À l’origine de ce projet, le constat d’un chef d’établissement et du personnel du service restauration de la cité scolaire face aux difficultés à faire évoluer les habitudes alimentaires des collégiens et au désintérêt de tous pour la restauration scolaire.
En se penchant sur les besoins et les objectifs de l’établissement, ils ont envisagé un nouveau projet d’établissement s’appuyant sur les pratiques culinaires, afin de lutter contre le décrochage scolaire et de faire évoluer les comportements à long terme. Le CEPE/Université de Poitiers a été appelé pour concevoir avec eux une méthodologie de suivi et d’évaluation de ce projet.
« Arts de Faire Culinaires au Collège » : quand les activités de cuisine pratiquées au collège fédèrent autour du thème de l’alimentation
Innovant et financé dans le cadre des programmes nationaux et régionaux pour l’alimentation, ce projet a été développé autour de plusieurs objectifs :
- développer l’esprit critique des collégiens quant à l’alimentation et la santé ;
- sensibiliser les jeunes à mener une vie plus saine et autonome, et faire évoluer les habitudes alimentaires quotidiennes à long terme ;
- lutter contre le décrochage scolaire par la mise en pratique ;
- agir sur le climat et l’ambiance scolaire ;
- créer des liens durables entre les familles et le collège ;
- fédérer l’équipe éducative autour d’un projet commun.
D’autre part, ce projet, intégré au Programme national pour l’alimentation (PNA) depuis mars 2015, s’inscrit aussi dans le sillage de la création du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Éducative pour les quartiers sensibles et les populations défavorisées au parcours migratoire, et dans la continuité du PNNS 3 pour la prévention de l’obésité infantile.
Après trois années d’expérimentation, cet enseignement semble avoir rapporter les bénéfices escompté et nombre de collégiens sont passés à la mise en pratique des « arts de faire culinaires » découverts lors des ateliers de cuisine, d’éveil sensoriel et d’éducation aux médias, dans le cadre de leur foyer.
Les « Arts de Faire Culinaires au Collège » veulent s’inscrire dans une pratique alimentaire quotidienne
S’il existe déjà des programmes d’éducation nutritionnelle ou des classes du goût, ces approches ignorent souvent les sociabilités alimentaires des collégiens, et restent la plupart du temps éloignées des milieux socio-culturels, éléments qui occupent pourtant une place primordiale en termes d’alimentation.
La culture, les habitudes de vie et les pratiques alimentaires se forgent bien souvent en famille. Aussi, le programme des « arts de faire culinaires » se veut proche des jeunes et de leurs proches, et aborde l’alimentation et la cuisine comme une pratique ordinaire faisant appel à des perspectives cognitives et affectives absolument indissociables : l’éducation à l’alimentation est donc être accompagnée d’expériences sensorielles et culinaires fréquentes et durables dans le temps.
Créer un pont entre l’école et la maison pour faire adopter des comportements alimentaires bons pour la santé et le bien-être de tous.
Si l’éducation peut être dispensée à l’école, les relais, tels que les familles et le restaurant scolaire, doivent permettre d’organiser la continuité des expériences culinaires. L’éducation alimentaire et sensorielle par une participation progressive à la préparation des repas peut être bénéfique, à condition de créer des ponts entre les savoirs cognitifs de l’école et les savoirs du quotidien, à savoir construire un continuum d’apprentissage entre ces deux contextes de la vie du collégien.
Pour ce faire, l’équipe de AFCC a mis en place des outils (un carnet de bord, des photos prises par les jeunes des préparations refaites à la maison, ou de leurs cuisines et de leurs frigos, etc.), ainsi qu’un cursus d’éducation concrète multi-facettes (ateliers cuisine, éveil sensoriel, éducation aux médias et à la publicité, découverte des métiers de l’alimentation « de la fourche à la fourchette », sensibilisation au gaspillage alimentaire, à l’équilibre alimentaire durable, etc..) relayée ensuite dans les familles par les outils précités.
Le projet a déjà séduit, ou en passe de séduire, de nombreux établissements en France (cf carte ci-dessous), jusqu’à l’île de la Réunion.
Les « arts de faire culinaires » sont également connus en Belgique ainsi qu’au Canada.
Un projet innovant qui pourrait avoir un effet positif sur les pratiques quotidiennes familiales et individuelles à long terme, et que l’on aimerait voir mis en oeuvre dans tous les collèges de France.
Pour en savoir plus sur le programme, rendez vous sur le site ou la page Facebook de AFCC ou contactez Émilie Orliange via emilie.orliange@hotmail.
fr ou au 06 74 58 33 87
Retrouvez un nouvel article The Conversation France sur le programme de recherche AFCC « Arts de Faire Culinaires au Collège »: Ateliers « cuisine » au collège, la clé pour apprendre à mieux consommer? : theconversation.com/ateliers-cuisine-au-college-la-cle-pour-apprendre-a-mieux-consommer-110810
Cet article porte notamment sur la transférabilité de ce type de dispositif et met en avant les « bons ingrédients » pour mettre en place ce programme dans les établissements scolaires et autres structures.
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Je me tiens à votre disposition si vous souhaitez valoriser ce programme ou pour toute information,
Culinairement votre,
Emilie Orliange
Chercheur – chargée du programme AFCC/emilie.orliange@univ-poitiers.fr
Merci beaucoup pour ce bel article.
Le guide méthodologique issu du programme AFCC a été soutenu et validé par:
– Le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt
– la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) ALPC,
– le PNA (Programme National pour l’Alimentation),
– La Fondation de France
– ainsi que par le CARDIE (Centre Académique pour la Recherche et le Développement en Innovation et Expérimentation est l’antenne académique du Département pour la Recherche et le Développement en Innovation et Expérimentation (DRDIE) dépendant de la Direction Générale de l’Enseignement SCOlaire (DGESCO) de l’académie de Poitiers).
– Le FFAS (Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé)
– L’institut Olga Triballat
Merci aussi pour ces précisions.