Selon la National Geographic Society, il y avait autour de 26 millions d’éléphants en Afrique en 1800. Aujourd’hui, on en compte à peine 400.000, selon les dernières chiffres de l’African Elephant Database. La cause de cette diminution accélérée qui mène inévitablement à l’extinction des éléphants est le braconnage pour la vente d’ivoire.(1)
Malgré les efforts des écologistes et organisations internationales pour arrêter ce massacre, les chasseurs continuent à avoir le contrôle sur ce marché noir, très rentable surtout pour l’exportation vers des pays de l’est asiatique.
Commercialiser des défenses de mammouths pour sauver les éléphants
Deux économistes de l’Université de Calgary, John Boyce et Naima Farah, croient avoir trouvé la solution : impulser le commerce des défenses de mammouths congelés dans l’océan Arctique il y a plus de 20.000 ans. Selon Boyce et Farah, cette source d’ivoire pourrait sauver 50.000 éléphants chaque année. Le nombre de mammouths qui restent sous permafrost en Sibérie est estimé à plus de dix millions. Pour le total de l’océan Arctique, le chiffre pourrait s’élever à des dizaines de milliers de tonnes. Si ces quantités d’ivoire substituaient l’équivalent obtenu des éléphants tués, Boyce et Farah estiment qu’on pourrait sauver la vie de millions d’éléphants.
Les risques d’encourager le marché d’ivoire
Néanmoins, d’autres experts comme le paléontologue Daniel Fisher, argumentent que les chasseurs n’auront pas accès au marché d’ivoire de mammouth, mais continueront à avoir le contrôle du business des armes dont ils ont besoin. Donc, cela serait plus facile pour les furtifs de continuer la chasse d’éléphants. « En augmentant l’accès à l’ivoire, on encourage le marché dans le long terme, et le marché va toujours mener à la mort des éléphants », estime Fisher, « c’est trop facile de tout simplement tirer contre les éléphants ». Jason Bell, directeur du programme Éléphants pour le Fonds International pour la protection de la nature (IFAW), partage son avis : « Il nous faut à tout prix freiner la consommation d’ivoire, car c’est bien la demande, et notamment celle des consommateurs chinois, qui décime les populations d’éléphants ».
De plus, avec la vente des défenses de mammouths, la science perdrait des précieuses données, contenues dans l’ADN, à propos de la vie, dans l’alimentation et les déplacements de ces animaux.
L’émergence d’un dangereux marché noir en Sibérie
Le commerce de mammouths en Sibérie est devenu un violent marché noir, qui a bouleversé la vie des habitants, qui maintenant cherchent les défenses d’ivoire, avec l’irruption de bandes organisées et de la corruption.
Il y a trois ans, Fisher affirmait que le leader d’un des groupes avec lequel il avait voyagé en Sibérie pour étudier les mammouths, avait été empoisonné par l’un des commerçants d’ivoire.