La nouvelle ministre de l’écologie, Ségolène Royale, fait preuve d’un activisme peu commun et a annoncé depuis sa prise de fonction, un train de mesures (et de nouvelles normes) en faveur de l’environnement. Parmi celles-ci, l’interdiction définitive de l’épandage aérien de pesticides. Une bonne nouvelle que beaucoup réclamaient depuis longtemps.
Plus de pesticides pulvérisés du ciel
Cette pratique de l’épandage aérien a été particulièrement critiquée pour son imprécision flagrante. Efficace, rapide, la méthode a le (très) gros inconvénient de favoriser la diffusion des pesticides en dehors des zones qui doivent être traitées.
Le but est bien entendu d’en finir avec les pesticides qui s’échappent vers les parcs, les écoles, les terrains de sport, les zones d’habitation, etc.
Quelle est la portée de cette interdiction de l’épandage ?
Rappelons que les épandages de pesticides sont bien interdits depuis 2009. Mais ils se poursuivent grâce à des dérogations préfectorales, notamment dans les Antilles, en Aquitaine et en Champagne. On vous avait parlé récemment de ce viticulteur, Emmanuelle Giboulot, qui avait refusé de traiter ses vignes dans le cadre de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée. Des fonctionnaires qui l’ont contrôlé l’avaient assigné en justice : l’épandage de pesticides obligatoire crée la polémique
800 opérations d’épandage aérien en France en 2012 (2).
Rappelons qu’en octobre 2013, une enquête deQue Choisir révèle des taux de pesticides dans les vins jusqu’à 3 500 fois supérieurs à la norme de potabilité de l’eau : Vin bio et pesticides : sommes-nous protégés ?
Nombre de ces pesticides sont des perturbateurs endocriniens et/ou des produits cancérigènes et on continue à accumuler les preuves de liens entre les pesticides et de nombreuses pathologies.
L’usage des pesticides continue d’augmenter en France (+ 2,6 % entre 2008 et 2011). Et ces pesticides se retrouvent aussi dans le vin. Consommation de pesticides phytosanitaires en France
Cette interdiction totale des épandages est donc une bonne décision qui mérite un « carton vert ».
Il reste que pour les producteurs de bananes des Antilles, cette interdiction va poser un problème : ils s’opposent aux écologistes en expliquant qu’il leur faut des moyens efficaces pour lutter contre la multiplication de champignons parasites, notamment la cercosporiose noire qui attaque les feuilles de bananiers.
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- Encyclo écolo : les pesticides
- Planetoscope : la consommation de pesticides
- L‘Etat laisse-t-il volontairement la Martinique s’empoisonner au chlordécone ?
Bonjour, le nom de la ministre est Ségolène Royal et non « Royale », merci.