Depuis son indépendance en 1966 et jusqu’à la fin des années 1990, le Botswana a été l’une des économies les plus dynamiques au monde, avec une croissance annuelle moyenne du PIB de près de 10 % par an.
Les diamants du développement du Botswana
Le pays a réussi à éviter les effets de la « malédiction des ressources » qui a frappé de nombreux États africains tels que la Sierra Leone, l’Angola, le Libéria, la République Centrafricaine ou le Congo. En effet, on parle souvent des « diamants de sang », une industrie meurtrière et néfaste pour l’Afrique, mais on n’aborde que très rarement le sujet des « diamants du développement ». Le côté plus brillant de la médaille.
L’industrie du diamant au Botswana contribue actuellement à 39 % des recettes fiscales et 25 % du PIB, faisant de l’exploitation minière, l’activité économique la plus importante du pays. Les pays d’Afrique Australe, et plus particulièrement le Botswana, prouvent que si ces revenus générés par les diamants sont bien utilisés, ils peuvent apporter des avantages concrets et non négligeables en termes de croissance économique et de développement social.
Des choix de gouvernance prudents et pensés sur le long terme
La stabilité politique de longue date du Botswana et sa culture démocratique ont été des facteurs importants à cette success story. Le pays est d’ailleurs classé comme le moins corrompu d’Afrique par Transparency International, devant l’Italie ou même l’Espagne !
La relation étroite entre le gouvernement et le secteur privé pour l’exploitation des diamants est l’autre point important de cette réussite. Pour exemple, le cas du partenariat entre le gouvernement et le conglomérat diamantaire sud-africain, De Beers : l’État botswanais détient une participation de 15 % dans De Beers, et les deux entités ont des parts égales dans la société minière Debswana et la Diamond Trading Company Botswana (DTBC). On estime que 80 cents de chaque dollar de revenu généré par De Beers va au gouvernement, qui le réinvestit intelligemment.
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Ainsi, le modèle de développement du Botswana est reconnu par beaucoup comme un exemple de la façon dont institutions politiques responsables, bonne gestion des ressources et politiques macroéconomiques prudentes, peuvent promouvoir la croissance et le développement, brisant le cercle vicieux de la « malédiction des matières premières » et du sous-développement. Un exemple à suivre.
Le spectre d’une sur-dépendance de la rente diamantifère
Le diamant représente plus d’un tiers des revenus du Botswana, mais ces dernières années, la baisse de la demande a mis l’accent sur la dépendance de l’économie vis-à-vis de ce secteur, en voyant la croissance du pays chuter.
Le gouvernement est accusé d’avoir mis « tous ses oeufs dans le même panier » et d’avoir placé le pays en position de sur-dépendance à une seule industrie. Le diamant est une ressource certes précieuse mais pas illimitée. La diversification est primordiale et le Botswana doit se tourner vers d’autres sources de revenus s’il veut maintenir son développement.
Un ralentissement impacterait toute son économie : les dépenses attribuées aux programmes sociaux et éducatifs pourraient être réduites, et les investissement de lÉtat dans l’infrastructure du pays (construction de routes, installation de la fibre optique…) repensées.
Pour diversifier son économie, le pays souhaiterait visiblement, se tourner vers l’écotourisme, l’agro-industrie et les énergies propres. Des moyens sont également développés pour encourager l’entrepreneuriat.