La crise financière a vu fleurir les monnaies locales complémentaires, visant à relocaliser l’économie et à créer des échanges commerciaux créateurs d’emplois, bons pour la société et pour l’environnement. Toutefois, la majorité des échanges commerciaux se fait au niveau national : c’est pour cette raison que la monnaie complémentaire COOPEK a été imaginée. Elle est lancée ce lundi 3 octobre et ses ambitions sont grandes.
Être acteur de la transition et favoriser l’économie locale
Imaginée par un collectif d’acteurs issus de l’économie sociale et solidaire (2.000 personnes ont participé au projet), le Coopek vise la complémentarité entre ces monnaies locales et l’Euro, en proposant un outil financier plus équitable.
Pourquoi une monnaie complémentaire nationale ?
Gérard Poujade, fondateur de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Coopek, constate : « 98 % de la monnaie existante dans le monde servent aux échanges boursiers ou financiers. Donc, seulement 2 % serviraient à l’économie réelle, celle des flux de produits et de services ! La raison voudrait que tout cela s’arrête. Une raison plus grande encore consiste à imaginer des solutions alternatives et complémentaires. »
L’objectif du Coopek est donc de favoriser les échanges réels entre les acteurs de l’économie sur le territoire : particuliers, entreprises, collectivités. La monnaie est numérique, pour éviter la spéculation et proposer des crédits « éthiques » aux entreprises. Elle est à parité avec l’euro ; elle ne vise pas à le remplacer mais bien à proposer une alternative.
« La monnaie de la transition »
Le Coopek est soutenu par des acteurs de l’économie durable, comme Claude Gruffat, président du réseau Biocoop. Il s’agit pour les entreprises d’une bonne alternative à l’euro pour leur permettre d’investir. À travers un fonds de dotation, le Coopek pourra financer des projets d’entreprises orientés vers « les quatre transitions : énergétique, carbone, alimentaire et sociale ».
Et pour les particuliers ? Ceux-ci échangent leurs euros en Coopek, et sont crédités d’un bonus qui leur permet de financer des projets associatifs. Cette monnaie complémentaire leur permet de consommer dans les entreprises partenaires, voire même dans les collectivités : on pourrait envisager à terme de payer ses impôts locaux en Coopek ! Le paiement en Coopek assure au particulier que son argent ne partira pas dans la spéculation, mais qu’il restera sur le territoire national, en contribuant bien à créer de l’activité durable et de l’emploi.
Une monnaie complémentaire qui a de l’ambition
La Société Coopérative d’Intérêt Collectif Coopek a été créée en juin 2016 dans le Tarn. Pour utiliser le Coopek, il est nécessaire d’adhérer à cette structure multi-acteurs. La SCIC est jeune mais le projet est en gestation depuis déjà plusieurs années. Le Coopek voit grand : d’ici 2020, il est prévu la mise en circulation de 15 millions de Coopek, 50.000 particuliers utilisateurs et 15.000 entreprises et associations utilisatrices.
Un projet qui contribue à changer l’économie, cela vaut son pesant de Coopek !