Portrait-robot du consommateur anti-écolo
On discerne quelques caractéristiques récurrentes dans le profil des écorésistants.
- L’écorésistant est plutôt un climato-sceptique : le consommateur qui n’a pas changé ses habitudes est moins sensible à « l’urgence climatique », moins informé des complexités de la géographie climatique que la moyenne.
C’est parmi ceux qui ne sont pas convaincus du réchauffement et de la finitude des ressources naturelles que se trouvent les bataillons d’éco-résistants.
L’écorésistant est souvent une personne de plus de 50 ans : un consommateur qui a connu l’abondance des 30 Glorieuses et qui a consommé toute sa vie sans être exposé aux messages – bien plus tardifs – du réchauffement climatique. Malgré l’appel du club de Rome, l’écorésistant ne se sent pas concerné par l’extinction des ressources naturelles.
Une étude du Credoc de 2004 sur les consommateurs peu engagés dans « l’alter-consommation et l’éco-citoyenneté » notait que ceux-ci sont plutôt moins diplômés, moins aisés, habitent des villes de moins de 100 000 habitants, retraités ou de moins de 25 ans, employés, femmes au foyer, ouvriers, … Aujourd’hui encore, ces attributs restent symétriques à ceux des écocitoyens qui rejettent l’hyper consommation. (4)
- L’écorésistant est plutôt un homme qu’une femme : les femmes sont plus sensibles à la nécessité de protéger la nature et de léguer un environnement propice à nos enfants. De plus, elles sont plus ouvertes à des nouveautés et aux nouveaux comportements de consommation.
Ce sont souvent les femmes qui décident de la consommation du foyer et qui donc entraînent ces messieurs à choisir une voiture hybride, à essayer des produits bio, à utiliser des produits ménagers traditionnels, à utiliser des matériaux naturels (et oui, ce sont aussi elles qui bricolent de nos jours). Chez consoGlobe, sur 3 millions de personnes inscrites, plus de 65 % sont des femmes.
L’écorésistant est plutôt un consommateur classique, consommateurs des médias classiques (la télévision, la radio, la PQR, …) : l’éco-résistant est, en moyenne bien sûr, moins présent sur les nouveaux médias, notamment les médias communautaires où se diffusent assez naturellement les idées de solidarité écologiques et éthiques.
Un profond renversement de perspective et d’attitudes
- Hier : éco-résistant = éco(nomie)-résistant >>
qui ne consomme pas assez en se retirant du jeu de la consommation à outrance occidentale.
- Aujourd’hui : éco-résistant = éco(logie)-résistant >>
le bon citoyen d’hier, celui qui consomme et fait tourner le PIB, est devenu le mauvais citoyen d’aujourd’hui, celui qui creuse son empreinte écologique en consommant trop !
Soit, mais que motive l’égoïsme et l’immobilisme incivique de l’éco-refuznik ?
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La suite : Revue d’effectifs et portraits de consommateurs écorésistants
(4) Moins d’un tiers des non-diplômés se préoccupent de « citoyenneté » contre 58 % pour les individus issus de l’enseignement supérieur. Avant 40 ans, les valeurs citoyennes attirent peu (43 %) contre 49 % chez les 40-59 ans et 51 % chez les sexagénaires. Le revenu est un facteur important. source : Une pratique inégalement répartie dans la société, Documentation française
En y réfléchissant la génération des 30 Glorieuses est née au mieux après, au pire pendant la guerre. Trop jeune pour connaître vraiment ou se rappeler les périodes de disette. C’est la génération précédente, c’est-à-dire leurs parents, qui savent économiser les ressources. Mes parents en font partie, même si je ne suis né qu’en 71. Et ils m’ont transmis ce souci de ne pas gaspiller et je les en remercie.
Pour ce qui est de financer l’achat d’un équipement coûteux, la solution serait de faire comme les Asiatiques. Ils se prêtent entre eux, dans leur communauté, sans intérêt, et ils n’achètent que quand ils ont réussi à rassembler la totalité de la somme nécessaire. Ca évite de s’endetter chez les banquiers. La vérité, c’est que depuis 40 ans, l’Etat nous a conditionné au consumérisme, nous a rendus addicts car tel est son intérêt. Et nul personnage politique ne pourra nous en sortir. Seule une révolution, un « printemps français » le pourra.
