Climat : le dalaï-lama inquiet pour le Tibet

Rédigé par Stephen Boucher, le 21 Oct 2015, à 12 h 21 min
Climat : le dalaï-lama inquiet pour le Tibet
Précédent
Suivant

A un peu plus d’un mois du coup d’envoi de la COP21 à Paris (30 novembre – 11 décembre), le dalaï-lama a lancé un appel pour mettre en garde contre les effets du réchauffement climatique, notamment au Tibet et dans les plateaux de l’Himalaya, « le toit du monde ».

Le dalaï-lama appelle à sauver le Tibet et la planète

Dans une vidéo de plusieurs minutes destinée aux chefs d’État attendus dans quelques semaines pour tenter de trouver un accord pour limiter la hausse du réchauffement climatique, le chef spirituel des Tibétains délivre plusieurs messages. « La planète est notre seule maison et le Tibet est son toit. Aussi vital que l’Arctique et l’Antarctique, il y a le troisième pôle, explique-t-il. Le plateau tibétain doit être protégé, pas seulement pour les Tibétains, mais pour le bien de l’environnement et la pérennité du monde entier. » himalaya

L’Himalaya en danger

Surnommé « le troisième pôle » car renfermant les plus grands glaciers de la Terre derrière les pôles Nord et Sud, le plateau tibétain est l’une des zones où les conséquences du réchauffement climatique pourraient être les plus dramatiques. Durant les cinquante dernières années, la température moyenne a augmenté de près de 1,3 degré Celsius dans cette zone. Soit près de trois fois plus que la moyenne mondiale. Très inquiétant alors que les glaciers de l’Himalaya renferment une partie importante des stocks d’eau douce de la planète et alimentent sept grands fleuves traversant la Chine, l’Inde, le Népal, le Pakistan et le Bangladesh, soit l’une des zones les plus peuplées au monde. Le message vidéo du dalaï-lama :

La pression sur la Chine

Des dizaines de milliers de glaciers ont ainsi fondu sur près de cinquante ans, conséquence directe du réchauffement climatique. Dans les années à venir, cette fonte programmée pourrait dégager 12 millions de tonnes de carbone et de méthane renfermées dans le permafrost des sols. Et donc avoir d’autres conséquences dramatiques (inondations, disparitions d’espèces animales…). De quoi pousser le dalaï-lama à prendre la parole : « Ce n’est pas une question d’une ou deux nations. Ceci est une question d’humanité ». De quoi mettre au passage la pression sur la Chine, qui occupe le Tibet depuis 1951 et dont les promesses lors de la COP21 seront fortement attendues.

Aux nouvelles générations de jouer

Selon The Guardian, le gouvernement tibétain en exil devrait envoyer l’un de ses représentants à Paris pour assister à la COP21. Celui-ci n’aura toutefois pas le droit de voter durant les débats. « Je dis souvent que ces problèmes ont été créés par les êtres humains donc, logiquement, nous, les êtres humains, avons la responsabilité de réduire puis d’éliminer ces problèmes », a souligné le dalaï-lama, encourageant les nouvelles générations à prendre la problématique du réchauffement climatique à bras-le corps : « La génération du XXIème siècle, nos jeunes frères et soeurs, vous devriez prendre un rôle plus actif dans la protection de la planète, y compris l’environnement du Tibet ». A voir si son message sera entendu.

Illustration bannière : Le dalai-lama – © Nadezda Murmakova Shutterstock
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis