Très peu biodégradables, les PCB (polychlorobiphényles) s’accumulent rapidement dans la chaîne alimentaire. Mais nous en savons relativement peu sur ces polluants organiques…Pour en savoir plus, consoGlobe a rencontré Ludivine Ferrer, chargée de Communication à l’ASEF (Association Santé Environnement France).
consoGlobe : pouvez-vous présenter l’Asef ?
L.F : née en Provence en 2008, l’Association Santé Environnement France (ASEF) rassemble aujourd’hui près de 2 500 professionnels de santé en France. Tous ont choisi de s’intéresser à l’impact que peuvent avoir les pollutions environnementales sur la santé humaine.
L’objectif de l’association, reconnue d’intérêt général cette année, est d’informer et de sensibiliser à l’impact que peuvent avoir ces pollutions sur la santé humaine. Nous voulons permettre aux gens de redevenir acteurs de leur santé en faisant des choix libres et assumés.
Or, pour cela ils doivent être informés et le médecin a là une vocation particulière. Il vulgarise le message de l’expert, le rend accessible à son patient, lui explique à quels risques potentiels il va exposer sa santé.
Vous avez réalisé une étude sur les PCB il y a un an. Que sont les PCB ?
L.F : les PCB, ou Polychlorobiphényles, sont des polluants organiques persistants. Ils ont une forme liquide et sont lipophiles – ce qui signifie qu’ils se stockent dans le gras.
consoGlobe : quels sont les principaux produits de consommation courante les plus concernés par les PCB ?
L.F : en France, ils sont interdits depuis 1987, mais ils se trouvaient autrefois dans les transformateurs, condensateurs et dans certains produits de consommation courante et se retrouvent encore aujourd’hui dans l’environnement.
Des risques pour la santé sont-ils scientifiquement prouvés ?
L.F : l’homme peut être contaminé par son alimentation, par inhalation ou encore par contact cutané. Les mères peuvent en transmettre à leurs bébés par le biais du placenta et du lait maternel. Les PCB favorisent le développement de cancers et affectent le système immunitaire. Ils sont également mis en cause dans certains troubles de la reproduction.
consoGlobe : peut-on connaître le taux de PCB que nous avons dans le sang ?
L.F : oui, c’est possible. Des tests permettant de mesurer le niveau de PCB dans le sang, dans la masse graisseuse et dans le lait maternel existent. Cependant, peu de laboratoires sont habitués à les mener et ce type d’analyse n’est pas remboursé.
La quasi totalité des gens ont des traces de PCB dans leurs corps puisque presque tout le monde a été exposé au travers de son environnement. Les tests peuvent montrer si vos niveaux de PCB sont élevés, ce qui indiquerait le cas échéant une exposition au-dessus des niveaux normaux.
Cependant, ils ne peuvent pas déterminer quand et sur combien de temps vous avez été exposé. Ils ne peuvent non plus prédire si votre santé sera affectée.
Quelles solutions proposez-vous pour aider les consommateurs à se préserver au mieux des PCB ?
L.F : suite à notre étude, les pouvoirs publics ont lancé une étude à grande échelle et ont amorcé une véritable réflexion sur le sujet. Mais en attendant que peut faire le consommateur ?
D’abord, sachez que vous pouvez être exposés aux PCB en mangeant du poisson péché dans des endroits contaminés – vous pouvez donc vous renseigner sur la pollution des eaux où vous pêchez.
Nous conseillons, surtout pour les femmes enceintes, de réduire la consommation de poisson à une fois par semaine.
Eviter également le contact avec les vieux appareils ou installations électriques ainsi que les transformateurs. Ils peuvent contenir des PCB.
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