Alors qu’on sait désormais sans plus de doute que le bilan écologique des agrocarburants de 1ère génération n’est pas bon et qu’il faudrait soutenir les agrocarburants de seconde et troisième génération, la France vient de signer un accord sur le sujet qui va à contre-sens de cette évolution.
Un accord sur le plafonnement des agrocarburants
Alors que la question se pose de savoir si l‘Europe va carburer ou non aux agrocarburants, les ministres de l’énergie de l’Union européenne ont signé ce matin, le 13 juin, un accord politique sur le plafonnement des agrocarburants de première génération. Le texte qui a été finalement signé est en retrait du texte proposé initialement et en affadit les objectifs.
Initialement la Commission européenne avait proposé un plafonnement à 5 % des agrocarburants de 1ère génération dans la perspective de l’objectif de 10 % d’énergie renouvelable dans les transports d’ici 2020. Mais l’accord signé instaure un plafond à 7 % de ces agrocarburants de 1ère génération. La France s’est battu pour que le plafond ne descende pas sous 7 %, mais elle a aussi bloqué la mise en place d’un objectif contraignant de 0,5 % d’agrocarburants de nouvelles générations.
En 2012, 29 % de la récolte mondiale de carburant et 12 % de la récolte mondiale de maïs étaient destinés à produire du biocarburants pour les véhicules.
Alors que la grande majorité des agrocarburants de première génération entraînent des émissions de gaz à effet de serre égales voire supérieures à celles du pétrole conventionnel, il faudra arrêter de les développer au plus vite et soutenir les nouvelles filières de 2ème et 3ème génération, avec des carburants issus de déchets ou de technologies innovantes, bien plus prometteuses et écologiques.
Que l’Europe et la France continuent de soutenir des agrocarburants de première génération est donc contre-productif et se fait au détriment des efforts et des investissements des nouvelles filières qui donnerait pourtant aux Européens plus de compétitivité.
Le dossier des agrocarburants va devoir être approuvé par le Parlement européen, qui devrait se prononcer en deuxième lecture d’ici la fin de l’année.
Espérons que les parlementaires sauront faire pencher la balance du coté de l’avenir, de la science et de l’écologie. Les débats sont toujours ouverts.
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