons-Source-d’Argens où des habitants ont été évacués. Un départ de feu a récemment été signalé à l’est d’Hyères. Au moins sept pompiers ont été blessés, et un brûlé au second degré.
Pompiers en lutte contre un feu de forêt © Mark Yuill
Des bombardiers d’eau supplémentaires pour lutter contre les incendies
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui s’est rendu en Haute-Corse le 25 juillet, a annoncé la commande de six bombardiers d’eau de type Dash 8 supplémentaires pour lutter contre les incendies de forêt. La flotte « est aujourd’hui suffisante en France » et doit « faire l’objet à chaque fois d’un entretien quand elle revient à terre« , a déclaré le ministre. Au total, 19 bombardiers d’eau, dont 10 Canadairs, 7 Trackers et 2 Dash ont été déployés pour aider les pompiers et militaires à combattre les feux.
Selon un bilan provisoire, 1.800 hectares ont déjà brûlé en Haute-Corse, 865 dans le sud du Vaucluse, 440 à La Croix-Valmer, plus de 1.000 près d’Artigues. Des départs de feu ont été constatés dans certaines communes comme Fréjus ou Propriano. Les autorités appellent les citoyens à « avoir une attitude citoyenne : ne pas faire de feu, ne pas fumer, ne pas faire de barbecue, ne pas faire de travaux en forêt« , notamment ce mercredi car le vent devrait souffler fort sur la région PACA.
Le pire reste-t-il à venir ?
Selon les résultats d’une mission interministérielle, les surfaces sensibles aux feux de forêt vont gagner du terrain ( 38 % des espaces naturels pourraient être soumis au risque d’incendie). En 2060, c’est plus de la moitié (59 %) de la surface des landes et forêts métropolitaines qui seraient concernées par les risques d’incendie.
De nos jours, 80 % des feux de forêt se produisent dans le bassin méditerranéen et le massif landais. Mais avec le réchauffement climatique, de nouveaux départements peuvent voir leurs arbres réduits en cendres, comme « le sud du Massif central, l’Ardèche, la Drôme… » d’après Alain Lesturger, directeur général de la Fédération nationale des communes forestières.
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« On a beaucoup parlé du littoral, mais il y a aussi un risque dans les terres, notamment en région Centre« . Or, dans ces nouvelles zones, le matériel d’intervention, la réactivité et la culture du risque restent moindres, même si de gros efforts ont été réalisés. Pour Hervé Le Bouler, de France Nature Environnement, « ce n’est pas le moment de baisser la garde« , car de nouveaux foyers pourraient s’enflammer dans une vingtaine d’années, « en Sologne, en forêt de Fontainebleau…« . Les pompiers des futures régions concernées doivent s’y préparer en allant épauler leurs collègues dans le Sud, pour que « cela contribue à leur formation et à leur entraînement. S’ils devaient être confrontés sur leurs terres aux incendies, ils sauront faire face« .
Illustration bannière : Canadair luttant contre un feu de forêt – © M. Otto
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