Marie Haikel-Elsabeh est enseignante-chercheuse à l’École de Management Léonard de Vinci, à Paris. Elle est responsable du MBA en Digital Marketing Strategy de cette école. Dans ce cadre, elle a réalisé une étude sur la consommation alimentaire responsable et les nouveaux consommateurs. L’étude, dont consoGlobe.com a été partenaire, a porté sur l’impact des réseaux sociaux sur la pratique d’une consommation responsable. En voici les principales conclusions :
La consommation responsable à la hausse
Les consommateurs responsables sont de plus en plus nombreux en France. Les consciences progressent et les habitudes évoluent. Selon l’Observatoire de la Consommation, le marché des produits alimentaires écoresponsables est de 5 milliards d’euros en 2014(1).
Le bio et le commerce équitable gagnent chaque année de nouvelles parts sur le marché français. Certains produits tels que les oeufs, le lait et le yaourt bio, s’inscrivent durablement dans les habitudes de consommation des Français.
Les réseaux sociaux favorisent la diffusion d’une consommation responsable
Les entreprises s’intéressent de façon grandissante au consommateur responsable. Ainsi, les réseaux sociaux numériques deviennent non seulement des plateformes de diffusion d’information mais aussi des lieux de débats et d’interaction avec ces consomm’acteurs. Ce changement de paradigme a eu pour impact de renforcer la volonté de certains consommateurs éco-responsables de diffuser de l’information sur la consommation alimentaire pour orienter, conseiller, et surtout sensibiliser les autres, et ne pas laisser aux entreprises le seul contrôle de la diffusion d’information.
Les profils de consommateurs responsables
Une étude du cabinet Ethicity(2) souligne l’existence de profils de consommateurs responsables. Ces profils sont généralement urbains, et surinformés en ce qui concerne les produits alimentaires :
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Les Modernes humanistes
Ce groupe est composé de femmes de plus de 50 ans qui sont très engagées au quotidien dans le tri, le recyclage, mais aussi l’achat de produits alimentaires responsables (bio et équitables). Ce groupe privilégie surtout les produits des marques engagées. Par leurs habitudes d’achats, les Modernes humanistes pensent pouvoir avoir un impact sur les autres et sur la société.
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Les Share activists
Ce groupe préfère acheter des produits utiles et robustes, et surtout acheter que ce qui est nécessaire. Ils privilégient les marques engagées.
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Les Green twees
Ce sont des profils ultra-connectés qui privilégient l’achat du bio et des produits équitables. Cependant, ils sont moins impliqués dans des pratiques quotidiennes responsables. Ils privilégient les modes d’achats groupés et/ ou communautaires qui ont été popularisés sur internet et via des services digitaux.
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Les Slow fast :
Ce groupe préfère les produits de saison et locaux. Leur budget est restreint donc ils privilégient le fait de créer leurs propres vêtements.
- Les Jeunes classiques :
Ce groupe est sensible aux problématiques du développement durable mais n’a pas des habitudes écoresponsables ancrées et récurrentes.
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Les Ecosentiels :
Ce groupe cherche à diminuer les dépenses en choisissant des produits peu coûteux et durables.
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Les Happy self :
Ce groupe rassemble des individus jeunes et qui, s’ils ont une conscience environnementale importante, ne sont pas forcément très réguliers dans leurs pratiques responsables. La consommation responsable doit avoir un bénéfice (santé, bien-être, etc…)
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Les Matérialistes :
Ce groupe est composé principalement d’hommes aux revenus modestes qui voient simplement dans la consommation responsable, un consommer « moins ».
Cette étude identifie bien les profils de consommateurs responsables. Et vous, quel consommateur responsable (ou non) êtes-vous ?
il manque encore un groupe : les vegan écologistes, axés sur le durable et l’éthique, production de saison, locale autant que possible et seulement ce qui ne peut être fait par soi-même.
Plus respectueux de la planète et de ce qui y vit, difficile à trouver dans les sociétés dites modernes non ?