Sans gluten, sans lait, sans huile de palme, sans… : la liste des produits « sans » n’en finit plus. A qui sont-ils réellement destinés ? Ne sont-ils pas un nième argument marketing pour faire vendre plus ?
Entre marketing et raisons de santé
Il y a d’abord eu les produits allégés en sucre, en graisses, voire en sel.
Mais allégés ne veut pas dire qu’ils ne contiennent plus du tout l’ingrédient en question. Ceux qui n’en contiennent vraiment plus du tout, sont les aliments « sans » : sans gluten, sans lait, sans huile de palme sont les combinaisons les plus souvent retrouvées.
Des produits destinés d’abord à des personnes malades
Le gluten fait figure de précurseur dans la famille des produits « sans », suivi par le lactose.
C’est le premier à avoir été mis sur la sellette, dans les années 1980, par des nutritionnistes américains qui préconisaient le régime « paléo » (pour paléolithique) : celui de nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs.
Mais c’est bien un patient souffrant de maladie coeliaque qui est à l’origine de la démocratisation du gluten-free de l’autre côté de l’Atlantique en 1995.
L’Américain Scott Adams ne trouvant pas de produits sans gluten et peu d’informations sur sa maladie, a eu l’idée de créer un site spécialisé d’informations pour pouvoir renseigner ses compatriotes souffrant de la même pathologie (coeliac.com).
Le succès est tout de suite au rendez-vous, et le site s’est enrichi de ventes de produits, de conseils de cuisine et recettes.
En France, lorsque le docteur Jean Seignalet publie L’Alimentation ou la 3e médecine en 1996, c’est non seulement le régime sans gluten qui est mis en avant, mais aussi celui sans produits laitiers. Il va nourrir le discours des non intolérants ou allergiques au gluten, mais aussi aux produits laitiers et au lactose. En 2014, son livre en est à la 4é réédition.
Le sans gulten, un marché qui explose
Depuis les années 90, les produits sans gluten se sont multipliés. Leur marché explose littéralement : il augmente de 30 % par an aux États-Unis et devrait atteindre 5,6 milliards de dollars en 2015.
Si le marché français est plus modeste (18,5 mllions d’euros), il est aussi en augmentation de 30 %.
Peu de malades et un effet de mode
Est-ce à dire qu’il y aurait donc 30 % de pathologies coeliaques en plus par an ? ! Pas vraiment.
Sans gluten
L’Afdiag (Association française des Intolérants au Gluten) estime qu’une personne sur 100 en Europe et aux États-Unis souffre de maladie coeliaque. En France, seulement 10 à 20 % des cas seraient aujourd’hui diagnostiqués.
Même si le gluten participerait aussi à d’autres maladies comme celle de Crohn par exemple, sa mise à l’écart par autant de monde n’est plus liée à une maladie, mais à une mode alimentaire.
« Aucun lien n’a encore été fait entre une plus grande quantité de gluten et un risque accru du développement de la maladie coeliaque”, répète inlassablement Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag qui s’agace de cet effet de mode du sans gluten quand on n’est pas malade.
Sans lactose
C’est moins vrai pour les produits laitiers et l’intolérance au lactose. Sa prévalence est plus importante, et varie selon les zones géographiques, mais elle reste difficile à connaitre.
On estime entre 2 et 15 % les Français intolérants au lactose (Valpiform, spécialiste des produits sans gluten et sans lactose, parle même de 50 % de Français intolérants), et à 90 % les populations asiatiques qui n’ont pas l’habitude de boire du lait de vache.
Si le lait est en cause – avec raison – dans les intolérances au lactose, les fromages, les yaourts et fromages blancs ne devraient pas l’être. Leurs ferments prédigèrent le lactose, et les intolérants peuvent donc en manger (en fonction du degré de leur intolérance, bien sûr, mais c’est possible). Or les régimes sans produits laitiers les écartent au même titre que le lait, sans distinction.
Merci pour votre article et les propos rassurants de la diététicienne!
Gratin dauphinois,riz au lait, far breton, lait ribot ont bercé mon enfance avec gourmandise. Les matins d’hiver, quel gamin ne s’est pas réchauffé d’un bon lait chocolaté! Nous sommes omnivores (et non herbivores) donc « adaptables » à l’environnement alimentaire. Les personnes en souffrance digestive doivent être vigilantes, bien sûr!
Savoureusement bonnes fêtes de fin d’Année!
La sénatrice française Catherine Procaccia veut sanctionner les publicités qui dénigrent l’huile de palme
agenceecofin.com/palme/0103-18009-la-senatrice-francaise-catherine-procaccia-veut-sanctionner-les-publicites-qui-denigrent-l-huile-de-palme
Alors que « l’on estime entre 2 et 15% les Français intolérants au lactose », pourquoi les laboratoires pharmaceutiques en incorporent-ils de plus en plus dans leurs médicaments, même dans ceux censés combattre les allergies ?
Quant au calcium dans le lait de vache, c’est dans les pays ou l’on consomme le plus de lait de vache qu’il y a le plus de cas d’ostéoporose. Pourquoi ne le dites-vous pas ?
Faire l’amalgame entre le sans gluten ou sans lactose et le sans huile de palme c’est tout mélanger! si les premiers peuvent provoquer des intolérances chez certains, le sans huile de palme est plus une réponse de l’industrie agro-alimentaire aux préoccupations des consommateurs sur la qualité des ingrédients et des questions éthiques sur leur provenance. En effet, l’huile de palme est une huile de piètre qualité nutritionnelle, bien moins chère que les autres huiles végétales, mais par contre sa production de masse induit un énorme coût sur l’environnement (déforestation au profit de plantations de palmeraies et donc réduction de la biodiversité, comme la destruction de l’habitat naturel des orangs-outans en Indonésie par exemple), bref c’est une aberration écologique, ni la première ni la dernière. Stay aware comme dirait JCVD!
