En France, 345 millions de tonnes de déchets sont générés chaque année. Plutôt que de les laisser à l’abandon, certains ont choisi d’en faire des oeuvres d’art, ce qu’on appelle art recyclé…(10)
Dans le milieu artistique, David Auboué se fait appeler Dadave. Cela fait vingt ans qu’il est spécialisé dans la sculpture, et presque autant d’années qu’il les crée à partir de matériaux recyclés.
Art recyclé : Dadave et ses sculptures de déchets électroniques
Tout a commencé par un coup de foudre, gare Saint-Lazare : « j’y ai vu une sculpture en descendant d’un train, [puis] j’en ai vu une seconde en en reprenant un autre ». Ces oeuvres sont celles d’Arman, un artiste franco-américain engagé, qui dénonce la surconsommation avec ses tableaux faits de détritus. Horloges, vieilles valises, pots à lait ou vieux marteaux, tout y passe. Dadave le décrit comme un « maître en matière d’accumulation ». Il est presque immédiatement subjugué par le travail d’Arman, dont il va s’inspirer.
David Auboué engage son renouveau sur les trottoirs d’Ile-de-France, à la recherche de trésors abandonnés. Il aiguise peu à peu son oeil, peaufine ses oeuvres. Lorsqu’un gallériste lui avoue que ses oeuvres ont tout l’air d’une « rétrospective d’un artiste en fin de carrière », alors qu’il n’a même pas trente ans, Dadave sent qu’il a trouvé sa marque de fabrique. Il choisit alors de concentrer ses recherches sur les déchets électroniques. Morceaux d’ordinateurs, télévisions, radios, il se laisse séduire par ces composants qui, « pour les profanes en informatique, dont [il] fait partie, sont pour la plupart totalement inconnus, puisqu’enfermés dans des coques grises ou noires », allant jusqu’à leur trouver « une certaine noblesse ».
Dadave s’efforce ensuite de redonner vie à ces déchets, en composant des images « totalement éloignées de l’utilité et de l’esthétisme originel de ces éléments ». Ses sculptures prennent des airs de patchworks colorés, où la pomme d’Apple ou le drapeau des Etats-Unis se voient détournés presque malgré eux.
Le mouvement de l’art recyclé a le vent en poupe
Outre Arman, David Auboué cite régulièrement parmi ses modèles Arte Povera, un mouvement artistique italien né dans les années 1960, que l’on pourrait traduire en français par « l’art pauvre ». En réalité, il n’a de pauvre que la matière première : des objets usés, des détritus, des trouvailles glanées dans les rues de la Botte.
Ces artistes ont été parmi les précurseurs de l’art recyclé, ou upcycling. Un mouvement grandissant, popularisé dans l’Hexagone par certains artistes dadaïstes au début du XXème siècle, dont Marcel Duchamp. Il possède aujourd’hui ses propres festivals, à l’image du Recycled Arts Festival de Vancouver(8) ou du Barcelonais Drap-Art(6), organisé par la même équipe depuis 1995 avec un seul but : promouvoir le « recyclage créatif ».
Des boutiques de matériaux recyclés pour les artistes
Pour que cet art puisse se développer, d’autres initiatives plus originales voient le jour. Parmi elles, de petites boutiques dans lesquelles les artistes peuvent venir chiner des matériaux de seconde main. On en trouve plusieurs en France, comme La Petite Rockette, dans le onzième arrondissement de la capitale, ou La Réserve des Arts, qui possède, également en Ile-de-France, deux espaces dédiés à la revente. Cette dernière est une association, née de l’imagination conjointe de deux « passionnées d’art contemporain et d’écologie », Sylvie Bétard et Jeanne Granger. Toutes deux se sont rencontrées en 2008. Séduites par l’organisation new-yorkaise Materials for the Art, qui récupère des déchets qu’elle met ensuite à disposition des écoles publiques et du secteur artistique, les deux jeunes femmes décident à l’époque d’importer le concept en France.
Très vite, quelques salariés et une vingtaine de bénévoles viennent se greffer au projet. Alice Bandini, aujourd’hui community manager de l’association, se souvient de ses débuts à La Réserve des Arts : « j’étais étudiante aux Beaux-Arts, et les fondatrices sont venues nous parler de leur projet. Ca a eu un impact, un écho assez grand sur moi, étant donné que j’étais déjà sensible à cette démarche de réemploi lié à la création ». L’artiste en devenir qu’elle est alors est conquise par l’utilité double du lieu, à savoir de « soutenir le milieu culturel », et de redonner vie à « autant de matériaux jetés, gaspillés par certaines entreprises, industries ou autres ».
