On l’appelle pizzly ou encore grolar. Son nom a été donné par les Anglo-saxons en formant un mot-valise, issu de la contraction « polar bears » et « grizzly bears ». Le pizzly est un hybride entre l’ours polaire et le grizzly. Bien que rares, les quelques cas d’hybridations naturelles observés en milieu sauvage suscitent la controverse dans la communauté scientifique.
Les premiers cas de pizzly observés dans la nature
Le phénomène en captivité n’est pas récent, cela s’est déjà produit au parc zoologique de Thoiry en 1969 où un mâle polaire fut le père de trois femelles hybrides fertiles. Des cas ont également été observés en Chine et au Portugal, des exemples parmi d’autres.
En 2006, un ours tué par un chasseur Américain âgé de 65 ans, dans les territoires du Nord-Ouest sur l’île de Banks dans l’Arctique canadien fait l’objet d’analyses ADN en raison de ses caractéristiques physiques étranges et de la couleur atypique de son pelage.
Il s’agit là officiellement du premier cas d’hybridation d’individu sauvage. D’autres cas probables antérieurs à cette date ont été observés, mais faute d’analyse ADN, la preuve n’a put être apportée. On compterait aujourd’hui cinq individus recensés vivant dans la nature. Le 8 avril 2010, un autre ours pizzly a été abattu par un chasseur canadien, David Kuptana du village de Ulukhaqtuuq. Cet ours pizzly descendait d’un grizzly et d’une mère elle même hybride d’un ours blanc et d’un grizzly.
Quelles sont les causes de cette hybridation ?
Les raisons de ce phénomène semblent liés au réchauffement climatique et au changement climatique, même si cela n’est pas vraiment certain. D’autres facteurs qui restent encore à définir pourrait entrer en ligne de compte.
Mais l’hypothèse la plus souvent avancée est celle-ci : l’ours polaire – victime de la fonte des glaces- s’aventure de plus en plus vers le sud, dans l’intérieur des terres canadiennes, lieu de vie du grizzly. Ce dernier quant à lui remonte vers le nord, dans les forêts. Ces deux espèces sont donc amenées à se côtoyer une partie de l’année. C’est à cet endroit que les scientifiques ont pu constater ces naissances jusque là jamais observées dans un milieu
< Un bébé pizzly
Des scientifiques optimistes et d’autres …pessimistes
Il y a 600 000 ans l’ours polaire (ci-dessus) et le grizzly ne faisait qu’une seule et même espèce. L’isolement géographique les ont poussé a évoluer différemment, chacune s’adaptant à son milieu.
Ces deux espèces sont donc génétiquement proches, ce qui rend non seulement possible l’hybridation mais aussi la faculté aux oursons une fois adulte de pouvoir se reproduire, ce qui n’est pas le cas chez les hybrides d’autres mammifères. Comme le tigre et le lion par exemple, également capable de s’hybrider entre eux, mais dont le patrimoine génétique est isolé. Cette singularité est une spécificité de ce nouvel hybride. Par conséquent, un pizzly – ou grolar- pourrait alors tout à fait se reproduire avec un grizzly ou un ours polaire.
Certains scientifiques pensent que le grolar pourrait avoir des difficultés d’adaptation, comme par exemple la résistance au grand froid. Ce nouveau mammifère qui n’est à proprement parler pas un nouvelle espèce mais seulement un « mélange » de deux espèces proches, semble également présenter de surcroît une aptitude à nager moindre que celle de l’ours polaire.
D’autres chercheurs au contraire, craignent que cet hybride finisse par supplanter l’ours polaire accélérant encore davantage le déclin de cette espèce. Certains scientifiques considèrent cette éventualité comme un espoir pour cet ours en voie de disparition, dont l’avenir est aujourd’hui très préoccupant, de continuer à se perpétuer à travers le pizzly.
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En ce qui concerne l’humanité, l’avenir est aussi au métissage. N’en déplaise à certains !
L’Evolution est en marche.
Ceux qui s’adaptent survivent, les autres disparaissent.
tout à fait d’accord