Après la sylvothérapie, voici la jardinothérapie. Vous l’aurez compris, une thérapie qui passe par le contact au jardin, la culture de la terre et le jardinage. Alors, revenir aux bases, à l’essence de la terre qui nous porte peut-il être un bon moyen de guérir nos pathologies contemporaines ?
S’occuper de son jardin : une bonne thérapie
Cultiver et voir pousser les produits de la terre est toujours une bonne récompense pour celui qui jardine.Mais c’est également une activité qui agit sur des variables beaucoup plus profondes.
En effet, le jardinage aurait des effets positifs au niveau psycho-physique.
La jardinothérapie serait un formidable espace thérapeutique, bénéfique notamment pour les personnes en situation de handicap physique ou mental. Et pour cause, le jardin est un lieu serein, en harmonie avec la terre.
La jardinothérapie : une « thérapie occupationnelle »
La thérapie occupationnelle repose sur une utilisation thérapeutique du travail.
La thérapie par la culture du jardin vise à favoriser l’activité physique et à renforcer l’estime de soi. Et tout cela, en donnant au patient un rôle réellement productif.
Qui plus est, ces activités peuvent être réalisées à plusieurs.
Ainsi, on donne une importance capitale à la socialisation et à l’intégration à un groupe, dans le but d’entreprendre une activité commune.
La jardinothérapie : le retour à la nature, un traitement efficace
Le maître-mot de la thérapie est de rétablir le contact vrai et authentique de l’individu à la terre et à la nature.
Ainsi, ce dernier (re)trouve l’habileté et les compétences nécessaires pour renforcer sa perception d’efficacité personnelle.
Cela provoque un engrenage positif et aide l’individu à se réaliser dans sa vie personnelle.
Qui plus est, appréhender les techniques de culture de la terre peut être un vrai tremplin à long terme. En effet, une fois la thérapie achevée, l’individu peut entreprendre une véritable activité professionnelle dans le milieu naturel.
Les jardins thérapeutiques, alliés de la jardinothérapie
Stimulant le corps (via les sensations ou l’effort physique) et l’esprit (par un travail sur la mémoire), le jardin est reconnu comme un outil thérapeutique favorisant santé et bien-être.
Et des associations comme « belles plantes » l’ont bien compris.
Ainsi, l’association développe des projets de jardins thérapeutiques au sein d’institutions de soins.
Son président, Jean-Paul Ribes souligne les effets bénéfiques du jardinage en pointant du doigt qu’un jeune homme en fauteuil roulant avait réussi à se lever pour jardiner ou encore que les personnes handicapées retrouvaient joie de vivre et autonomie au contact de la terre.
Prendre des cours de jardinothérapie, c’est possible !
Yves Yger, alias Docteur Gégère, était pharmacien.
N’ayant plus très confiance en ce qu’il commercialisait, il est devenu raconteur de plantes, conseiller en phytothérapie et a créé un « café botanique » où l’on peut déguster des plantes et des plats naturels.
Ainsi, il propose une « conférence-promeneuse » où il traite d’histoire, de jardinage et de médecine.
Yves Yger, botaniste et herboriste, milite également pour la jardinothérapie. Pour lui, « elle devrait être subventionnée par le ministère de la santé ! ». Sa posologie ? « Je conseille une à deux heures par jour ».
Car pour lui, les avantages de cette thérapie sont nombreux : baisse de la surcharge pondérale, du taux de cholestérol, des risques cardiovasculaires etc. Pour en savoir plus, Yves Yger tient un blog : www.delabotanique.com.
Alors, le retour à la terre et le jardinage peut-il selon vous guérir de certains maux ? Avez-vous déjà essayé ce genre de thérapie ou seriez-vous prêts à le faire ?
Le saviez-vous ?
Des plasticiens issus du collectif la valise ont imaginé un jardin accessible en fauteuil roulant. Nul besoin de se baisser pour jardiner de manière autonome : la structure modulable adaptée permet de rester assis face au bac rempli de terre. Son amplitude ? Aussi large que celle des bras. Qui plus est, la construction est en polyéthylène 100 % recyclé et recyclable. Un bon plan pour votre santé et celle de l’écologie !
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bonjour,
Oui, personnellement, j’ai pu mesurer les bienfaits du jardinage lorsque après de nombreuses années en appartement, j’ai eu un petit jardin de 7m².
A cette époque je traversais une dépression à Paris. J’étais très stressée et angoissée, j’ai connu alors des moments de détente, de créativité durant lesquelles je ne pensais à rien d’autre qu’à ce qui allait prendre vie et forme malgré les saisons grâce à mes soins. Des moments précieux pendant lesquels j’oubliais tous mes soucis. Sentir l’herbe sous mes pieds, renifler l’odeur de la terre humide, voir germer, pousser, bourgeonner et fleurir, m’a redonné confiance en moi. Mon petit jardin était organisé de façon à être toujours en fleurs. Je m’extasiais en permanence. J’ai développé des connaissances que je peux partager encore aujourd’hui. Les appréciations des voisins et amis, le partage de petits bouquets de mufliers, renoncules ou de tomates cerises, m’ont procuré beaucoup de joie et ont créé du lien entre voisins.
Aujourd’hui, à nouveau dans un appartement sans véritable balcon, je continue à faire pousser. Mon plaisir est le même : partir de petites pousses ou graines. Mais l’espace est limité.
J’ai travaillé récemment en maison de retraite et certains résidents sont valides. Dans plusieurs chambres, j’ai pris soin des quelques plantes qui se mourraient à leur fenêtre et j’ai noté l’engouement de ces personnes qui pourraient être accompagnées dans ce sens : « prendre soin d’une plante, c’est aussi prendre soin de moi, car avoir du plaisir ». Ce genre d’activité thérapeutique pourrait leur être proposée même à petite échelle.
De même les jardins familiaux devraient être plus accessibles autour des résidences HLM avec pourquoi pas un accompagnateur. Planter, arroser, récolter seraient alors des activités partagées en famille. Quel plaisir de cuisiner avec les produits du potager ! Dans beaucoup de crèches, l’initiation au jardinage est proposée, les « petites graines » sont ainsi semées, de quoi susciter des vocations ou un intérêt certain ! Pour ma part, mes 1ers souvenirs avec mon père remontent à mes 2 ans et demi, et nous jardinions, je tenais l’arrosoir, je me souviens encore de l’odeur des tomates…
Bonjour,
Bravo et merci pour cet article !
Travaillant dans une maison de retraite, nous avons pour projet de créer un potager pour les résidents. Je suis donc très intéresser par ce Jardin conçu pour être accessible avec des fauteuils roulants.
Merci et encore bravo et merci pour tous ses articles !!