Faire de l’exercice régulièrement, aller au club de fitness ou à la salle de sport… C’est aujourd’hui un levier marketing en vogue, un axe de communication de santé publique autour du « manger bouger », et un leitmotiv pour toute une génération qui a vu la place du sport changer.
Le sport, un enjeu santé majeur pour notre société : quelles sont les villes les plus sportives de France ?
Auparavant l’apanage d’une élite ou d’initiés, la pratique sportive est devenue centrale, et une activité quasi-quotidienne pour nombre de personnes de tous les âges et profils. En effet, d’après un sondage de l’Eurobaromètre, 43 % des français déclarent faire du sport régulièrement en 2014.
Faire du sport s’avère aussi être un acte citoyen quand on sait que 2h30 de sport par semaine évitent à des milliers d’individus de devenir obèses et fait diminuer de 14 % le risque de contracter des maladies cardiaques, permettant ainsi d’éviter de creuser le trou de la sécurité sociale déjà mis à mal.
À cet égard, une récente étude du Trésor Public évalue le coût social du surpoids à 20 milliards d’euros en 2012. S’activer physiquement est donc plus que jamais une nécessité, et même une responsabilité dans nos vies quotidiennes individuelles et collectives.
Des salles de sport partout, et pour tout le monde ?
On remarque cette importance du sport notamment à travers la transformation géographique qui a vu exploser le nombre de salle de sports dans les villes. Mais c’est davantage la répartition géographique que se propose d’analyser le site Info-Pharma.org(1), à travers une étude qui a recensé en 2016 la concentration par habitant d’équipements sportifs, qu’ils soient publics comme les complexes sportifs et les piscines, ou privés, indépendants et franchisés comme les centres de fitness, clubs de remise en forme jusqu’au cours d’aquagym.
L’étude se veut globalisante, non excluante et actuelle, désireuse de refléter la réalité des pratiques. Dans cette optique, le choix a été fait de ne pas intégrer les salles de sport spécialisées ou les sports à forte teneur régionale, afin d’étudier au mieux la possibilité donnée à une personne d’accéder à une salle de sport.
Le podium des villes les plus sportives de France
Il ressort de cette étude que Angers est la ville la plus sportive de France, qui propose en moyenne 43 salles de sport pour 100.000 habitants. Le podium est complété par Grenoble et Nantes. Toutes les trois ont le point commun de constituer des villes étudiantes.
En bas de tableau des villes sportives, nous retrouvons de grandes cités françaises telles que Paris, Nice, et Marseille qui ferme le classement avec seulement 17 centres sportifs pour 100.000 habitants. Il serait aisé de faire un raccourci entre population et nombre de salles de sports, mais la présence de petites villes en bas de tableau comme Toulon et inversement de grandes villes comme Nantes en haut de classement contredit cette analyse.
Comment alors expliquer ce résultat ?
Des sous-classements réalisés par catégorie afin d’affiner l’interprétation ont permis d’arriver à ce résultat général : centres publics, centres privés, et BIG 7, soit le groupe des sept marques sportives célèbres, véritables mastodontes qui dominent le marché.
Ces sous-classements ont vocation à refléter des tendances, comme la présence quasi monopolistique des BIG 7 à Paris, que l’on peut expliquer par le caractère de capitale mondiale et branchée de cette ville. Ce format industriel « Big size » convient donc parfaitement au besoin d’une grande métropole, où travailleurs pressés et occupés se mêlent au besoin d’une société du paraître qui veut adopter les dernières tendances « healthy ».
Le calme et la proximité dans les villes moyennes et provinciales semblent ressortir dans les autres classements, notamment celui des salles indépendantes, puisque la ville de Bordeaux arrive en tête suivi de très près par Grenoble.
Cela met en avant une attractivité sans précédent et sans doute une forte demande en équipements sportifs émanant des habitants eux mêmes. La situation régionale ou encore la taille plus réduite de ces villes n’attire donc pas de Big 7, mais au contraire, permet le développement d’une offre sportive variée et riche, mêlant salles sportives indépendantes, franchises et salles de sport de quartier.
Enfin, c’est Reims qui domine le classement des salles et complexes sportifs publics. Une situation qui pourrait résulter d’actions particulières des pouvoirs publics dans le but de combler une faible attractivité, ou d’inciter à la pratique sportive des habitants, en rendant le sport accessible partout, et pour toutes les catégories sociales.
Là encore, il ne s’agit que d’hypothèses et d’interprétations, l’étude des caractères spécifiques d’une ville ne permettant pas de trancher sur la raison son rang dans tel ou tel classement.
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Je m’attendais à voir la capitale Paris en première place mais je suis surpris de ne même pas la voir dans le top 3 des villes les plus sportives. La municipalité a alors beaucoup à faire pour renverser la tendance et faire rayonner la cité parisienne. Tous ces investissements colossaux pour maintenir la population parisienne en meilleur forme n’a pas été favorable. Il faudra alors explorer de nouvelles pistes de développement du sport dans la ville capitale.