« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » affirmait Jacques Chirac, Président de la République française, en ouverture du discours lors du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg. Reprenant la célèbre phrase de l’ancien Président, EELV a décidé d’organiser une table ronde réunissant les représentants de chaque parti politique ainsi que des ONG pour nous proposer des solutions pour le climat et le changement climatique car la COP 21 se rapproche et l’urgence se fait sentir.
Les représentants des partis politiques invités sont Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, Bertrand Pancher, vice-président de l’UDI, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Fabienne Keller, sénateur du Bas-Rhin Les Républicains et Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale
consoGlobe – En tant que parti politique, qu’attendez-vous de la COP 21 et quelles mesures souhaiteriez-vous voir mises en oeuvre ?
Emmanuelle Cosse : « Notre responsabilité en tant que parti politique est de prendre part à cette lutte contre le changement climatique. Nous avons besoin d’une mobilisation générale et pas uniquement d’une posture politique. Dans la lignée d’Hulot, les politiques doivent prendre des mesures concrètes, car même en limitant le réchauffement à 2°C nous auront des impacts sur nos vies quotidiennes. Par exemple, la question des réfugiés climatiques, de l’épuisement des sols ou encore de la disparition des espèces se jouent dès à présent. Nous n’avons pas de planète B !
Ainsi, nous souhaiterions voir émerger une réelle fiscalité climatique. Le Fonds vert a été mis en place et il doit servir. Les pays pauvres doivent être aidés car sans aide, ils ne pourront sortir de la pauvreté. Ils refusent donc tout engagement sans aide de notre part. On peut comprendre leur demande car la crise économique a servi d’alibi à de nombreux pays pour se retirer de leurs obligations fortes prises précédemment. Les pays les plus puissants doivent faire des efforts plus importants. En effet, le G7 et le G20 représentent 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Nous voulons qu’une responsabilité partagée mais différenciée soit mise en place. Il faut donc fixer un prix du carbone réel et ambitieux au niveau mondial et qui monte en puissance chaque année. »
Bertrand Pancher : « Il faut évidemment réussir la COP 21 en prenant des engagements les plus précis possibles et en alimentant le fonds vert réellement. Néanmoins, nous savons que la COP 21 n’est qu’un échelon à court terme et qu’elle ne sera pas suffisante à terme. C’est pour cette raison que la France et l’Europe ont un rôle à jouer. Elles doivent entraîner le monde. Les accords de Kyoto furent un échec. Aujourd’hui, nous réclamons un accord contraignant avec des moyens nationaux, européens et internationaux. Parmi ceux-ci, nous souhaitons mettre en place une tarification du carbone. »
Pierre Laurent : « Les impacts du réchauffement climatique se font déjà sentir. La catastrophe a commencé avec les réfugiés climatiques, lesquels font partie des populations les plus pauvres du monde. Il faut donc mettre fin à l’inégalité climatique. Nous défendons l’idée d’une justice climatique. Par ailleurs, le réchauffement climatique est le fruit de l’activité humaine, il est donc possible de réparer cela. Ainsi, nous souhaitons des objectifs contraignants et différenciés et changer le modèle productiviste qui a conduit à cette catastrophe. Cette lutte doit passer par la fixation d’un prix du carbone, mais pas sur le marché spéculatif. La cause du changement climatique devrait être aussi soutenue que le monde bancaire ! »
Fabienne Keller : « La COP 21 est un enjeu primordial, mais elle donnera des résultats uniquement s’il y a une mobilisation générale des opinions publiques pour faire influencer les gouvernements. C’est là tout le problème des pays émergents tels que la Chine. Par ailleurs, nous voulons que le Fonds Verts soit utilisé selon ce qu’il était prévu. Aujourd’hui, il est vide. L’OCDE ne donne aucune définition claire permettant d’évaluer les chiffres et calculer les dons et les prêts. Enfin, nous souhaitons une solution au problème des contrôles. En effet, comment faire en sorte d’obliger les Etats à contribuer sans ingérence et sans moyens de contrôle ? »
Claude Bartolone : « Les conséquences du réchauffement climatique se font sentir. Cette année, il y a eu 25 millions de réfugiés climatiques soit plus que de personnes déplacées lors de conflits. Par ailleurs, les maladies ou encore la famine s’aggraveront. Nous pouvons vivre avec 4 % de déficit, mais pas avec 4°C de plus.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, nous nous battons pour obtenir une taxe sur les transactions financières. De plus, nous ne nous pouvons pas infliger une double peine aux pays les plus pauvres, qui subissent le changement climatique et qui voient leur développement économique et social stagner. Cette question doit être traitée lors de la COP 21 avec tous les acteurs. »
consoGlobe – Quelles sont les mesures essentielles à prendre à l’échelon national selon vous pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique ? Comment dans la mobilisation des Français les partis politiques peuvent agir ?
