C’est une technique inédite dont une équipe de chercheurs de l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah, en Arabie Saoudite, peut être fière : en cas de vol ou de saisie, pour empêcher l’accès aux données, les téléphones portables peuvent désormais être détruits, même à distance.
Auto-destruction de smartphone, un procédé hautement technologique
Vous l’avez sans doute appris en cours de physique-chimie : les polymères sont une invention majeure et qui a de beaux jours devant elle. Leur principal avantage, comme leur nom l’indique : ils sont composés de deux matériaux, voire plus. Il suffit de créer une alliance de deux matériaux qui réagissent différemment à la température pour que, une fois chauffé, le polymère se déforme en produisant un choc. Et c’est précisément ce que les chercheurs saoudiens ont fait.
Pour chauffer ce polymère unique, il suffit d’envoyer du courant électrique d’une puissance de seulement 500 à 600 milliwatts. En moins de dix secondes, la taille de la couche inférieure de ce polymère augmente, en détruisant la couche supérieure. La force de l’impact est telle que la puce du téléphone, se trouvant juste au-dessus, s’en trouve endommagée au point de devenir inutilisable.
Le processus de destruction peut être enclenché par le propriétaire du smartphone à distance, en utilisant une application dédiée installée sur un autre appareil. Elle peut aussi se passer de façon automatique lorsque le téléphone s’éloigne d’une zone géographique donnée (ce qui indique vraisemblablement un vol), ou lorsque le capteur de pression enregistre des mouvements vigoureux, indiquant que quelqu’un est en train d’essayer d’ouvrir le smartphone.
Une technique d’espion mais dont le champ d’application s’élargit
Dans un premier temps, les inventeurs pensent vendre cette technologie à des banques, des fonds d’investissement, des entreprises technologiques, des multinationales, des administrations de sécurité sociale, des services secrets ainsi que la police. Mais il n’est pas exclu que cette technologie soit un jour disponible pour le commun des mortels. En effet, les demandes d’accès aux smartphones de la part de la police aux frontières américaine se sont multipliées à l’été 2016, et encore davantage en février 2017, laissant les voyageurs transitant par des aéroports américains dubitatifs quant aux possibilités de protection de leurs données.
Cette invention est également révélatrice de combien un téléphone, autrefois siège d’informations hautement précieuses, est devenu un simple point d’accès, les données étant de plus en plus stockées sur des espaces en ligne sécurisés, communément appelés le cloud. Sommes-nous sur le seuil de l’ère des smartphones jetables ? Affaire à suivre…
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