Les lecteurs biométriques sont autorisés par la CNIL depuis 2006. Le Parlement a rejeté l’année dernière une proposition de loi qui avait été adoptée en première lecture, visant à restreindre l’usage des techniques biométriques à la stricte nécessité. Cette loi aurait abouti à interdire la biométrie dans les écoles, au nom d’un potentiel danger lié à la « banalisation de l’usage des données tirées du corps humain« .
Les lecteurs biométriques se multiplient pour accéder à la cantine
Banalisation, c’est le mot : sur les 101 départements de France métropolitaine, 81 comptent désormais des collèges ou lycées équipés d’une technologie de reconnaissance biométrique par contour de la main… soit 80 % d’entre eux ! À la ville… comme à la campagne !
Parmi les 72 nouvelles installations effectuées depuis la rentrée dernière, deux sont situées dans des départements ruraux, où la biométrie n’était pas encore présente jusqu’alors : le Gers et le Cher.
À l’opposé, en tête des régions les mieux équipées, la Provence-Alpes-Côte d’Azur compte désormais 159 établissements pourvus de lecteurs biométriques, et l’Île-de-France totalise 144 collèges et lycées dotés du matériel (plus de 20 % d’augmentation par rapport à septembre 2016). Quant aux régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes, elles sont bien pourvues aussi, avec 79 et 73 établissements équipés.
Des avantages pratiques aux lecteurs biométriques
Il est vrai que montrer patte blanche – ou plutôt, une photo numérique en 3D de la morphologie de sa main – présente beaucoup d’avantages pour l’élève à la cantine : on ne perd pas sa main, on ne l’oublie pas à la maison… et on ne peut pas l’échanger.
Il suffit à l’élève de taper un code de 1 à 4 chiffres puis de poser sa main sur le lecteur. Les principaux et proviseurs font valoir que le système permet de sérieuses économies (le remplacement d’une carte est payant), moins d’administratif et plus de temps consacré à une organisation efficace du passage des élèves à la cantine.
Les responsables d’établissement, comme les parents, y trouvent une plus grande tranquillité d’esprit : « Mon fils avait une fâcheuse tendance à prêter sa carte, raconte ainsi Caroline, maman de Théo, 14 ans. Désormais, je suis sûre que c’est bien lui qui s’est présenté au self, et qui a mangé son déjeuner ! Il n’y plus d’erreurs ni de confusions possibles, je suis sûre aussi d’être facturée au juste prix. »
Les risques de la biométrie
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) souligne que le seul dispositif autorisé dans les établissements scolaires (AU-009) repose sur une biométrie « sans trace« , c’est-à-dire par reconnaissance du contour de la main (RCM).
La PME française Alise, leader sur ce marché depuis 25 ans, équipe tous ces établissements scolaires. Son Pdg, Pierre Benguigui, fait valoir que la RCM ne peut être mise sur le même plan que les technologies de reconnaissance par empreintes digitales ou par l’iris – qui restent non autorisées pour l’instant dans les écoles : « L’information traitée reste une simple photo de main reconstituée, non utilisable pour quoi que ce soit de malveillant ; et contrairement à des empreintes, la main évolue avec le temps, donc l’information n’est pas pérenne. Deux facteurs qui lui ôtent toute dangerosité. »
À la différence du relevé d’empreintes digitales, ce système ne laisse pas de trace et ne permet pas de constituer des fichiers – lesquels pourraient être utilisés à des fins abusives. À savoir aussi, l’installation de ces lecteurs biométriques est toujours associée à un lecteur de cartes magnétiques, offrant une alternative aux réticents… et toute nouvelle installation fait l’objet d’un courrier aux parents d’élèves. Si on veut la main de votre enfant, vous le saurez, et vous aurez le droit de vous y opposer !
Très bien ce système, pour la tranquillité des parents et pour les enfants qui ne craignent plus le racket du pain au chocolat