Emmanuelle Cosse : « Hormis la régulation des banques notamment au niveau spéculatif, de grands chantiers doivent être améliorés en France. Il faut changer le modèle économique dans lequel nous vivons. Ça passe par la création d’emplois durables et non délocalisables. Ça peut se traduire par un plan massif de rénovation des logements sur 40 à 50 ans qui relancerait l’activité. Les questions routières sont également des pistes sur lesquelles il faut travailler, notamment la sortie du diesel. De plus, le modèle agricole arrive au bout de son processus et nous devons le changer. C’est la fin du modèle d’agriculture intensive et productiviste. Nous prônons une Communauté Européenne des Energies Renouvelables à l’image de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 1950. Les pays européens pourraient alors élaborer ensemble une ligne de conduite. Enfin, la sortie du nucléaire reste un sujet primordial à traiter concernant l’environnement. »
Bertrand Pancher : « A l’échelon national, il faudrait une tarification du carbone qui passe, entre autre, par le retour de l’écotaxe pour les poids lourds. Concernant les transports, nous prévoyons l’augmentation de la taxe sur le gasoil de quelques centimes afin de péréniser les moyens à destination de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France et de baisser les émissions de CO2 dans ce secteur.
Par ailleurs, nous nous engageons à rendre effective la rénovation de 500 000 logements anciens par an, contre moins de 200 000 actuellement par une stabilité fiscale et la décentralisation en transférant aux collectivités locales la totalité des moyens du Ministère du Logement pour la rénovation en contrepartie d’objectifs précis et d’éventuelles sanctions.
Nous prévoyons également d’augmenter le volume des Certificats d’Economies d’Energie.
L’ensemble de ces mesures devront être accompagnées par des gouvernances nouvelles afin d’être gérées de manières efficaces. »
Pierre Laurent : « De nombreux efforts sont à faire, notamment en matière d’habitat et de rénovation. Un des grands chantiers est la problématique des circuits courts. Dans l’agriculture, 100 % des produits doivent être issus des circuits courts dans la restauration scolaire ; pour cela, nous devons nous fixer un objectif à 80 %. Enfin, nous n’arriverons à rien si nous restons dans des politiques d’austérité.
Les élections régionales doivent être utilisées pour porter l’enjeu climatique. Nous devons mobiliser pour le G20 pour avoir un accord à la hauteur de la COP 21. »
Fabienne Keller : « Nous avons été très déçus devant l’abandon de l’écotaxe. Il fallait du courage politique. Pourtant les transports routiers souhaitaient cette mesure. Nous encourageons les achats de véhicules moins polluants et l’autopartage, car nous savons que le tout électrique n’est pas possible. »
Claude Bartolone : « Nous avons subi un échec politique avec l’abandon de l’écotaxe. Nous ne pouvons pas laisser tomber cette idée. D’ailleurs, il est possible de la mettre en oeuvre si trois régions continues la mettent en place. C’est rattrapable.
La commande publique a un rôle à jouer comme moyen d’inciter les entreprises à investir et à protéger l’environnement.
Enfin, nous devons protéger l’environnement en tenant compte des populations les plus pauvres qui sont renvoyées dans les centres-villes. Le développement durable doit se penser à travers l’aménagement des villes. »
L’ensemble des partis s’accorde sur le fait qu’il faut un accord contraignant, précis accompagné d’un fonds vert effectif et d’une taxe carbone. Néanmoins, les mesures nationales ne semblent pas encore clairement définies.
Quels rigolos ces représentants élus, je cite :
– « Nous n’avons pas de planète B ! »
Ah ! Je ne savais pas !-)
– « Les pays pauvres doivent être aidés car sans aide, ils ne pourront sortir de la pauvreté. »
Lapalisse ? Non E.C.
– B.P. » Il faut évidemment réussir la COP 21 en prenant des engagements les plus précis possibles « .
Ah bon mais lesquels ?
« la France et l’Europe ont un rôle à jouer. Elles doivent entraîner le monde. »
Ah oui et à quoi ?
– « L’ensemble de ces mesures devront être accompagnées par des gouvernances nouvelles… »
Ah oui et vous savez lesquelles ?
– E.L. « …changer le modèle productiviste qui a conduit à cette catastrophe. »
Changer le modèle productiviste au PCF waouh ! Mais que diront les masses laborieuses ?
– Le même : « Enfin, nous n’arriverons à rien si nous restons dans des politiques d’austérité. »
Ah bon parce que nous arriverons à quelque chose d’autre en empruntant ?
– F.K. : « La COP 21 est un enjeu primordial, mais elle donnera des résultats uniquement s’il y a une mobilisation générale des opinions publiques pour faire influencer les gouvernements. » Que fait la LR pour mobiliser l’opinion ???
– C.B. en Nostradamus : « Nous pouvons vivre avec 4 % de déficit, mais pas avec 4°C de plus. »
Un florilège de langue de bois par des diseux !
Je serai plus intéressé s’ils me racontaient ce qu’ils font personnellement, à leur niveau et dans leurs familles ce qu’ils font pour sauver le climat.
Tiens vous revoilou… ?(voir le « phytoplancton » et les nanoparticules). J’adore votre commentaire ! et votre conclusion…
Hélas, ça se réunit, ça cause, ça utilise des grandes phrases, des grands mots, ça se donne l’illusion d’agir… pour un résultat NUL !
Tous restent spectateurs du désastre annoncé, comme pétrifiés devant l’ampleur des décisions à prendre…
Scénario probable : disparition progressive de la vie… (apocalypse genre Mad Max) donc de l’activité humaine, donc régénération de la nature, et l’espoir que les survivants ne reproduisent pas les mêmes erreurs ?
Perso, j’essaie de « faire ma part », ma modeste contribution : panneaux photovoltaïques, véhicule électrique, utilisation minimaliste des produits chimiques… J’ai conscience de ne pouvoir changer le monde (pas faute d’essayer !) mais au moins je suis en accord avec ma conscience… ce dont beaucoup sont dépourvus…
Au plaisir de vous lire…