«Je suis éco-résistante, et aussi une vrai écologiste. Je préfère les centrales nucléaires aux centrales au charbon ou au gaz, je refuse d’adopter les toilettes sèches, mais je suis une vraie écologiste. Je me chauffe très peu et fais attention à toute consommation d’énergie (maison et voiture), achète de préférence des produits locaux, ne suis pas hyper consommatrice(mode, produits de beauté, livres…) mais achète de qualité et qui dure.
Je jardine beaucoup sans utiliser d’engrais et sans insecticide . Autrement dit j’essaie d’avoir une consommation raisonnée et de faire attention à l’environnement, mais sans jeter le bébé avec l’eau du bain (bébé ne prend pas de douche!)»
« La génération des trente glorieuses est imperméable au changement! Elle s’est goinfrée et mal comportée et en plus elle refuse de changer maintenant ! » Je suis toujours agacée par cette forme d’agression envers ma génération car on a l’impression que l’écologie vient d’être inventée !!!!! de mon temps …. ( oui je suis une mémé ! ) il n’y avait pas de télévision à la maison ( et surtout pas une dans chaque pièce … )et pas de lecteurs DVD ou CD ni de jeux électroniques. La cuisinière réchauffait les pièces du rez de chaussée …. mais nos chambres étaient à l’étage, nous partions y dormir avec une « brique » enveloppée dans un torchon parce que chauffée dans le four … l’eau était chaude était dans la bouilloire sur la cuisinière ….pas de douche 2 fois par jour ! on connaissait l’usage du gant de toilette et de la cuvette en émail posée sur le coin de la cuisinière ! quelle économie d’électricité !! et nous n’avions que des légumes bio et de saison …. papa cultivait le jardin ….. et nous ne connaissions pas les sacs en plastique mais les cabas, le lait se vendait au détail dans nos pots à lait et les cahiers d’école duraient ….sur 2 années s’il restait des pages de même pour les crayons et ne parlons pas du cartable qui faisait presque toute la scolarité et les vêtements qui « passaient » d’un enfant à l’autre etc ….( je précise que je ne suis pas « très vielle » je viens de prendre ma retraire ! )Ayant appris l’économie, en arrivant ensuite sur le marché du travail ma génération ne s’est pas endettée pour avoir tout et tout de suite !!!! je pense que cette débauche de surconsommation est relativement récente et que c’est la génération actuelle ( et sans doute aussi la précedente ) qui a voulu donner à ses enfants tout ce que les nouvelles technologies permettaient et c’est « la courses aux dernières fabrications » toujours plus de nouveautés ! ! mais pas les personnes qui ont la soixantaine même si, maintenant à la retraite, elles se permettent plus de dépenses
une mamie irritée
Je vois plein de gens autour de moi qui tirent le diable par la queue, et qui ont des réactions limite hostiles envers le bio, parce qu’ils prétendent que c’est scandaleusement cher. A ceux-ci je voudrais répondre 2 choses :
1) Le bio n’est pas toujours plus cher que le conventionnel, moi par exemple je vais souvent à la biocoop et dans les rayons bio des hypers, et j’achète quand c’est possible des produits bio à -20, -30, -50% car proches des dates limites. Dans ces cas-là le bio est carrément moins cher. De plus regardez bien le prix de la viande et du fromage bio : j’en trouve souvent moins cher que leur équivalent conventionnel ! (incroyable mais vrai)
2) ceux qui prétendent que le bio est hors de prix mettent parfois des fortunes dans les cigarettes, les apéros, l’achat d’un écran plat dernier modèle, l’abonnement à Canal +, la grosse bagnole, sans oublier des forfaits téléphoniques ruineux comme s’ils étaient des Ministres devant passer 5H par jour au téléphone et envoyer 100 SMS/jour à leur entourage…
En fait tout dépend où l’on souhaite mettre la priorité de ses dépenses : moi je ne fume pas, je bois très rarement, j’ai pris un forfait mobile à 2 euros, je n’ai ni Canal+ ni écran plat, par contre mes enfants mangent bio presqu’à tous les repas. La santé de mes enfants passe avant un consumérisme vain pour mon nombril.
le mot bio me sort par les trous de nez. C’est un phénomème inventé par des espèces d’écolos qui ne font que découvrir ce que faisaient nos parents et grands parents et c’est ce que vous appeler du conventionnel. Pourquoi ne parle t-on pas plutôt de produits alimentaires INDUSTRIELS et de produits naturels. On utiliserait les terres en jachères ( imposées ) pour compenser la perte de rendement.
