Située à proximité d’Abu Dhabi, Masdar, ville créée de toutes pièces avait une ambition : être la première ville verte au monde totalement éco-construite. Exit pétrole, déchets et rejet de carbone. En bref, une ville rêvée. Mais qu’en est-il vraiment ? Enquête.
Masdar : une oasis dans le désert ?
Au milieu du désert, Masdar s’est fixé un objectif : devenir un pôle d’attraction international pour les chercheurs et les étudiants.
La construction de la ville est tournée vers le soleil, qui ne manque pas à cet endroit de la planète et utilise de nombreuses énergies renouvelables.
Centrale solaire, panneaux photovoltaïques, traitement des eaux usées, fermes d’éoliennes : nombreux sont les projets qui trouvent leur place dans cette « ville durable ».
Exit les voitures, les transports en commun (pour l’heure, le choix des infrastructures reste indéterminé : des bus électriques ou peut-être des voitures solaires sont envisagés) sont favorisés. Ils seront optimisés et évidemment, propres.
L’agencement et l’architecture de la ville ont été pensés pour s’adapter au mieux à l’environnement et donc, pour limiter les dépenses énergétiques.
Par exemple, la ville s’articulera autour de ruelles étroites et ombragées, de constructions basses etc. La ville devrait accueillir ses premiers habitants à l’aube de 2016 et pas moins de 40 000 habitants sont attendus pour y résider.
Masdar : quelques déviations par rapport au schéma initial
Au fil des années, le projet ambitieux Masdar se concrétise. Des logements, bureaux et autres commerces à haute efficacité énergétique sont sortis de terre.
Mais malgré son caractère futuriste, concrétisée grâce à la volonté d’une poignée d’hommes et à l’argent du pétrole, la ville souffre de certaines vicissitudes. La crise financière de 2008 a contraint les architectes du projet à revoir leurs ambitions à la baisse.
Les toits solaires sont ainsi remplacés par des fermes photovoltaïques situées en lisière de la ville.
Le système de transport PRT* (Personal Rapid Transit), pensé à l’origine pour toute la ville, se réduit finalement à un service de navettes.
Autre élément : le projet initial de dessaler l’eau nécessaire grâce au soleil a été abandonné. L’eau des puits s’est en effet révélée 3 fois plus salée que celle de la mer et la dessaler aurait nécessité beaucoup trop d’énergie. Faute de quoi, l’usage de l’eau sera sévèrement contrôlé.
Si on attend la perfection, on ne fait jamais rien.
ça ne sera sans doute pas une réussite mais permettra à d’autres projets d’être plus aboutis. Les erreurs permettent souvent d’avancer…
C’est dommage que nous ne soyons pas plus ambitieux en Europe.
Je m’interroge sur les ouvriers qui construisent, auront-ils une vie durable ?
Puisque vous nous demandez un commentaire, voici le mien :
la phrase que vous mettez en fin d’article « Cela permet de faire de Masdar une ville ancrée dans la réalité économique, et non un jouet hors de prix d’un émir du pétrole » reste pour moi sujette à caution.
Nous ne saurons véritablement si Masdar devient une réalité qu’en 2016 quand elle sera habitée. Pour le moment ce n’est qu’une utopie et si vous faisiez le compte de toute l’énergie dépensée pour y arriver pas sûr que cela soit un modèle…à suivre !