Pas du tout d’accord, dans les deux cas, l’argument est le même : « un produit sans ceci ou sans cela »
L’huile de palme n’est pas du tout une huile de piètre qualité nutritionnelle. D’ailleurs il n’y a pas de bonne ou de mauvaise huile. Il y a par contre des mauvais gras, dans le contexte d’hydrogénation partielle.
Ce n’est pas parce que quelque chose est moins cher que c’est moins bon…
Je suis fibromyalgique depuis 12 ans et j’ai passé 10 années à souffrir malgré des traitements anti-douleur assez lourds.
Depuis 2 ans, sur les conseils d’une naturopathe, j’ai cessé les produits laitiers (tous) et le gluten. Au bout de 15 jours j’ai eu l’impression de revivre. J’avais oublié que l’on pouvait marcher, conduire, faire même des gestes simples sans souffrir.
J’essaie de partager mon expérience dès que possible sur tous les forums qui parlent de cette maladie ou des produits laitiers et du gluten.
Si cela peut servir à quelqu’un, j’en serai ravie.
Article stupide : ces produits sont destinés à des gens allergiques aux produits supprimés. Faudrait réfléchir deux secondes avant de publier des articles aussi bêtes.
NON je suis absolument pas d’accords avec cette généralité : « sa mise à l’écart par autant de monde n’est plus liée à une maladie, mais à une mode alimentaire. »
Pour ma part le sans gluten n’est pas lié à un mode alimentaire, ni à une maladie cœliaque ni même à une allergie ! Je ne suis pas reconnue intolérante par la médecine conventionnelle… Et pourtant lorsque j’en mange : nausées, très forte diarrhée, ballonnement, mal de ventre et même vomissement. Et tout ces symptôme disparaisse lors qu’il y a éviction et reviennent dès que j’en mange à nouveau… Mais bien sur ça doit être une « mode alimentaire » de prendre soin de sa santé sans attendre d’être étiquetée par des médecins !
Pour en savoir plus :
Sur le lait : youtube.com/watch?v=zvbMmqMaW9o
Sur le Gluten : youtube.com/watch?v=gU_oIEIpJvM
Continuez de chercher et faites-vous votre opinion
La mienne est faite …
Merci pour l’article et votre site comme toujours :), par contre la nutritionniste bof, je me serais passé de son avis…
« Mais encore faut-il savoir bien gérer les carences qu’ils vont forcément entraîner ! Et ce n’est pas toujours le cas. »
Genre on arrête le gluten ainsi que le lait et on va avoir obligatoirement des carences ? j’aimerais bien savoir lesquels… car le calcium de vaches n’est déjà pas du tout bon pour l’homme, et ne prévient pas du tout l’ostéoporose (au contraire) et le blé est tellement modifié que c’est un véritable OGM qui nuit à la santé d’un nombre grandissant de personne.
Pourquoi on s’impose moins de gluten et lait ? elle veut une réponse ? car on préfère prévenir que guérir. Le statut de nutritionniste c’est dans une pochette surprise qu’on l’obtient ? parce que la conclusion de cette dame est très moyenne et désobligeante.
100 % d’accord
Le calcium du lait de vache est absorbé à maximum 40 %; où va se mettre le reste ?? De plus le système UHT ne détruit pas les agents de croissance destinés aux veaux. L’homme est le seul mammifère à continuer à boire du lait après le sevrage et en plus, du lait d’une autre espèce (le lait de vache est destiné à faire prendre 350 Kg à son veau en 1 an). Si vous voulez absolument continuer à boire du lait, achetez du lait cru bio et faites-le cuire comme le faisaient nos grands-mères. Ce sera un moindre mal pour votre santé !
Le blé quant à lui,à été modifié et optimisé pour résister à la mécanisation de la fabrication du pain (les molécules de gluten sont plus grosses et « élastiques »); on dit qu’il est panifiable. Le pain d’aujourd’hui n’est donc plus celui de nos grands parents et non seulement est devenu difficile à digérer, mais à la longue entraîne des dégâts à l’intestin. Beaucoup en souffrent sans le savoir.
Renseignez-vous sur le sujet et surtout en vérifiant les sources !!!
« Peut-être est-il plus judicieux de se tourner vers des produits plus bruts, moins transformés, plus sains, moins chargés en pesticides, donc bio.
Et de les cuisiner soi-même. »
et le pain, n’est ce pas un produit transformé ? la farine ne pousse pas dans la forèt !
ce que vous venez d’écrire sont exactement les fondamentaux du modèle Paléo !
Je trouve l’article très virulent sur le gluten.
Si vous croyez que les gens l’arrête pour le plaisir. Moi-même je teste sans gluten car j’ai de nombreux problèmes au ventre. Et oui, je vous remercie c’est dur de se passer de blé…
Mais si comme vous dites plus de 10 % de la population en souffre ce n’est pas pour rien.. Vous prenez trop parti!
On peut être allergique au gluten ou avoir une intolérance au lactose. Mais rien n’explique qu’on trouve des messages « sans huile de palme ». Ca c’est juste de marketing, pur et simple. Et même pas du très bon, si on considère que ça véhicule un faux message santé.
L’huile de palme est une huile de mauvaise qualité, en générale est est remplacée par l’huile de colza qui coute beaucoup plus cher mais qui fait moins grossir et est moins mauvaise pour le corps. Donc le message a un sens » pas d’huile bas de gamme dans notre produit »