Pour les gendarmes chargés d’interdire l’accès à la forêt, c’était quasiment mission impossible. Pensez : un escadron de 100 hommes, en comptant les officiers, le personnel administratif et les chauffeurs, face à 500 manifestants. En ville, ce serait largement suffisant, mais en pleine campagne, quand il s’agit de barrer l’accès à un bois dont la lisière fait plusieurs centaines de mètres de long, c’est surtout une utopie !
Bure : les gendarmes n’ont pas pu barrer l’accès au site d’enfouissement
Résultat, après quelques échauffourées, la forêt a été rapidement occupée. Des vigiles employés par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) ont bien essayé de bloquer l’accès à la zone qui devrait prochainement accueillir les engins de creusage, mais sans succès.
Lundi 18 juillet, une partie des manifestants qui ont pris le bois d’assaut pendant le week-end sont restés sur place. Ils espèrent être rejoints par d’autres militants opposés, comme eux, au projet Cigeo d’enfouissement de déchets nucléaires dans cette région.
Pour l’instant, aucun déchet radioactif ne se trouve sur place à Bure : l’Andra n’est mandatée que pour des travaux expérimentaux, destinés à évaluer le potentiel des sous-sols en matière de stockage.
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Les déchets nucléaires enfouis vivront des siècles
Rappelons que certains déchets nucléaires ont une durée de vie de plusieurs centaines, et même, plusieurs milliers d’années, et que les projets d’enfouissement doivent garantir que les sous-sols resteront stables et étanches pendant une longue, longue, très longue période…