La Réserve des Arts, un paradis réservé aux professionnels de la création
Ces matériaux, l’équipe va les chercher auprès de certaines firmes avec lesquelles un partenariat a été conclu. « Puis de temps en temps, mais c’est vraiment mineur, on accepte aussi les dons d’artistes qui vident leurs ateliers, ou des choses comme ça », nous explique Alice Bandini. Au départ, le fruit de ces collectes hebdomadaires s’est vendu dans de petites boutiques éphémères, au coeur des sous-sols au Palais de Tokyo, « à l’époque où ça n’avait pas encore été rénové ». Puis un an plus tard, en 2011, une première boutique a ouvert, dans le vingtième arrondissement, suivie d’une seconde dans le quatorzième, et enfin, d’un entrepôt-boutique, situé à Pantin, en Seine-Saint-Denis.
Moyennant une petite cotisation variable (5 euros par an pour un étudiant, 10 pour un individuel, 50 pour une entreprise), les professionnels de la création peuvent y trouver tissus, cuirs, bois, morceaux d’appareils photos ou plus insolites, de vieilles poussettes ou un lot de cartes du métro parisien. De quoi créer des objets allant du décor de théâtre à la robe de haute-couture.
Parmi les étudiants en école d’art, les intermittents du spectacle, auto-entrepreneurs culturels ou encore des associations, on trouve « un peu plus de femmes », confie Alice Bandini, « mais ça a tendance à s’harmoniser ». « Aussi, ce ne sont pas tout à fait les mêmes personnes qui viennent à la boutique et à l’entrepôt », poursuit-elle. Question de positionnement géographique, mais aussi de matériaux : les plus imposants d’entre eux sont réservés à l’établissement de Pantin.
Une résidence d’artistes au coeur d’une entreprise de recyclage
Depuis l’ouverture de la Réserve des Arts, on compte déjà 2000 adhésions, et le chiffre, nous assure la community manager, ne cesse de croître.
L’équipe penche depuis quelques temps sur un projet, celui d’installer dans l’entrepôt des ateliers de fabrication, où les artistes pourraient choisir leurs matériaux, les travailler sur place, puis repartir avec leurs créations déjà achevées. Ce concept existe déjà de l’autre côté de l’Atlantique, à San Francisco notamment.
Une entreprise spécialisée dans le recyclage(7) a ainsi créé une résidence d’artistes dans ses propres locaux. Depuis l’ouverture du lieu en 1990, une centaine de férus de l’art recyclé ont pu profiter de cet espace de pas moins de 200 000 mètres carrés… De quoi peut-être en inspirer certains, à deux mois du début de la Semaine européenne de Réduction des Déchets.
Illustration bannière : © Dadave
- https://www.planetoscope.com/dechets/363-production-de-dechets-dans-le-monde.html
- http://www.recycledartsfestival.com/
- http://www.drapart.org/en/drap-art/presentation/
- http://www.sfrecycling.com/index.php/about-air
- http://www.recycledartsfestival.com/
- http://www.drapart.org/en/drap-art/presentation/
- http://www.sfrecycling.com/index.php/about-air
- http://www.recycledartsfestival.com/
- https://www.planetoscope.com/dechets/363-production-de-dechets-dans-le-monde.html
- https://www.planetoscope.com/dechets/363-production-de-dechets-dans-le-monde.html
Un ballon lache s’eleve dans le ciel, jusqu’a ce qu’il se degonfle ou que la diminution de pression atmospherique ne le fasse eclater en de multiples fragments. Ces debris retombent alors sur terre et en mer loin de leur point de lacher. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), les ballons sont dans le top 10 des dechets recreatifs retrouves sur le littoral. Ils peuvent parcourir des milliers de kilometres et polluer les endroits les plus recules et les plus intacts. Les ballons ont un impact negatif sur notre environnement en polluant les ruisseaux, les lacs et les plages. Lacher un ballon revient a la meme chose que de jeter intentionnellement des ordures au sol ou dans l’ocean. Lorsque les ballons se fraient un chemin dans l’eau, leurs extremites en lambeaux et leurs morceaux flottants peuvent ressembler a des meduses ou a d’autres especes marines qui sont consommees par des animaux marins comme les tortues de mer, les poissons et les dauphins. Lorsque ces morceaux sont confondus avec de la nourriture et ingeres, ils peuvent se loger dans le tube digestif d’une tortue par exemple, empechant l’animal de manger et causant une mort lente et douloureuse. Cette jeune tortue caouanne Caretta caretta d’une vingtaine de centimetres prise en charge par le Musee oceanographique a eu la vie sauve in extremis quand elle a pu evacuer le ballon de baudruche qu’elle avait ingere.
je comprend rien
C’est une p####n de bonne idée, ça pourrait permettre à des gens comme moi, qui kiffe le détournement d’objet recyclés mais qui n’a pas de véhicule et qui galère pour trouver de la matière première, et parfois de place, de pouvoir se faire plaisir. Mais malheureusement c’est réservé aux « professionnels de la culture et de la création »…et franchement ça me casse les c######s!!!!! Cette misérable sélection snobinarde donne une belle image de ces personnes et du milieu artistique parisien…