Des chercheurs de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, ont étudié après combien de temps la pollution atmosphérique annule les bénéfices pour la santé de la pratique du vélo dans plusieurs grandes villes européennes.
« Bouger » est l’injonction sanitaire que vous entendez à longueur de publicités, et le vélo est une excellente manière de concilier le temps de déplacement avec une activité physique modérée mais bénéfique pour le coeur, et la santé généralement. Mais, comme beaucoup de citoyens hésitant à circuler entre les pots d’échappement et leur lot de particules fines, les scientifiques de l’université de Cambridge se sont demandés si, finalement, il ne valait pas mieux garder la petite reine au garage.(1)
Pour répondre à cette question, les chercheurs ont comparé la densité moyenne des particules fines en suspension dans l’air de grandes métropoles, avec les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils ont ainsi identifié le « point de bascule » au-delà duquel les bénéfices de l’activité physique sont contrecarrés par les particules polluantes présentes dans l’air.
8h de vélo à Paris avant que les méfaits de la pollution dépassent les bienfaits du vélo
Selon les chercheurs, vous pouvez rouler environ 480 minutes, soit 8 heures à vélo par jour, avant d’atteindre le moment où les effets négatifs dépassent les effets positifs, dans les agglomérations présentant une moyenne spatiale annuelle de concentration entre 17 et 18µg/m³ de particules fines dites PM 2.5, autrement dit les particules inférieures à 2,5µg/m³. C’est le cas de Paris par exemple.
Ailleurs dans le monde :
Comme vous pouvez le constater, au-delà de seulement 30 minutes de vélo par jour dans les rues fortement polluées de Delhi, les bénéfices pour la santé de la pratique vont être annulés. Chaque année dans le monde, environ 7 millions de personnes décèdent des suites d’une maladie liée à la pollution de l’air, estimait l’OMS en 2014, principalement en Asie, Chine et Inde en tête.
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La carte ci-dessous montre toutefois que, pour ce qui est de la France et de la plupart des autres pays européens, les valeurs sont en bas de l’échelle, permettant d’envisager sereinement la pratique du vélo durant plusieurs heures par jour : les bénéfices pour la santé seront bien supérieurs aux effets négatifs.
Seulement 45 minutes en cas de pic de pollution
Ces données ne sont toutefois valables que pour les journées normales. En cas de pics de pollution toutefois, ce délai est fortement raccourci. Lors d’un pic de pollution à Paris par exemple, les bienfaits du vélo sur la santé s’annulent après seulement 45 minutes.
De là à conclure que plus d’automobilistes devraient choisir le vélo pour éviter d’en arriver là, il n’y a qu’un pas (façon de parler)… que nous vous recommandons de franchir !