Margarines, produits laitiers ou sauces enrichies en phytostérols sont nombreux sur les rayons des supermarchés. Leurs arguments de vente : faire baisser le taux de cholestérol, et diminuer le risque des maladies cardio-vasculaires. Et bien, le 2e argument n’est pas bon ! Selon un avis de l’Anses de juillet 2014, les phytostérols ne participent pas à faire diminuer le risque de maladies cardio-vaculaires.
Les phytostérols bons pour le cholestérol seulement
Le cholesterol, une vraie préoccupation
Les cholestérolémies supérieures à 2,5 g/l affectent plus de 10 millions de Français et seraient la cause de 170 000 décès par an, ce qui les place en première place des causes de mortalité. Ainsi, fort logiquement, les marques cherchent à proposer des produits pour faire face à cette réelle préoccupation de santé.
«Les phytostérols contribuent à la baisse des taux de cholestérol, un facteur de risque dans le développement des maladies coronariennes».
Voilà le type d’allégation que l’on peut fréquemment trouver sur les emballages de margarines ou de produits laitiers enrichis en phytostérols. Cette allégation est légale et autorisée par l’Union Européenne.
Ci-dessus un visuel de Fruit d’Or Pro-activ, l’un des deux principaux produits enrichis en stérols du marché français avec Danacol
Les phytostérols, c’est quoi exactement ?
Ce sont des composés naturels (il y a aussi les phytostanols) présents dans les végétaux : dans les fruits et légumes, mais plus particulièrement dans les graines des oélagineux – donc dans les huiles des graines dont ils sont issus (noix, olive, sésame, pépin de raisin, maïs, colza). Ils se dissolvent très bien dans les corps gras, donc dans les margarines et les produits laitiers.
Les phystostérols ont une structure chimique très proche du cholestérol. Ils rentrent en compétition avec lui dans l’intestin. Avec 2 conséquences : ils empêchent son absorption, et augmentent son élimination dans les selles.
Mais depuis début juillet, la fin de cette allégation n’est plus vraie. Le lien entre la baisse du taux de cholestérol sanguin – surtout le « mauvais », le LDL cholestérol – et la diminution du risque d’accidents cardio-vasculaire, lié à une consommation de produits enrichis en phytostérols, n’est pas démontré.
C’est l’UFC-Que Choisir qui avait saisi l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation) au sujet de cette 2e partie de l’allégation en 2010. L’expertise de l’Anses a montré qu’il y avait encore des incertitudes scientifiques sur le lien entre baisse du cholestérol et baisse du risque coronarien.
D’autres incertitudes autour des phytostérols
Mais l’Anses a fait d’autres découvertes, pas toujours positives pour les phytostérols, et qui demandent à être vérifiées scientifiquement, elles aussi. L’augmentation de la consommation de phytostérols entrainent 2 conséquences :
– elle augmente la concentration plasmatique en phytostérols : elle a des conséquences encore inconnues sur le risque de maladies coronariennes
– elle fait baisser la concentration plasmatique en béta-carotène : ce qui pourrait augmenter le risque de maladies coronariennes ! Un paradoxe à vérifier.
Devant ces paradoxes et ces incertitudes, la conclution de l’Anses est claire : les produits enrichis en phytostérols ne sont pas un moyen de prévention approprié pour faire baisser le risque de maladies cardio-vasculaires pour la population.
Phytostérols et cholestérol : des relations vertueuses démontrées
Les phytostérols font bien diminuer le taux de cholestérol sanguin (de 10 % en moyenne) – ce point là est bien démontré scientifiquement ! -, surtout le LDL cholestérol.
je vous signale que les steroles font partie des cholesteroles