Comme souvent, il faut une catastrophe pour faire bouger les choses. La mort de 23 écoliers en Inde a amené les Nations Unies à se pencher sur la question des pesticides dangereux.
Pesticides dangereux : encore trop employés
23 écoliers ont péri après l’ingestion de monocrotophos, un pesticide très dangereux. Si le monocrotophos fait partie des substances concernées par la convention de Rotterdam. De fait, de par sa très forte toxicité, il est interdit dans l’Union Européenne et aux Etats-Unis depuis 1991.
Dans les faits il reste pourtant très utilisé dans les pays en voie de développement, et spécifiquement en Inde. On estime ainsi que 30.000 tonnes de monocrotophos sont répandues chaque année dans le monde, dont une bonne partie en Inde.
Dans ce pays, Tata Chemicals le distribue et son utilisation est courante sur les cultures, notamment de fruits et légumes. Au point que des traces non négligeables se retrouve dans le repas d’écoliers à la cantine du village de Masrakh, dans l’Etat du Bihar. Bilan total : 30 hospitalisations et 23 morts parmi les enfants mi-juillet. L’huile utilisée pour préparer le plat était contaminée et avait provoqué très vite convulsions et vomissements avant les premiers décès.
Éliminer les pesticides hautement toxiques
Le cas est relativement isolé, mais qu’en est-il de la santé sur le long terme ? L’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) a réagi rapidement, estimant dans un communiqué que cette « tragédie […] nous rappelle l’urgence d’accélérer le retrait des pesticides hautement toxiques des marchés des pays en développement« .
Ce type de substances est trop couramment distribué, « notamment aux petits agriculteurs » qui n’ont pas vraiment conscience du danger. Cela met « souvent en péril la santé publique et l’environnement« .
L’interdiction relève des gouvernements
La solution n’est cependant pas simple à trouver puisqu’elle requiert une volonté de la part des gouvernements. L’Argentine, la Chine et l’Inde fabriquent encore le monocrotophos tandis que d’autres pays ont choisi de l’interdire.
La FAO demande à l’heure actuellement aux gouvernements des pays en développement de retirer « au plus vite les pesticides très dangereux du marché« . Elle met en avant le fait que de nombreuses alternatives moins toxiques sont disponibles sur le marché. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait déjà demandé à l’Inde d’interdire le monocrotophos. Sans succès.
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illustration : © CC, Nishanth Sarma Tezcatlipōca
idee geniale ou peut on les trouver en France merci
les catastrophes ne se produisent pas que dans les pays en voie de développement ! dans les nôtres, bien civilisés et développés, combien de personnes meurent chaque jour à cause, justement, de ces produits chimiques , combien d’agriculteurs, pour ne citer qu’eux, traînent lamentablement une fin de vie détruite, alors qu’ils sont encore jeunes, à cause de cela ? mais on en parle peu, sans doute de peur de déplaire à tous ces industriels qui détruisent l’homme et la Planète !
quand est-ce que les Peuples vont se rebeller ??? j’ai l’impression que nous sommes devenus des moutons…
23 écoliers? Mais combien avant cela de centaines de millions d’animaux exterminés au profit de cette ineptie d’agro-alimentation industrielle et de millions de cancers que cela a provoqué chez notre propre espèce humaine.