A quatre mois de la COP21 : un sommet des consciences

Rédigé par Camille Peschet, le 29 Jul 2015, à 11 h 07 min
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Sous le mot d’ordre « Why do I care ? » (pourquoi je m´en préoccupe), le sommet des consciences a réuni mardi 21 juillet à Paris quarante dignitaires religieux, chefs d’État, prix Nobel de la paix, artistes, représentants des peuples, altermondialistes afin qu’ils puissent s’exprimer sur les raisons qui les poussent à s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique « en leur âme et conscience ». A l’initiative de ce projet : Nicolas Hulot, envoyé spécial du président de la République pour la préservation de la planète.

Un appel pour un autre regard sur la nature et notre environnement

Soutenu par le groupe Bayard, l’Alliance pour les Religions et l’environnement, le conseil économique, social et environnemental et la R20 (Regions of Climate Action), ONG fondée par Arnold Schwarzenneger, « l’appel des consciences pour le climat » répondait à la conviction des différents co-organisateurs qu’il est nécessaire de mobiliser les consciences face au défi que représente le réchauffement climatique.

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L’image que présentait ce sommet des consciences était peu commune, tout particulièrement dans un pays laïc comme la France. En effet, ce sont des représentants des différentes religions et spiritualités de notre monde qui étaient présents à ce sommet pour un appel à un autre regard sur la nature : le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier, des moines bouddhistes, des Hindous, des chamanes indiens, un mollah, un rabbin, des évêques…

A leurs côtés différentes personnalités politiques : l’ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, l’acteur et ex-gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, ainsi que différentes personnalités défendant le droit des peuples et des populations, tels Vandana Shiva qui défend le droit des fermiers en Inde, Muhammed Yunus, fondateur du micro-crédit, les représentants des peuples autochtones d’Amazonie, ou encore le photographe brésilien Sebastiaõ Salgado qui dénonce la déforestation massive en Amazonie.

L’appel à un « éveil des consciences »

Ce sommet a été l´occasion d’entendre différents appels pour un « éveil des consciences ». Tout d’abord par l’allocution d’ouverture du président de la République François Hollande pour qui « la crise climatique, et plus largement la crise écologique, ne se réduit pas à ses dimensions scientifique, technologique, économique et politique » mais révèle aussi « une crise de sens ».

Mais aussi par le témoignage de différentes personnalités présentes dont celui de Vandana Shiva, de Pierre Rabhi, de Muhammed Yunus ou encore de Valdelice Veron, porte-parole des Guarani-Kaiowa, peuple autochtone d’Amazonie, qui dénonce le saccage du milieu de vie de son peuple

Nos territoires sont en train d’être détruits par des hommes avides.
Valdelice Veron, porte-parole des Guarani-Kaiowa, peuple autochtone d'Amazonie

 

Il a également permis de lancer un appel de Vandana Shiva à ce que « chaque participant à la COP21 s’engage à planter un jardin ». Enfin, ajoutant à l’aspect peu commun de ce sommet, les participants ont été invités à une séance de méditation guidée par une moniale bouddhiste afin de trouver la paix intérieure et d’apprendre à écouter notre environnement et la nature.

Le sommet pour les consciences. Et après ?

Difficile à dire pour l’instant quel sera l’effet de ce sommet peu ordinaire. Peut-être même ne débouchera-t-il sur rien de concret sur le plan des décisions politiques, comme le reconnaît Nicolas Hulot. Mais pour d’autres, comme Susan Smith, directrice de l’initiative mondiale pour le climat et l’énergie du WWF, ce sommet des consciences peut amener une pression positive sur les décideurs : « Il est important pour les décideurs de sentir la pression des religions et des spiritualités qui représentent et peuvent mobiliser des centaines de millions de personnes à travers le monde ».

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Un peu de spiritualité dans ce monde de bureaucrates

Ce sommet a également permis de faire se rencontrer différents univers qui portent les mêmes combats, la même attention aux plus fragiles, mais qui se côtoient peu. Enfin, Il a été l’occasion de lancer deux campagnes mondiales. La première est la compagne mondiale « Why do I care ? » (pourquoi suis-je concerné ?), invitant chacun à répondre à cette question « en son âme et conscience ».

La seconde est la « Green faith in action » afin de permettre aux villes de pèlerinage qui accueillent jusqu’à 300 millions de pèlerins par an dans le monde de mettre des mesures en place pour réduire leur consommation énergétique et leur impact sur l’environnement.

Enfin, il a permis aux invités politiques présents, notamment François Hollande, Michael Higgins, président de la République d’Irlande, Janos Pasztor, secrétaire adjoint de l’ONU, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de vivre une rencontre particulière où l’émotion était chez eux perceptible et la volonté de proposer « un nouveau souffle à l´action politique » visible.

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Portée par un cadre familial m'ayant sensibilisée à une consommation responsable et en faveur d'une production énergétique renouvelable, je me suis...

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