D’autre part, quand l’état vous pique l’équivalent d’un mois de salaire ( je vis seul ) entre un paquet de pâtes à 1 euros et le même à 2 euros, le choix est vite fait. Le problème est bien là.
« L’écorésistant est souvent un technophobe qui est peu avancé dans l’adoption des nouveaux outils proposés par l’internet. C’est l’opposé d’un pionnier. »
Bonjour, j’ai trouvé l’article intéressant, même si mettre les personnes et les comportements dans des cases me pose souci…mais bon…
MAIS j’avoue que le passage que j’ai copié collé plus haut me laisse perplexe…
De ce que je peux constater autour de moi, les personnes qui sont CONTRE la conso durable, avec leurs motifs divers et variés, (et tout autant » compréhensibles » les uns que les autres (dans leurs modes de raisonnements…)sont plutôt pour les nouvelles technos.
Je dirais plutôt que pour ceux qui ne sont pas dans les nouvelles technologies et pas dans la conso durable , ce n’est pas par véritable choix d’être « CONTRE » mais par manque de moyens matériels , manque d’infos aussi peut-être, saturation d’infos au contraire et ils s’y perdent. Au final c’est leur porte monnaie qui parle.
Article intéressant. La génération des trente glorieuses n’est pas plus uniformément anti-écolo que les autres (Fondé une asso de défense de l’environnement en 72!!!!!)
Il suffit d’aller dans un super marché X et d’observer, la quantité de produits bio ne dépasse pas 2 ou 3% de l’offre, si vous regardez comment les gens achètent, le pourcentage de ceux qui regardent les étiquettes, l’origine, etc…là aussi on doit frôler les 2%, les reste rempli rempli rempli… regardant le prix ou pas selon ses moyens,les enfants des le plus jeune age apprennent à fonctionner de cette façon le plus souvent sans restriction et sans contrôle.
Je crains fort que l’écologie ne concerne encore qu’une minorité, même s’il y a eu un progrès notoire, (en 72 on passait pour des fous et on suscitait des haines violentes et ce n’est pas fini, même si c’est plus sournois) Empêcheurs de gagner du fric, de se regarder le nombril « qu’il est le centre du monde ».
Nous devons lutter contre les avalanches de pub, la « décérébration » des masses par des infos futiles et permanentes, des musiques au kilomètre dans tous les temples de la conso. Mais Bon… Faut quand même se battre
pour essayer de sauver notre belle bleue de l’invasion des bipèdes avides. Tatata!!!!!!!
Et bien article intéressant. Quand on touche le rsa, même en devenant végétarienne, en cuisinant tout soit même, en éliminant plat cuisiné et autre, On ne peut pas acheter tout bio, car le rsa permet juste de survivre.
Sinon pour les ampoules basses consommation: je n’ai que ça à la maison et bien il y en a 2 sur 10 qui ont grillées en un an.Donc je pense que c’est ce qui accentue le septicisme de certain vu que certains vendeurs vendent de la mauvaise qualité! Je fais tout ce que je peux à mon niveau pour la planète, mais effectivement si les gouvernements,entreprises…agissaient vraiment se serait plus simple! tient pourquoi le bio ne deviendrait -il pas obligatoire?par exemple.ça ferait baisser les prix du coup!
Et puis pourquoi au lieu de faire tous ses petits arrangements pour essayer de sauver notre planète; il n’y a pas une Vrai décision de changement total, où on pense à la planète et aussi au bonheur des humains, des animaux, des plantes…tant qu’il n’y a pas ça, on ne fait que prolonger la vie pour quelque temps, mais on ne règle rien! et un jour ça ne suffira plus!
Complètement d’accord avec vous, en tant que rsa’ste aussi ^^…
Article très intéressant. En travaillant sur le sujet depuis quelques temps nous avons identifié également 2 grands types d’éco-resistants. D’un coté, ceux qui resistent par réaction à la communication souvent culpabilisante. C’est le fameux « ras le bol de l’environnement ». De l’autre, sans doute une majorité, la population qui a autre chose à penser. On peut sans doute prendre l’hypothèse que cette dernière population va croitre, alimentée par le contexte de crise du pouvoir d’achat.
La génération des trente glorieuses est imperméable au changement! Elle s’est goinfrée et mal comportée et en plus elle refuse de changer maintenant ! Un comble!